PS/EELV : l’analyse de Guillaume Tabard

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Parmi les nombreuses réactions dans les médias depuis hier soir suite à l’annonce de l’accord politique entre le PS et EELV, signalons une bonne analyse, celle de Guillaume Tabard, rédacteur en chef adjoint des Echos et chroniqueur sur Radio Classique dans « Les coulisses du pouvoir. »

Les Verts et le PS ont finalement signé un accord électoral hier. On sait que l’EPR de Flamanville restait une pierre d’achoppement. Qui a cédé ? A l’évidence, ce sont les Verts.
Jusqu’à hier matin, Eva Joly, Cécile Duflot et tous les dirigeants du parti écolos juraient, avec les mots les plus définitifs, qu’ils ne signeraient aucun accord si les socialistes ne décidaient clairement de fermer le chantier de l’EPR de Flamanville.

A l’arrivée, le protocole dresse un simple constat de désaccord sur le sujet. Autrement dit, François Hollande et le PS maintiennent que, s’ils arrivent au pouvoir, ils poursuivront bel et bien le chantier de Flamanville.
Si les mots ont un sens, la signature des Verts est un renoncement, une capitulation. Vous allez me dire que le mot est fort et que le compromis est un des fondements de la vie démocratique. Que pour faire avancer ses idées, mieux vaut quelques concessions qu’une intransigeance absolue qui empêche de rien obtenir. Et cela est tout à fait juste.
Mais le problème, c’est que ce sont les Verts eux-mêmes qui avaient proclamé haut et fort qu’ils n’iraient pas plus loin.
Eva Joly, samedi sur TF1 : « J’affirme solennellement qu’il n’y aura pas d’accord avec les socialistes si nous n’avons pas d’arrêt du chantier de Flamanville. Il n’y a pas de plan B ».
Cécile Duflot, lundi dans les Echos : « Nous aurons peut-être moins de députés, mais peu importe. Nous faisons de la politique pour des convictions ».
Fort bien. Mais hier, les Verts ont troqué leur veto sur l’EPR contre l’assurance d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Leur souci des élections a finalement primé leur inquiétude des électrons.
Pour un parti qui se vante de faire de la politique « autrement », d’être moins obsédé que les autres par la cuisine politicienne, ce n’est pas forcément très glorieux.
Pourquoi les Verts se sont-il entêtés sur cette question de Flamanville, avant de baisser la garde ?
Ils ont fait une double erreur tactique.
D’abord, ils n’ont pas compris que François Hollande, dans cette phase de la campagne, avait besoin de prouver son autorité, sa stature présidentielle. Martine Aubry lui avait reproché d’incarner la « gauche molle », la droite l’accuse de négliger l’intérêt national en faisant des concessions aux Verts. Hollande devait prouver à la fois la fermeté de son tempérament et la cohérence de son projet. La question de l’EPR était devenue emblématique : il ne pouvait pas céder.
Ensuite, quand on veut jouer le rapport de forces, il faut en avoir les moyens. Avec Eva Joly comme chef de file à la présidentielle, les écologistes ne les ont plus. Ils pensaient surfer sur leurs bons résultats électoraux passés. Aux européennes, ils ont fait jeu égal avec le PS. Aux régionales, le rapport était encore d’un à deux. Dans les sondages, entre Eva Joly et François Hollande, le rapport est aujourd’hui en moyenne de un à sept, et la campagne de la candidate écolo ne semble pas être dans une dynamique très forte. Un candidat qui monte peut obtenir beaucoup d’un concurrent, parce qu’il lui fait peur. Un candidat qui stagne n’est pas une menace.
Entre les socialistes et les écologistes, ce sont les seconds qui avaient finalement plus à perdre de l’échec d’un accord. Ils ont été bien obligés d’en prendre acte.

 

35 commentaires sur “PS/EELV : l’analyse de Guillaume Tabard

  1. Si la Gauche met réellement son plan de démantèlement des centrales nucléaires en place, quel en sera le coût ? A qui achèterons nous le courant ?
    Pas à l’Allemagne qui en exportait 1400GWh et maintenant en importe 2000 par mois pour 139M$ auprès de la France et des Tchèques. A quel prix paierons nous le kWh produit ailleurs ou par nos centrales à gaz (venant de Russie ?)? Préparons nous à de sérieuses coupures le soir quand les utilisateurs brancheront leur voiture électrique du futur, et leur micro-ondes, au moment de regarder le catéchisme écolo du 20h de TF1.

