La valse des nominations dans les ministères tend à se terminer après des élections présidentielle et législatives chaotiques qui ont obligé le gouvernement Borne à temporiser quelques semaines. Si les nouvelles têtes d’affiche – à l’image de Marc Fesneau – sont connues depuis fin mai, certains conseillers ministériels arrivent tout juste ou prennent de nouvelles fonctions. Parmi eux, on retrouve Benoît Faraco et Marine Braud respectivement nommés aux postes de conseiller « énergie, environnement, transports et agriculture » auprès du président de la République, et « conseillère écologie » auprès de la Première ministre. Deux nominations annoncées ces derniers jours dans le Journal officiel qui interrogent quant à la politique à venir de l’exécutif en matière d’environnement.
Tous les chemins mènent au cœur de l’exécutif. Benoît Faraco et Marine Braud peuvent en témoigner. Conseiller technique « écologie » à Matignon et à la présidence de la République depuis août 2020, Benoit Faraco est aujourd’hui propulsé conseiller « énergie, environnement, transports et agriculture » d’Emmanuel Macron. La charge est particulièrement importante à l’heure où l’agriculture française fait face à des défis existentiels. Les conseils de celui qui a travaillé avec Nicolas Hulot lors de son passage au ministère de la Transition écologique et solidaire seront-ils placés sous le sceau du bon sens et d’une acuité politique certaine ou inspirés par les ONG écologistes desquelles Benoît Faraco est issu ?
Avant d’être nommé conseiller, Benoît Faraco était avant tout connu pour son militantisme (Réseau Action Climat France, Fondation Nicolas Hulot) et ses prises de position contre le nucléaire. Une énergie considérée par Benoît Faraco comme fortement émettrice de CO2 à ranger du même côté que le pétrole ou le charbon. Un discours factuellement faux et à des années-lumière des réalités scientifiques. A quelle sauce l’agriculture sera-t-elle mangée ? Une question d’autant plus légitime que le secteur agricole est trop souvent pointé du doigt par les lobbies écologistes qui ont pour seul mot d’ordre de combattre l’agriculture productive pour lui substituer des cultures biologiques pourtant incapables d’assurer le relais et la souveraineté alimentaire. Benoît Faraco arrivera-t-il à prendre la mesure de sa nouvelle fonction en laissant de côté son bagage de militant ?
La question se pose également pour Marine Braud qui remplace Benoît Faraco au poste de conseiller « technique » écologie à Matignon. Jusqu’alors conseillère spéciale en charge de la Convention citoyenne pour le climat auprès de Barbara Pompili (ex-ministre de la Transition écologique), Marine Braud symbolise l’ancrage de conseillers intéressés par les questions environnementales aux postes à responsabilité ou du moins d’influence. Son engagement prend aussi la forme d’un militantisme auprès d’ONG et même d’un poste de salarié pendant plus de trois ans au sein de WWF (2016-1019).
Réputée proche de Pascal Canfin, député européen depuis 2019 et actuel Président de la commission de l’environnement du Parlement européen, Marine Braud explicite snécea vision de l’écologie depuis quelques mois dans des billets publiés sur le think tank Terra Nova. Un exercice d’équilibriste puisqu’il faut donner des gages de bonne intégration à la galaxie macronienne tout en soulignant la nécessité de « ne plus transiger » sur les objectifs « afin de réussir la transition écologique. Cela passe donc par une critique directe adressée à Jean-Luc Mélenchon dans une note publiée le 4 mai 2022.
Le programme porté par Jean-Luc Mélenchon « présente un certain nombre de limites et de contradictions qui devraient être dépassées pour mettre en place un modèle de planification réellement fonctionnel ». Autrement dit, la voix de la raison se trouve du côté de l’exécutif lequel ne devrait pas rester sourd aux propositions des ONG, porte-paroles autoproclamées des citoyens particulièrement concernés par le réchauffement climatique. Quelle est la place pour l’agriculture française dans tout ça ? Gageons qu’elle saura se frayer une place même si l’exercice est difficile avec un nouveau ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire qui ne bénéficie pas de la même proximité qu’entretenait Julien Denormandie avec Emmanuel Macron.
Le bio conduit inéluctablement à ceci : https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/le-president-du-sri-lanka-en-fuite-son-palais-envahi-par-des-manifestants-1775714
A qui le tour .