Ainsi notre Président Emmanuel Macron a décidé « d’emmerder » les non-vaccinés, officiellement pour les pousser à bout dans l’espoir qu’ils changent d’avis. Officieusement, les calculs politiques ne sont évidemment pas loin…
Les non-vaccinés sont-ils les seuls à être « emmerdés » par Emmanuel Macron ? Pas vraiment, et ça ne date pas de 2022 , ni-même du début de la pandémie mais de…2017. Oui, depuis 5 ans, les agriculteurs sont « emmerdés » par le Président de la République sans que ça n’émeuve grand monde. Il est loin, très loin le beau discours de campagne sur l’agriculture du candidat Macron que pas grande monde n’aurait renié à l’époque :
Les crises agricoles sans précédent de par leur ampleur et leur durée, la complexité de plus en plus importante du métier d’agriculteur, avec des normes et des réglementations sans cesse accrues et la défiance de certains citoyens vis-à-vis des produits ou des pratiques agricoles, ont entraîné une crise morale des agriculteurs français. En France, on déplore un suicide d’agriculteur tous les deux jours.
Nous étions autrefois les premiers exportateurs européens en matière d’agriculture. Nous ne le sommes plus. Malgré des aides publiques importantes, les performances de notre agriculture se dégradent. La France a perdu plus de la moitié de ses exploitations en 25 ans. Après avoir occupé le rang de 2ème exportateur mondial jusqu’en 1995, la France n’est plus que le 6e exportateur agricole mondial. En France, deux entreprises agroalimentaires sur 10 seulement exportent leurs produits, contre 8 sur 10 en Allemagne.
5 ans plus tard, quel est le bilan ? Les surtranspositions n’ont jamais été aussi importantes. La France est le champion européen de la suppression des solutions phytosanitaires, et des (sur)normes environnementales. La conséquence est sans appel, notre compétitivité agricole n’a jamais été aussi faible. Et c’est le haut-commissariat au plan dirigé par un certain…François Bayrou qui le dit !
Évidemment, sauf exception, cet « emmerdement » ne se fait pas à coup de grands débats à l’Assemblée nationale ni même via des interviews au Parisien. Il se fait subrepticement, via la suppression de telle ou telle substance sans alternative, par la complexification administrative introduite par tel ou tel projet de loi, etc. Et puis, il y a cet « en même temps » que les agriculteurs subissent en permanence depuis 2017. Il ne faut pas remonter bien loin pour en avoir un exemple flagrant. Début septembre, le président annonce une « « une initiative forte (…) de sortie accélérée des pesticides » lors de la présidence de l’Union Européenne. Une semaine plus tard, autre discours que tient Emmanuel Macron devant les Jeunes Agriculteurs : « ne pas laisser les agriculteurs dans des impasses techniques, ne pas importer de produits traités avec des phytos interdits chez nous, imposer aux agriculteurs européens les mêmes règles pour tous et en tout lieu. » Et ce n’est pas fini, ces derniers jours, le groupe parlementaire de la majorité présidentielle s’est prononcé contre l’interdiction du glyphosate. Beau discours, clair, net et précis de la part d’un des spécialistes agricoles de LREM, Jean-Baptiste Moreau.
Mais fin 2022, lorsqu’il s’agira de prendre une décision pour la ré-homologation du glyphosate, quelle sera la décision d’Emmanuel Macron, si celui-ci est réélu ? Là, nous ne sommes plus certains de rien…
Monsieur le Président, arrêtez d’emmerder les agriculteurs, donner leur de la visibilité, de la stabilité ! Ils n’ont plus la patience d’écouter vos discours alambiqués et contradictoires, ils jugeront sur pièce.
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