    1. « le catéchisme écolo du 20h de TF1. »

      … et de celui de FR2 ! Ah, monsieur Pujadas… quel talent vous avez pour le « portawak » !
      FR3, Arte, etc… ne serait-ce pas plutôt… à n’importe quelle heure ?

  2. Il est facile d’accuser Eva Joly d’être responsable du manque de dynamisme des verts.

    Allez motiver des troupes dont une partie crève de trouille en observant les dégâts de la crise économique qui bat son plein mais dont on a pas encore senti réellement les effets en France, grâce à un recours éhonté à l’emprunt.

    Causer sur la dette écologique pour les générations futures qui sera équitablement réparties entre les nations alors que la dette économique et la ruine possible de nos économies fera ranger au rang des méditations mélancoliques ou de spleen pour bobo bien pensants nombre de positions du parti écolo.

    Au risque de ramer à contre courant sur ce site, je pense qu’une certaine intégrité qui caractérise Eva Joly est aujourd’hui plus vendable par rapport à un Nicolas Hulot que n’est qu’une affiche ou un pantin sans consistance si ce n’est sa belle gueule burinée, GO du club med jeté à la face au média ( avec des valises d’euros plein les poches ) pour faire du greenwashing et dézinguer les secteurs d’activité qui gênent ses mentors.

    Ne parlons pas de Dany le rouge, contorsionniste doué et brillant mais véritable cheval de Troie du libéralisme sauvage dans ce qui était le havre de paix sociale européen.
    Le génie des requins financiers américains est d’utiliser leurs pires opposants, en apparence pour avancer leurs pions en Europe , les indignés et ce pauvre Stéphane Hessel l’ignore mais aussi notre ami Dany, ce dernier dont on pourra critiquer bien des travers, mas qui sait exactement où il en est le bougre.

    Alors à tout prendre : viva Eva !

    Pour l’affaire de l’EPR et la tractation EELV –PS, j’aurai tendance à trouver l’accord réaliste.
    La France peut elle être le seul pays qui dépend à plus de 70% du nucléaire. Toute mono source d’énergie est par principe dangereuse, trop sensible au moindre incident.

    Qu’une centrale ait un problème sérieux, que 100 000 ou 1 millions de personnes doivent être déplacées, pour 6 mois ou à vie , risque proportionnel aux risques naturels mais aussi au nombre de centrale, l’ASN ne l’a pas totalement exclu et le beau château de carte s’effondre.

    Un arrêt temporaire d’une partie du parc est facile avec un taux de fourniture de 20 % , possible entre 20 et 50%, il devient ingérable à plus de 50% .

    Avec la ressource du gaz de schites et une France a priori bien pourvue, vouloir ré équilibrer le système avec une part raisonnable du nucléaire est un projet raisonnable.

    Certes, les majors de l’énergie ne seront pas aussi majors si les éoliennes, notamment terrestres, potentiellement financées par des intercommunalités qui veulent jouer à l’écolo et au local se développent avec en sus de la taxe professionnelles mieux réparties sur le territoire qui irriguera nos campagne. C’est évidemment la porte ouverte à plus de concurrence dans la production donc la distribution mais c’est un autre débat.

    J’entends déjà les critiques mais pourquoi nous français devrions être géniaux avec nos près de 80% d’électricité nucléaire et le reste du monde abruti dans la mesure où les pays qui l’on le plus développé sont en dessous de 30%.

    Noter que pour les OGM c’est l’inverse, nous sommes géniaux en Europe en Général et en France en particulier de les interdire alors que le reste du monde ou du moins plus de la moitié des pays et 80 % des pays développés ou assimilés les cultivent, voire pour le maïs ou le soja représentent plus de 80% de la sole.

    Le parallèle mérite d’être fait donc si une réduction du nucléaire en France à 50% et à l’horizon 2025, ce qui n’est pas demain et interviendra après bien des évènements dont certains très désagréables, devait faciliter l’accès à des technologies d’avenir pour la production de biomasse, dont les biotechs dans les champs au pied des éoliennes ( les deux peuvent parfaitement coexister voire fonctionner en synergie, l’énergie discontinue des éolienne pouvant servir à transformer la biomasse, et donc stocker sous forme de biocarburant entre autre qui assureront un transport durable ) , soit exactement l’inverse du Grenelle qui a sacrifié l’agriculture et les OGM au nucléaire. Dans ces conditions l’accord PS-EELV pourrait être un bon accord, voire un très bon accord. Désolé, je sais que cela froissera certains sur ce site , pas seulement sur ce site .

