Stéphane Foucart élargit la fenêtre d’Overton aux positions des ONG écologistes.

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Ces derniers jours, une simple proposition de loi discutée au Sénat a fait beaucoup de bruit parmi les ONG environnementalistes et leurs relais médiatiques. L’objet de leur courroux ? Le texte des sénateurs Laurent Duplomb, Pierre Louault, Serge Mérillou « pour un choc de compétitivité en faveur de la ferme France » discuté au sein de la haute assemblée la semaine dernière. Parmi les plus choqués, le journaliste Stéphane Foucart, consacre une chronique à cette proposition de loi et plus globalement à l’agriculture qu’elle souhaite défendre. Et voici le résumé qu’en fait notre journaliste :

Le texte « prévoit la possibilité pour le ministre de l’agriculture de passer outre les décisions de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), la sanctuarisation des projets de mégabassines au nom d’un prétendu « intérêt général majeur », et veut lutter contre de supposées « surtranspositions » de la réglementation européenne qui porteraient préjudice à la compétitivité de la « ferme France » – qui, soit dit en passant, ressemble de moins en moins à une ferme et de plus en plus à une usine. »

[….] Tout cela au nom d’une « souveraineté alimentaire » sans cesse martelée et qui prête d’autant plus à sourire que tout le système qu’elle légitime ne tient que grâce aux importations d’engrais de synthèse – des dérivés du gaz naturel, dont les prix ont explosé en 2022.

Générations Futures n’en aurait pas fait autant…Bon, si l’on va voir le texte maintenant, on retrouve simplement un peu plus de présence de politique dans les décisions d’autorisations des phytos (ce que font tous les pays européens de manière beaucoup plus poussée…), l’expérimentation de l’épandage par drone de phytos dans certaines conditions très encadrées, la fin des surtranspositions (qui n’existent pas pour les écologistes), et un peu plus de facilité pour créer des retenues d’eau. Pas de quoi transformer nos fermes en immenses exploitations américaines ou brésiliennes….

Mais c’en est trop pour Stéphane Foucart qui qualifie ces propositions « d’outrancières (!) et qui leur applique le principe de la fenêtre d’Overton :

« Se pose alors la question de l’utilité réelle de la proposition. A quoi peut bien servir un texte dont une part est inapplicable, et une autre sans réelle application ? Pour comprendre, il faut se familiariser avec le principe de la fenêtre d’Overton, formalisé au début des années 2000 par Joseph P. Overton (1960-2003), expert en communication politique affilié à un think tank américain favorable au libre marché.

Cette stratégie consiste à mettre dans le débat public, à dessein, des prises de position si outrancières que leur seule disponibilité aux oreilles de l’opinion, et le fait qu’elles soient discutées, permettent de décentrer les enjeux de la conversation. Les droites extrêmes et la droite libertarienne excellent à ce jeu, où chaque dérapage contrôlé rend plus acceptable et bénin le suivant, leur accumulation transformant peu à peu les néofascistes en conservateurs bon teint, et les sociaux-démocrates en dangereux bolcheviques. »

La comparaison nous ferait sourire si elle ne prenait pas place dans un quotidien encore jugé sérieux par quelques-uns. Dans cette même chronique, Stéphane Foucart fait appel à l’agronome Jacques Caplat, de l’association Agir pour l’environnement et Alain Bazot, le président de l’UFC-Que choisir. Une belle illustration de la fenêtre d’Overton : leur donner la parole, c’est comme faire appel à des végans (et uniquement à eux) pour un article sur la viande….

3 commentaires sur “Stéphane Foucart élargit la fenêtre d’Overton aux positions des ONG écologistes.

  1. Ravi de voir ce site reprendre du service.
    Quant à Foucart, à côté de quels extrémistes délirants faudra-t-il le mettre pour qu’il ait l’air modéré et sérieux?

    1. « Ravi de voir ce site reprendre du service. »
      +1 🙂
      [ bien que tardivement exprimé…]

  2. « Un député propose l’arrêt de l’irrigation du maïs en 2027 »

    https://www.lafranceagricole.fr/irrigation/article/841667/un-depute-propose-l-arret-de-l-irrigation-du-mais-en-2027

    Le député, c’est Loïc Prud’Homme, La France Insoumise, technicien à l’INRAE et donc, en principe, conscient de la stupidité zeppelinesque de sa proposition.

    On attend un article de M. Stéphane Foucart sur l’élargissement de la fenêtre d’Overton par la NUPES/LFI. Le suspense s’annonce intolérable.

Les commentaires sont fermés.