Pesticides : à peine un sucre pour une surface de 14 m2

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sucre-6-copieAfin de marquer les esprit, le MDRGF balance « un chiffre éloquent » sachant qu’il sera repris sans discernement par les médias, à savoir : « Chaque année, la France utilise pas moins de 76.000 tonnes de pesticides dont 90% concernent l’agriculture. »

Cet argument est bien surprenant de la part de son président, François Veillerette, qui explique dans son livre Pesticides, le piège se referme qu’« une simple réduction du volume de pesticides utilisé n’est pas un bon indicateur car il ne correspond pas forcément à une diminution du risque. La chimie moderne trouve des substances plus actives et qui, employés à plus faible dose, peuvent poser davantage de problèmes pour la santé et l’environnement. » Bref, le tonnage de pesticides ne veut rien dire en termes de risques, et n’est donc pas du tout « éloquent ».

D’ailleurs est-il justifié d’être si impressionné par ce chiffre ? Selon l’estimation du MDRGF, le tonnage de pesticides utilisés seulement pour l’agriculture s’élève à 68.400 tonnes (90% de 76.000 tonnes). Ramenons ce volume aux quelque 19 millions d’hectares de surface agricole utilisée susceptible d’être traitée. Résultat, la moyenne utilisée par hectare s’élève à 3,6 kg par an, soit …. 0,36 grammes de pesticides par mètre carré par an !

L’équivalent d’un morceau de sucre (5 grammes) sur une surface de 14 mètres carrés ! Là, c’est quand même moins impressionnant…

Sources

http://www.semaine-sans-pesticides.com/doc/DP010310_SSP5_final.pdf

http://agriculture.gouv.fr/sections/mediatheque/periodiques/bimagri/bimagri-hs-n-237669/downloadFile/FichierAttache_6_f0/BIMA-HS23-14-15.pdf?nocache=1134040585.85

François Veillerette, Pesticides, le piège se referme, Terre Vivante, 2002.

18 commentaires sur “Pesticides : à peine un sucre pour une surface de 14 m2

  1. ….sans compter le volume de terre et sous sol surplombant la nappe phréatique pour une moyenne de 10 m de hauteur,(qui vaut ce quelle vaut),soit un volume de 140 m3=10 semi remorque pour » un malheureux morceau de sucre ».
    N’oubliant pas les micro organismes de la couche de terre arable,20 cm de moyenne,qui dévore toute molécule sur son passage,soit une moyenne de 500 millions de Micr Org par g de terre multiplié par une moyenne de 2500 tonnes de terre à l’ha,je laisse le soin à mes lecteurs de faire le calcul.

  2. Et dans ce volume: la proportion de cuivre minéral, obligatoire pour la vigne, l’arboriculture et la pomme de terre bio? 25% du tonnage
    http://www.agriculture-environnement.fr/spip.php?article632

    Cuivre qui est loin d’être aussi neutre pour la santé ou l’environnement, d’où les restrictions imposées.

    Cela dit la cote du BoBo semble en baisse depuis les dernières régionales, l’évolution de la situation économique serait -elle aussi inquiétante pour que le discours écolo-bobo de base soit mis au second plan?

    Et l’émission Capital de M6 pendant que ces lignes sont écrites, assènes ses vérités, très vertes, très bobos, très cons.
    Enfin entre quelques publicités pour les chocolats Lindt de Pâques, très chers et pas très locavores avec un soupçon de lécithines de soja…ogm , jardiland et ses plantes surfertilisées, surtraitées…etc.

    La culture Bobo et la communication verte ne serait-elle que de gros avatars des derniers progrès du marketing pour diversifier, mieux valoriser, augmenter la plus value des produits devenus banals?

    Indépendamment de cela les AMAP ventées par le même reportage , si elle ne se limitent pas au bio, restent bien sympa: les valeurs soulignées sont devenues cueillette à maturité, légumes de saison, diversité des produits consommés, suppression des intermédiaires, rien à dire.

    Comment interpréter cette évolution où le produit local devient plus vendeur que la référence au bio, déjà ringard le bio?
    Bien plus cher on le savait, mélaminé lorsqu’il est produit en Chine, certes mais l’inflexion est notable actuellement.

    Serait-ce une conséquence de l’usage obligatoire du cuivre pour le bio?
    de futures tensions sur l’alimentation des populations des pays les plus pauvres?
    ou pire?

    Si c’est le cas il ne fera plus bon être bobo…ou l’avoir été … Veillette aura alors du soucis à se faire, sans les bobos il deviendra inaudible et renvoyé à son néant… qu’il n’aurait jamais du quitter .
    Pas de soucis pour ses mentors de l’ombre, financiers latifundistes, l’avenir leur appartient avec la terre qu’ils ont accaparé et le pouvoir supplémentaire qu’ils ont conquis … grâce à nos bobos et à notre guignol Veillerette.