    1. « La France peut elle être le seul pays qui dépend à plus de 70% du nucléaire. Toute mono source d’énergie est par principe dangereuse, trop sensible au moindre incident. » Le potentiel des ENR en France (en prenant en compte les critères qualitatif) ne dépasse pas 10 à 20% de besoin actuel (éolien et biomasse, le PV est hors de prix). Avec l’hydroélectrique autour de 10% il va être extrêmement difficile de descendre en dessous de 70% de nucléaire, sauf à utiliser des énergies fossiles.

      « C’est évidemment la porte ouverte à plus de concurrence dans la production donc la distribution mais c’est un autre débat. » C’est très naïf comme vision, les éoliennes ont besoin d’une interconnexion très forte aux réseaux électriques, ça n’a rien d’une production locale d’électricité. Dans les espaces ruraux seule les centrales à biomasse peuvent prétendre à ce genre de configuration, simplement parce qu’elles sont capable de fournir de l’électricité en permanence.

      « Qu’une centrale ait un problème sérieux, que 100 000 ou 1 millions de personnes doivent être déplacées, pour 6 mois ou à vie » Remplacer un risque très rare mais fort par un problème moyen mais systématique (la pollution des centrales au charbon) n’est pas un bon calcul. D’autre par la zone de Fukushima est tout à fait vivable, évacuer des zones en dessous de 100msV par an, c’est un choix politique, pas médical.

      Dans le fond être « dépendant » du nucléaire n’est pas un problème, la vrai dépendance c’est le pétrole et le gaz. Si on bascule sur la filière RNR ou thorium: dans le premier cas nous avons déjà le combustible pour 2500 ans au rythme actuel et 750 en full nucléaire (zéro fossile), dans le second cas il serait facile d’acheter quelques dizaines de millier de tonne qui nous mettrais à l’abris quelques siècles (150t par an suffirait pour tous nos besoins énergétiques). Ca laisse une belle marge pour mettre au point la fusion…

    2. « Qu’une centrale ait un problème sérieux, que 100 000 ou 1 millions de personnes doivent être déplacées, pour 6 mois ou à vie , risque proportionnel aux risques naturels mais aussi au nombre de centrale, l’ASN ne l’a pas totalement exclu et le beau château de carte s’effondre »
      ——————–
      un problème sérieux, il y en a eu à Three Mile Island, la seule centrale qui soit comparable à ce qu’il y a en France en matière de techno, gestion et géologie. Il n’y a eu personne de déplacé, pas un mort, pas un blessé, même pas un chat irradié. Donc le beau château de carte qui s’effondre ici, c’est celui des mythes, mensonges et exagérations catastrophistes anti-nucléaires.

      1. Une centrale en bon état doit résister à une fusion. Ce qui c’est passé à Fukushima est sans doute lié à l’état lamentable des installations (TEPCO s’enorgueillé de faire des économies sur la sécurité) et à l’incompétence ou le manque d’initiative du personnel de la centrale. Il y a eu pas mal de fusion de réacteur en occident (TMI mais aussi St Laurent (deux fois), un réacteur militaire en UK) sans que cela finisse aussi mal (enfin avec zéro mort tout de même).

  3. Pour moi l’accord est perdant perdant, typique des choix de François Hollande:
    – le PS n’obtient rien, la moindre des choses aurait été le retrait d’Eva Joly de la course à la présidentiel. Elle va faire moins de 5%, le vert vont être ruiné. PS-1 EELV-1
    – Paris est sacrifié. Excellent pour l’ambiance du parti… PS-1 EELV+1
    – L’ultimatum d’Eva Joly est balayé, elle passe pour une cruche EELV-1 PS+1
    – Comme la plupart des ignores que les 3/4 des réacteurs nucléaires seront en fin de vie d’ici 2020, la fermeture de 24 réacteurs apparaît comme une énorme concession, sauf pour les antinucléaires qui eux le savent. PS-1 EELV-1
    – L’embrouille sur la filière MOX n’arrange personne, j’espère qu’Hollande va être encore plus clair à l’avenir, cette filière est décisive pour Areva et les techniques employés peuvent servir pour la transition Uranium/Thorium. PS-1 EELV-1
    – Rien sur ASTRID, le nouveau délire du CEA, qui aurait franchement mieux à faire avec l’argent publique que de refaire un demi superphoenix, sauf si il n’y a pas un vrai engagement à lancer une filière à neutron rapide derrière pour se débarrasser des déchets et produire de l’énergie électrique pendant 2500 ans. PS-1 EELV-1
    – Pas de nouveau chantier nucléaire: de toute façon il faut attendre la fin de l’EPR en cours pour décider de l’avenir de ce réacteur. Hors la mise en service est prévu en 2016. Je vois mal un chantier d’un second EPR démarrer avant que le modèle de près série soit rodé. Comme pour la fermeture des réacteurs, ça va décevoir les nucléophiles et les antinucléaires, du ni oui ni non, du Hollande tous craché. PS-1 EELV-1

