Le Canard enchaîné…

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… parle d’Alerte Environnement. L’hebdomadaire satirique revient sur le cas Lepage dans son édition d’hier. Un article inspiré par certaines informations que nous avions publié. Attention, ça décoiffe :

Corinne Lepage

La danseuse du Centre

L’avocate multicarte des mazoutés de l' »Amoco-Cadiz » et de l' »Erika » est une pétroleuse de la politique qui laisse un goût de marée noire à Bayrou.

FUREUR au siège du MoDem dimanche soir, au vu du score riquiqui de 4,3 % au premier tour des régionales. Le sénateur centriste Jean-Jacques Jégou explose publiquement : « Ca m’emmerde de voir des cadres cracher sur la direction de leur parti, y compris sa propre vice-présidente, cette salope de Lepage ! » Quelques minutes plus tard, un militant regarde à la télé Corinne Lepage commenter sur France 2 ce « résultat catastrophique » qui « remet complètement en cause la stratégie » de Bayrou. Et lâche à son tour : « Quelle salope !… » On imagine leur réaction quand elle a appelé à voter à gauche dès le lendemain !

Nombre d’élus MoDem ne digèrent pas la manière dont l’avocate et ex-ministre de l’Environnement de Juppé, 58 ans, a lâché en pleine campagne le MoDem en perdition pour soutenir ouvertement Europe Ecologie, allant jusqu’à s’impliquer dans six Régions et à s’afficher dans un meeting en Alsace. Au nom de la recherche de la « troisième voie » « écolo-démocrate »… Alors que c’est grâce à l’investiture du MoDem que Corinne Lepage (qui n’a jamais réussi à se faire élire sur son seul nom) siège au Parlement européen depuis le 7 juin dernier : « A 20 heures, elle était élue, à 20 h 3, elle commençait à nous taper dessus », déplore un autre parlementaire centriste.

Corinne Lepage n’en est pourtant pas à son coup d’essai lorsqu’il s’agit de se retourner contre la main qui l’a propulsée en avant. Brillante avocate spécialisée en droit de l’environnement, elle est associée depuis 1978 avec son mari Christian Huglo au sein du cabinet réputé le meilleur dans le domaine mais aussi le plus cher (7,8 millions de chiffres d’affaires en 2007). Leur fait d’armes : le procès à 180 millions d’euros remporté en 1992, au bout de quinze ans, contre le pétrolier américain après la marée noire de l’« Amoco-Cadiz »… Avant treize nouvelles années de procédure contre leur client, le syndicat de communes du Finistère, qui contestait une massive rallonge d’honoraires de plusieurs millions de francs.

Elue au conseil municipal de Cabourg (Calvados) en 1989, Lepage opte pour une autre liste, délaissant ses anciens amis, aux municipales de 1995. Nommée la même année ministre de l’Environnement sous Chirac, à qui elle est arrivée via Madelin en faisant oublier son passage par Génération Ecologie au côté de Lalonde, Lepage explique deux ans plus tard, lors de la dissolution, dans les salons de l’Hôtel de Ville : « On ne peut pas remporter une victoire quand on a la morale contre soi. » Une oraison funèbre ?

Son maigre bilan (une simple loi un peu légère sur l’air) n’empêche pas l’ex-ministre de flinguer sauvagement tous ses successeurs à l’Environnement, sa tête de Turc ayant été Bachelot de 2002 à 2004. Laquelle parlait à l’époque du « syndrome de garcerie jalouse de Mme Lepage ». C’est que l’ambitieuse avocate a toujours espéré redevenir ministre de l’Environnement un jour. Candidate à la présidentielle de 2002, elle réunit les 500 signatures avec l’aide de l’Elysée, tout en se défendant hautement d’être « une marionnette de Chirac » ! On ne rit pas. Résultat : 1,88 % des voix. Une conseillère élyséenne de l’époque témoigne : « Elle négociait son retour au ministère avec Jérôme Monod, mais à force d’exigences elle a fini par agacer… » Raté ! D’où « sa méchanceté et sa vindicte » contre l’usurpatrice Bachelot, qui commente délicatement aujourd’hui : « Cela méfait un peu rigoler quand je vois qu’elle enfile Bayrou ! Mais ce n’est ni le premier ni le dernier à se retrouver cocu… »

Pour se justifier, Lepage explique aujourd’hui avoir d’elle-même retiré sa propre candidature à la présidentielle de 2007 afin de grossir le score de Bayrou. « Il lui manquait 100 signatures », révèle un ponte du MoDem. Une fois Sarkozy élu, elle a ensuite raconté que Kouchner lui avait proposé un secrétariat d’Etat à la Coopération… Elle se voit en tout cas confier par Borloo en novembre 2007 une mission sur la «gouvernance écologique ».