  3. J’ai également regardé l’émission de M6 et je l’ai trouvé pas si mal que cela,Lagache n’a pas trop parlé du Bio et a plutôt défendu l’huile de Colza »indusrielle » sur aliment »industriel ».
    Le plus choquant est de voir des pays comme l’Ethiopie,brader leur agriculture à d’autres pays et laisser crever leur population.

    Ce matin lors d’une réunion technique,ma technicienne de la Chambre d’Agriculture m’a rapporté qu’une de ses collègues avait été tout récemment à une réunion organisée à Reims (300 personnes et surtout de la » bourgeoisie rémoise »par le MDRGF,un cancérologue leur a parlé des problèmes de santé dus aux pesticides.
    Un distributeur de produits phytos a osé prendre la parole mais mal lui en a pris,il a failli se faire lincher,l’intervenant,cancérologue était le Pr Belpomme!!!
    Le loup est dans la bergerie…

  4. Je ne sais pas si Alzine s’est fait embobiner par les AMAP,mais moi cela ne m’emballe pas,autant aller sur le Marché c’est bien plus gai et sympa.

  5. Parce que les produits de l’AMAP sont imposés par les producteurs, c’est ratatouille en été et pot-au-feu l’hiver en gros, je caricature mais au marché ou supermarché, j’ai la liberté de prendre ce que je veux tout comme le choix dans mon jardin, bouder ou préférer tel ou tel légume à l’envie et pas me voir imposer sur une quantité et une catégorie saisonnière…

  6. @ Laurent Berthod :
    C’est sûr, toi t’es beaucoup plus malin : tu fais tes courses au supermarché parce que c’est bien éclairé.
    Mais le plus curieux c’est que ça ne t’empêche pas de plaindre les agriculteurs. Cherchez l’erreur…
    http://www.alerte-environnement.fr/?p=1660#comment-13440

    En tout cas j’espère que t’habites pas vers Poitiers, parce la semaine dernière tes amis auraient gâché ta promenade hebdomadaire :
    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hDiy7xe15a89yMM8Pcrw5RF1wwBg
    Oh non, encore une opération terroriste de ces écolos bobos de la FNSEA !

    @ Rageous :
    Tu as bien raison, oh là là, quelle dictature écolo, les saisons ! Dire qu’avant on ne pouvait pas manger de bonnes tomates bien vertes en plein mois de décembre, c’était vraiment le moyen-âge !
    Heureusement que les philantropes* de la grande distribution ont réglé tout ça. (*cf. message effacé de MARCO POLO).
    Bon je vous laisse je vais m’acheter des pêches au Leclerc.

  7. lulu, oui ma poule et si tu lisais un peu mieux ce n’est pas tant de préférer des légumes « hors-saison » mais de décider moi-même du CHOIX des (nombreux) légumes de saison sans qu’ils soient imposés tristement par les AMAP, en variétés et quantités imposées!
    Sinon t’es fort pour trouver des pêches au Leclerc! Bonne chance, à mon avis tu vas devoir revoir tes envies et te rabatre sur les fraises, production française de surcroit, ça va aller?
    L’utopique idée d’en finir avec les GMS en les boycotant, je veux bien mais regarde de + près la masse de gens qui s’y rende et remplisse leur chariot ras la gueule en un rien de temps! Tu n’enlèvera pas de l’idée à ceux-là le côté pratique et qui n’empêche pas le petit commerce de proximité pour les urgences d’avoir encore sa place en centre ville.
    A 35 bornes du premier centre commercial je vais pas perdre du temps à faire mes emplettes dans une dizaine de magasins spécifiques, ma priorité est de ne rien oublier…

  8. Pour l’agriculteur la grande distribution est une notion tout à fait établie mais faut pas pousser le bouchon trop loin, travailler à perte face à des gens qui ne peuvent absolument pas inclure ne serait-ce qu’une opération « blanche »!
    Ils ont raison de rappeler que le labeur doit être partagé par tous.
    Ca me rapelle le Leclerc qui avait été incendié par les viticulteurs du coin et était resté fermé longtemps c’était, à l’époque, le centre commerciale le + usité par les femmes de vitis…

  9. Eh bien mes cocos,
    Vous êtes assez mal barrés avec les discours que vous tenez sur l’écologie…
    On habite la même planète mais on est bien différents…
    Pour info, les molécules de pesticides et engrais chimiques déposés dans les sols dans les années 80 étaient retrouvées intactes à 900 mètres de profondeur dans les forages d’eau potable, 20 ans après (années 2000)…
    Vous êtes de doux rêveurs de croire que le sol, les roches et les bactéries arrivent à traiter toutes vos merdes…
    Alors bon courage et bonne chance pour la suite !
    Et bonne tumeur !