    -5 pour tout le monde, bref une mauvaise affaire.

    1. correction: Comme la plupart des ignores que les 3/4 des réacteurs nucléaires seront en fin de vie d’ici 2030 (la plupart on était mis en service entre 75 et 85, ils atteindront l’âge limite à entre 2015 et 2025).

  4. Il n’y a pas de quoi s’énerver. La démagogie finit le plus souvent par se déliter à l’épreuve des faits.

    Exemple.

    L’accord de gouvernement péniblement trouvé en Belgique fait référence à une sortie du nucléaire dès 2015. À cette nouvelle, les « antis », et notamment un « journaliste » de l’AFP qui mélange allègrement faits et convictions personnelles, ont donc sauté comme des cabris dans une belle pâture printanière. Ah ! Encore un pays qui sort du nucléaire !

    Las ! La sortie du nucléaire avait déjà fait l’objet d’une loi – votée par le Parlement – le 31 janvier 2003. Les réacteurs belges devaient être fermés progressivement d’ici 2025, en commençant par Doel 1, Doel 2 et Tihange 1 en 2015.

    C’était tellement réaliste qu’en 2009 – s’asseyant sur la loi (on est en démocratie…) et dans une sorte d’indifférence du Parlement – le gouvernement belge, faute de solution de rechange crédible, a passé un accord avec Electrabel afin de prolonger les trois réacteurs susvisés de dix ans.

    Qui ose penser que le gouvernement (en admettant qu’il voie le jour et tienne d’ici là…) dira « faut fermer ! » le 31 décembre 2014 à une Electrabel qui a investi lourdement pour faire fonctionner ses machines ?

    Il en sera de même en France.

    Fessenheim 1, la première victime potentielle ? Remise en route après travaux de maintenance il y a à peine une semaine.

    Pour l’ambiance locale :

    http://www.lalsace.fr/haut-rhin/2011/11/17/la-centrale-de-fessenheim-peut-encore-servir-10-a-20-ans

    1. Les engagements au delà des mandats sont totalement impossible à garantir, les lois vont et viennent, c’est vraiment du vent.

  5. Honnêtement je ne vois pas trop ce que le PS va gagner dans cet « accord » ?
    Ou du moins ce qu’il reste d’un « accord » puisqu’il semblerait que Mr Hollande ait carrément rayé une partie du texte …
    Je pense que quoi qu’il advienne EELV+JOLY+CRISE = moins de 2%.

    Le fait que Hollande discute avec une formations aussi moribonde donne plus de légitimité à EELV qu’au PS.
    Si en plus on prend en considération ce nouveau « couac », quoi qu’on en dise ça tourne bien au vinaigre cette histoire de rature, je crois que Hollande va encore perdre des plumes.

    Il y en a une qui doit jubiler dans son coin c’est Marine !

    Au final on sera tous perdants on va se retrouver avec une finale Sarko/Marine.
    On va reprendre un tour de Monsieur « je navigue à vue au grès de sondages ».

    Ce qui est déplorable c’est que PERSONNE dans tout l’échiquier politique actuel ne semble pouvoir sortir de toute ces tractations électoralistes.
    La place doit être bien bonne là-haut, pour que tous ces gens si « instruits », si « intelligents » soient capables de se fourvoyer dans de si basses besognes pour arriver à leurs fins ….

    1. Hollande semble avoir une ligne claire, conserver l’industrie nucléaire en réduisant sa part relative dans la production électrique, pour autant il ne l’exprime pas franchement dans les médiats, c’est une faute de communication dommageable. Il a prit trop de temps à monter son équipe de campagne, on attend toujours le début de sa campagne…

      Sur le fond ils se rendront bien compte que les ENR ne pourront pas remplacer plus de 7 à 8 EPR (éolien et biomasse), à consommation électrique constante (on va dire qu’on réduit la consommation des logements pour alimenter les bagnoles) il faudra construire un parc d’une bonne vingtaine d’EPR entre 2020 et 2040. La solution la moins coûteuse étant de construire 30 EPR, la facture, démantèlement compris, serait proche de 200Md d’euro contre 1200 pour un système 100% ENR/gaz. Ces EPR pourraient produire l’U233 ou le plutonium pour la génération IV.