Chez les Verts, certains la surnomment « le scorpion », car « elle pique la grenouille écolo », assure un élu. Moins méfiant, Daniel Cohn-Bendit raconte « l’avoir draguée pour la liste des européennes à l’été 2008 : elle m’a dit oui, mais m’a demandé des assurances pour les régionales que je n’ai pu lui donner »… Il ajoute : «L’intéressant ce n’est pas Corinne, c’est son mouvement Cap 21, qui compte des techniciens et des spécialistes très bons »… Il s’agit du club qu’elle a créé comme ministre en 1996, transformé en parti en 2000, mais qui n’a jamais compté plus de 500 membres. « Cap 21 comme 21 membres », disent les malveillants, ce qui ne l’empêche pas d’écumer télés et radios, comme les 14 et 15 mars.

Il faut dire que Lepage grenouille inlassablement dans la création de structures et machins divers. Et se voit régulièrement accuser de mélanger les genres. Tantôt experte indépendante issue de la société civile à la tête d’observatoires et de commissions, ou prof à Sciences-Po ; tantôt femme politique qui refuse farouchement l’étiquette pourtant méritée d’« écolo de droite » ; tantôt avocate qui défend aussi bien les pollueurs que les victimes de pollution.

Le cabinet Huglo-Lepage s’est même associé récemment à la société de conseils stratégiques Ineum implantée dans quinze pays pour redonner une image « écolo-vertueuse » à de grands groupes… Et il a travaillé à rédiger la charte de l’environnement de Monaco et du Gabon, comme le relève « Alerte Environnement » ! De possibles conflits d’intérêts un peu ennuyeux pour Lepage, désormais première vice-présidente de la commission Environnement du Parlement européen…

Prise entre tant d’intérêts contraires, il n’est guère étonnant que Lepage tourne à tout vent telle une éolienne qui a perdu son Centre !

5 commentaires sur “Le Canard enchaîné…

  1. N’allez pas croire que le CE ait le vent qui l’aurait fait changer de direction, un autre article montre qu’il reste encore tjs aussi ballot sur ses idées vertes!

    « Voila un jugement qui devrait faire un peu de bruit. Il pourrait même parvenir aux oreilles sensibles des
    parlementaires opposés au projet de loi dit «Grenelle 2 », qui prévoit le développement de l’énergie éolienne. Le
    tribunal de grande instance de Montpellier vient en effet de condamner GDF Suez à démonter une partie des
    « aérogénérateurs » (les énormes ventilateurs) installés dans l’Aude et à verser – sans même attendre un jugement
    de cour d’appel – un demi-million d’euros d’indemnité à une famille de vignerons.
    Dans leurs conclusions du 4 février, les juges ont ainsi considéré que « l’implantation d’un gigantesque parc
    d’éoliennes en limite immédiate d’un domaine viticole, ancien et paisible, constitue de façon évidente un trouble
    dépassant les contraintes admissibles du voisinage par l’impact visuel permanent du paysage dégradé, par des
    nuisances auditives tout aussi permanentes altérant la vie quotidienne et par une dépréciation évidente de la valeur
    du domaine ». Bref, le vent, çà rend borgne – voire aveugle – et sourd.
    C’est sur ces terres des Corbières que, le 19 juillet 2001, le préfet avait accordé un permis de construire à La
    Compagnie du Vent, devenue depuis propriété de GDF Suez. Il s’agissait d’y installer la plus grande centrale
    éolienne d’Europe, capable de produire près de 18 mégawatts, pour un investissement de 18 millions. En janvier
    2003, les viticulteurs saisissent la justice. Un expert est chargé d’établir le niveau des nuisances visuelles et
    sonores. Deux ans plus tard, il conclut que les éoliennes causent « un trouble anormal ». S’ensuit une longue
    bataille judiciaire qui aboutit à la condamnation de GDF Suez. Une première en France, en attendant l’appel.
    Heureusement, aucun expert n’a établi que les pales des 21 « aérogénérateurs » implantés sur le domaine de
    Bouquignan faisaient tourner le pinard.
    D. H. »

    On se plaint de nos « feuilles de choux » locales mais elles font parfois l’effort de bons articles
    http://www.lindependant.com/articles/2010-03-06/le-juge-ordonne-la-demolition-de-quatre-eoliennes-du-parc-de-nevian-141067.php

  2. Corinne Lepage

    La « mieux lotie » des candidats…
    Patrimoine déclaré : 2,4 millions d’euros
    Paiement de l’ISF : 12 017 euros en 2006

    La candidate écologiste a communiqué le détail de son patrimoine à 20minutes.fr, en précisant que son actif déclaré « comprend un quart de biens familiaux et trois quarts de biens acquis par le travail ».

    Son patrimoine immobilier
    Corinne Lepage est propriétaire, avec son mari, d’une résidence de 960 000 euros à Paris, d’une maison estimée à 420 000 euros à Cabourg. Elle possède aussi des parts dans diverses copropriétés familiales.

    Pour être bobo il faut être riche, borloo, hulot , YAB

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