  10. @ Dimitri

    Vous êtes affolé par ce qu’un un engrais »chimique », est retrouvé intact 20 ans après et à 900 m de profond?
    C »est quoi cette embrouille?,de l’azote nitrique N03,de la potasse K2O et du phosphore P2O5 resteront intact juqu’à ce que la planète explose!!!,lorsque vous mangez vous ingurgitez ,en t’autre,ces 3 éléments indispensables au bon fonctionnement de l’organisme et vous rejetez la majeur partie dans vos urines et excréments,qui vont à leur tour reliberez ces « engrais ».
    Oui il y a encore des molécules phytos intacts dans l’eau,et surtout une,l’atrazine supprimé depuis plus de 15 ans,et des colorants nitrés DNOC,etc supprimé depuis plus de 20 ans.
    Mais pour le reste et en particulier les molécules actuelles et autorisés,renseignez vous de manière précise avant d’agiter votre banderole verte car là par contre la plupart sont introuvables dans les eaux et c’est tant mieux,bien sûr.
    Vous n’allez pas passer le restant de votre vie a accuser les agriculteurs des erreurs et ignorances du passé!!!
    Le prochain Week end prenez votre vélo et faites le tour des mairies des petits villages de votre région,en général les dernières analyses d’eau y sont affichées.
    Bonne balade

  11. L’équivalent d’un morceau de sucre (5 grammes) sur une surface de 14 mètres carrés ! Là, c’est quand même moins impressionnant…

    Le genre d’analogie qui ne veut rien dire si on ne parle pas de la toxicité du produit…

    Parce qu’avec 5 g de toxine botulique, on peut exterminer 80 millions de personnes

  12. Boarf, crachez pas trop sur les AMAP : certes, il y a de gros progrès à faire, mais sur le principe c’est assez intéressant. Si on pouvait remplacer les GMS dont le but est de maximiser leurs charges par des associations à but non lucratif, il me semble que tout le monde s’en porterait mieux.

  13. Assez de bétises, et faisons un peu d’éthymologie : pesticides : du grec pest qui veut dire maladie et icide qui veut dire tueur. Toute molécule capable de contrôler une maladie
    Un médicament qu’il soit allopathique ou homéopathique est un pesticide, un produit phytosanitaire qu’il soit « de synthèse » ou « naturel » est aussi un pesticide. Certain phytosanitaires naturels sont aussi voir plus dangereux que bien des phytos de synthèse. exemple le cuivre qui, à part en france et pour l’agriculture bio, est interdit, la roténone qui est pertubateur endocrinnien et carcicogène. les phosphates naturels sont naturellement très riches en plomb et selenium et à des doses supérieures aux normes admises pour l’utilisation des boues de station d’épuration en agriculture aujourd’hui.

    Le seuil de détection des molécules aujourd’hui est de l’ordre du picogramme soit 1 million de fois plus petit qu’il y a 25 ans. c’est pourquoi on trouve beaucoup plus de produits dans l’eau qu’il y a 25 ans mais dans des quantités mille ou dix mille fois inférieures au seuil de dangerosité pour l’homme qui a déjà été divisé par cent en 25 ans.

    Si les phytosanitaires n’avaient pas été inventés, entre autres en traitement des semences nous aurions encore aujourd’hui l’ergot du seigle, mortel et responsable des famines des XVII et XVIII ème siècle et de la dernière qui a eu lieu en 1921 ou 1922.

    pour ce qui est des engrais de synthèse ou naturels , la plante s’en fout : elle a besoin d’azote sous forme NO3 de phosphore sous forme P2O5, de potasse sous forme de K2O de calcium sous forme CaO et de magnésium sous forme MgO.
    Que ses éléments lui soient fournis sous forme organique ou sous forme engrais de synthèse, elle prélèvera ce dont elle a besoin de la même façon dans la solution du sol qui les contient tous (la forme de synthèse se solubilise plus rapidement que la forme organique).

    Alors, il faut arrêter de tout opposer: l’agriculture conventionnelle aujourd’hui peut être d’une exellente qualité si l’agriculteur, et c’est de plus en plus vrai car sa survit en dépend, raisonne ses actions. De même, l’agriculture bio peut faire des produits dangereux si l’agriculteur bio ne prends pas soin de ses cultures (et ça existe plus qu’on ne le pense).
    Les deux agricultures sont compatibles et complémentaires : la répréssion des fraude fait cinquante fois plus de contrôles en agriculture conventionnelle qu’en agriculture bio, c’est pourquoi elle trouve aussi plus de cas litigieux.

    Voilà

  14. @DAMBRINE
    Totalement d’accord avec vous…. sauf pour « Un médicament qu’il soit allopathique ou homéopathique est un pesticide ».
    A partir de CH14, un médicament homéopathique n’est plus qu’une une pastille de d’excipient totalement inoffensive (que ce soit pour le malade ou la maladie…)
    … mais ce n’est qu’un point de détail… 😉

  15. @Dambrine

    Très bonne prestation,j’espère néanmoins que notre « Abeille » vous a bien lu.

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