      Les conséquences de ce cafouillage sur l’élection ne seront pas forcément décisive, on est encore loin du premier tour (8 mois), d’autres évènements peuvent faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre.

  6. Les engagements pris avant même le début des choses sérieuses d’une campagne électorale ont une vie encore plus courte. Surtout lorsqu’une des parties, qui se représente le mieux par une pastèque, est chroniquement irresponsable.

    Mais c’est aussi vrai pour les engagements à droite. Et peut-être même pire car ils sont pris devant les électeurs, le pluralisme à droite étant réprimé au knout, aux seules fins de racolage.

    L’importance de l’accord PS-RRLV pour FH tient, à mon sens, davantage dans la nécessité d’assurer la cohérence interne d’un PS quasi ingérable et la fidélité d’un électorat volage. Le souci de se créer un allié ou de le ménager est à cet égard mineur. Exercice de très haute voltige car, quoi qu’il fasse, FH crée des mécontentements. N’importe quel autre candidat socialiste aurait été confronté au même dilemme.

    1. Il aurait été important pour le PS de réaffirmer son image socialiste en mettant le progrès et la prospérité au centre de leur projet politique, et non pas la décroissance. Il va falloir que tôt ou tard le PS s’affirme clairement sur cette problématique, EELV n’est pas un parti de gauche qui soutient une société de progrès, mais une société de replis sur soit et d’appauvrissement.

      1. Cher Monsieur Karg,
        (je fais référence à votre verve sur la pêche, pardonnez-moi…) Vous savez sans doute que EELV (Eva Joly) se prononce pour le maintien de la pêche des espèces d’eau profonde au chalut!
        Vous êtes donc vous-même encore plus dans un schéma d’une « société de repli(s) sur soi(t) et d’appauvrissement »!!
        Pas à une contradiction près à ce que l’on peut lire!!
        Bien à vous

        1. Au contraire, soutenir la destruction définitive de ces ressources renouvelables mais fragile est l’assurance d’une décroissance forcé à plus long terme. Dans un perspective de décroissance détruire les ressources halieutiques est un moyen d’atteindre l’objectif. La gestion scientifiques des stocks halieutiques a pour objectif de permettre une exploitation économique maximal avec un risque biologique minimal. C’est une démarche de gestion économique avant d’être scientifique. La gestion actuel est politicienne et sociale, pas économique.

          1. Les zescrolos prétendent que la décroissance est indispensable pour préserver les ressources. S’ils prônent maintenant l’épuisement des ressources pour accéder à la décroissance on est chez Ubu !

          2. Oui ça explique leur opposition mole aux énergies fossiles: ils savent qu’elles sont condamnés à long terme, alors que le nucléaire peut nous alimenter pour 5000 ans (fission) et à l’infini (fusion).

  7. Comment fonctionne le débat sur le nucléaire en France:
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/11/17/la-filiere-nucleaire-dans-la-tourmente-politique_1605363_3244.html

    Allez trouver une information fiable sur Fukushima et l’intérêt de l’éolien terrestre dans la presse dans ces conditions.

    C’est « la ferme générale  » version XXIème siècle, l’énergie est à notre monde ce que le chlorure de sodium était à celuii de Louis le XIVème du nom, l’élément indispensable à la vie.

    EDF menace « La Tribune » de rétorsion publicitaire

    Mécontent d’un article intitulé « En pleine polémique sur Flamanville, EDF se prépare à abandonner l’EPR », publié lundi 14 novembre par La Tribune, le groupe d’électricité aurait décidé de priver le quotidien économique de toute publicité jusqu’à fin 2011, selon une source interne à la publication.

    Sans démentir, la direction d’EDF affirme qu' »aucune décision n’est prise » et rappelle qu’elle a acheté 300 000 euros d’espace publicitaire depuis début 2011. Cette décision représenterait un manque à gagner d’environ 80 000 euros pour La Tribune, qui connaît de grosses difficultés financières.

