L’agriculture française n’est jamais à l’abri de nouveaux écueils savamment imaginés à Bruxelles. Sous couvert de rendre l’agriculture plus « verte », une directive relative à l’utilisation durable des pesticides (Sustainable Use of Pesticides) avait vu le jour fin 2009. L’objectif affiché était le recours à des solutions alternatives aux pesticides dits « chimiques ». Mais sous l’influence des lobbys écologistes, un nouveau règlement a émergé avec pour ambition de réduire de 50 % d’ici à 2030 l’emploi des produits phytos. Si aucun calendrier de mise en œuvre précis n’est encore arrêté, le nouveau texte a de quoi inquiéter.
En effet, ce type de politique hors-sol a déjà été essayé en France avec le Plan Ecophyto né du Grenelle de l’Environnement de 2007. Une réduction de 50 % de l’utilisation de produits phytosanitaires d’ici à 2018 avait là aussi été décrétée de manière arbitraire. Un vœu pieu et totalement éloigné de la réalité du terrain qui a obligé à un second plan en 2015 lequel ne pourra atteindre ses objectifs. La France connait déjà bien ces coups de dés technocratiques, lancés sans aucune concertation avec les organisations agricoles. Il n’en demeure pas moins que la perspective d’un effondrement des agricultures française et européenne menace d’autant plus que la chasse aux produits phytosanitaires n’est pas le seul gage donné par l’UE aux lobbys écologistes.
Green Deal européen, stratégies « De la ferme à la table » et « Biodiversité », règlement sur « l’utilisation durable des pesticides ». Toutes ces politiques lancées par l’Union européenne ont pour objectif de « réduire l’empreinte environnementale du système alimentaire européen ». La planète est touchée par le réchauffement climatique et la principale préoccupation de l’UE est de scruter ce qu’il se passe dans les champs plutôt que dans les grandes aires urbaines où se concentrent la grande majorité des problèmes. Le parti pris est évident et a des conséquences catastrophiques, car en pointant du doigt de faux problèmes, l’UE en crée de nouveaux.
Les pesticides ont mauvaise presse. Les campagnes des ONG ne faiblissent pas et chaque semaine apporte son lot de nouvelles alarmantes parfois étayées par des analyses au profil scientifique suspect. Bref, l’UE est montée dans le train anti-pesticides sans comprendre que ces derniers sont pour le moment indispensables à une agriculture productive et saine capable de nourrir l’ensemble de la population.
Alors que la problématique de la souveraineté alimentaire se rappelle douloureusement à nous depuis de longs mois, Bruxelles entend toujours réduire de 50 % l’utilisation des pesticides. Pire, dans certaines zones (Natura 2000), ils seront tout simplement bannis à de rares exceptions près. Les zones Natura 2000 représentent, en France, 10 % de la SAU (surface agricole utile). Ce sont ainsi des pans entiers de notre outil agricole qui vont être à la merci de maladies susceptibles d’emporter l’intégralité des récoltes.
Moins ou plus de pesticides et une obligation de faire de la place à une agriculture biologique incapable de nourrir l’ensemble des Européens et encore moins une partie de nos voisins… La menace plane et risque de s’abattre une fois que l’Ukraine et les difficultés d’approvisionnement ne feront plus que l’objet de brèves dans les médias. Pourtant la problématique de la souveraineté alimentaire demeurera au cours des prochains mois et même des prochaines années. Les associations écologistes sont ravies, car elles ne s’intéressent pas aux conséquences pourtant lourdes des politiques qu’elles encouragent. Baisse importante des productions, recours encore plus massif aux importations, hausse des denrées alimentaires et perte de pouvoir d’achat pour les Français et les Européens. La potion que veulent nous faire avaler les écologistes et Bruxelles est totalement imbuvable.
Cerise sur le gâteau, en prétendant lutter en faveur de l’environnement, la mise au ban de l’agriculture productive en Europe ne va faire que générer plus de pollution et d’utilisation de pesticides au sein de pays étrangers bien heureux de faire payer au prix fort des denrées jusque-là produites en Europe. Les cultures extra-européennes sont-elles autant contrôlées qu’au sein de l’UE ? A trop vouloir se rapprocher d’une perfection fantasmée, l’Europe s’apprête à condamner définitivement son agriculture, son indépendance alimentaire et la qualité des produits consommés. Un grand chelem de l’absurde typiquement européen !
L’objectif de l’écologie politique est de « mettre à bas le système », il n’est pas étonnant que ces dangereux imbéciles, pour la plupart des ratés de la gauche extrême, se réjouissent de la catastrophe qu’ils souhaitent ardemment.
Il faut absolument combattre cet idéologie néfaste !