Sandrine Rousseau ou le modèle malthusien appliqué à l’agriculture

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La crise sanitaire (Covid-19) et la guerre menée par la Russie en Ukraine ont été des chocs aussi inattendus que soudains pour l’économie française. Ces crises ont néanmoins permis de prendre conscience de l’importance de l’agriculture pour notre pays et pour les autres ! Un message qui n’est pourtant pas parvenu jusqu’aux oreilles de Sandrine Rousseau. La députée de Paris s’attaque à l’agriculture dite « intensive ». Un qualificatif utile lorsque l’objectif est de dénigrer, mais qu’il est plus juste de remplacer par « productive ». Oui, l’agriculture française produit et ce sont des dizaines de millions de citoyens dans l’Hexagone qui s’en félicitent. Oui, l’agriculture française exporte de nombreuses denrées indispensables à des populations étrangères qui ne bénéficient pas d’un climat et de sols aussi prolifiques.

Pourquoi s’embarrasser de telles considérations ? L’objectif de mettre à bas l’agriculture productive est indépassable pour les écologistes et leur figure médiatique préférée. Ainsi, Sandrine Rousseau ose affirmer qu’il faut un « choc de productivité négatif ». Une formule clairement malthusienne, qui vise à diminuer les rendements et à remettre une bonne partie de la population dans les champs, car la technique et la modernité sont le mal absolu. Pour Sandrine Rousseau, il est « indispensable de diminuer les rendements ».  Une position nombriliste d’enfant gâtée qui n’a jamais eu à souffrir de la faim.

Le rapport de la Banque mondiale publié le 15 août dernier est pourtant alarmant. Rien qu’en Afrique de l’Ouest et du centre, plus de 38 millions de personnes ont été concernées par la précarité alimentaire entre juin et août 2022. La dépendance de nombreux pays en développement aux importations de maïs et de blé a été mise en lumière avec la guerre en Ukraine. L’urgence d’envoyer des tonnes de céréales a fait la Une des médias pendant des semaines. Qu’arrivera-t-il le jour où ces millions de tonnes de céréales ne seront plus bloquées, mais n’existeront tout simplement pas en raison de la mise en place d’une agriculture « non intensive » ? Ce sera la famine mondialisée et des émeutes de la faim.

Sandrine Rousseau fait partie du personnel politique qui ne souhaite qu’appliquer son idéologie sans faire preuve d’une once bon sens. Une même « non pensée » qui permet de croire que l’agriculture bio n’utilise pas de pesticides et ne consomme pas d’eau. Si cela était vrai, le bio se serait imposé aux quatre coins du monde et en particulier dans les pays pauvres et chauds, l’eau étant un élément superflu… L’agriculture productive qui a permis à l’Europe et à l’Occident de ne plus connaître de douloureuses famines devrait baisser les armes et laisser place à une agriculture biologique incapable de nourrir tout le monde. Un élément qui échappe à la sagacité de Sandrine Rousseau et de ses soutiens. Qu’importe ! Comme si les écologistes s’intéressaient vraiment au sort des plus démunis ? Entre faux-semblants et politique malthusienne assumée, les écologistes ont complètement vrillé et constituent une menace bien plus grande que les maux qu’ils prétendent combattre.