  8. Témoignage intéressant d’un riverain d’éolienne, pour avoir tenté l’expérience de me balader dans des parcs éoliens, dans l’Aude, le Tarn, l’Hérault et la région centre, ce témoignage parait très réaliste par rapport aux récits effroyables des assos  » vent de colère » visiblement financés par quelques lobbies particulièrement puissants en France.

    http://www.rue89.com/rue89-planete/2011/11/08/encercle-par-les-eoliennes-ma-vie-est-un-enfer-226299

    Sur les risques des éoliennes où seul le bruit est mis en avant
    http://www.academie-medecine.fr/detailPublication.cfm?idRub=26&idLigne=294

    Pour relativiser ce risque :

    Que faut-il faire pour les véhicules à moteur, boites de nuit, les avions bien plus bruyants pour un bien plus grand nombre de personnes, les trains ……le vent, la mer…..?

    Faut-il mettre les aéroports et zones fréquentées par les avions à plus de 20 km des villes et villages et fermer par mesure de précautions ceux existant, sans tenir compte des pollutions dues aux imbrulés et gaz résultant de la combustion du kérosène vraisemblablement plus problématiques que le bruit car moins dépendant de l’altitude.

    Dans ces conditions, la ville et ses bruits permanents, oppressants n’est –elle pas une ineptie pour la santé des Hommes et la densification urbaine, une entreprise délibérée d’atteinte à la santé des populations, la pollution urbaine qui n’est pas une vue de l’esprit, suffit de voir les bulletins sur la qualité de l’air en région parisienne pour s’en convaincre, s’ajoutant au bruit.

    Ne pas négliger aussi les problématique de diffusions des épidémies, les grandes villes ayant payé un bien plus lourd tribut à la peste noire du XIV siècle que les campagnes du fait de la transmission plus rapide de l’épidémie. Si un scénario catastrophe devait intervenir, jamais à exclure, surtout avec l’accès aux technologies de manipulations des bactéries et virus, les populations citadines seraient bien plus exposées.

    Mais là aussi comme pour le nucléaire en France : c’est l’omerta.

    1. « ce témoignage parait très réaliste »
      à 830m de l’éolienne la plus proche, c’est normal qu’il n’entende rien. Le problème c’est qu’il faut au moins 500 à 600m pour supprimer le bruit, hors trouver des terrains éligibles (vents, connexion électrique, sol, relief) à plus de 600m de toute habitation est loin d’être facile. Il est difficile de parier sur l’éolien au delà de 10% des besoins électriques. Il est aussi nécessaire de prendre en compte l’interconnexion du réseau nécessaire pour encaisser l’intermittence des éoliennes, il faudrait construire des milliers de km de ligne THT..

  9. alzine dit :
    19 novembre 2011 à 9:30

    – Vous avez oublié votre couplet habituel sur le tabac……

  10. même au Danemark l’éolien qui a saturé le paysage dans un pays assez bien doté en vent ne représente même pas 20% de la production. En outre le Danemark souffre régulièrement de surproduction, il vent alors ses MWh éolien à bas prix aux Suédois et aux Norvégiens qui disposent de barrages pour le stockage de cette énergie. Par contre en cas de sous production le Danemark est obligé d’acheter au prix fort d’autres MWh aux Suédois et aux Norvégiens.

    rappelons que les ENR éolien et photovoltaïque ne représentent respectivement que 1,1 et 0,06% de la production électrique mondiale.
    et 0,5 +0,03% de la consommation énergétique mondiale (source National geographic)

    Immanquablement la réduction du nucléaire aura pour conséquence la construction de centrales à charbon ou au gaz, matières premières pour lesquelles nous sommes dépendants. la part des ENR sera faible mais fera s’envoler les factures (à travers la CSPE)

    Réduire de 80à 20% la part du nucléaire est une décision qui n’est basée :
    – ni sur les risques de la filière (si on estime qu’il y en a de non acceptables – ce qui reste à prouver ne parlons pas de Fukushima- le risque n’est pas vraiment modifié
    – ni sur une base économique de coût car cette décision contribuera à un KWh plus cher notamment pour les industriels qui iront ailleurs, bonjour l’emploi (*)
    – ni sur une base de sécurité énergétique

    (*) le coût du KWh est un des deniers avantages compétitifs de la France

  11. oops réduire de 80 à50 …

    pour conclure c’est une option purement idéologique basée sur des a priori

    1. C’est surtout totalement inapplicable, la puissance électrique en France est de 30 équivalent EPR:
      – l’éolien ne maintiendra pas éternellement sa croissance de 50% par an, même si c’était le cas on n’atteindrai que 10 EPR (en équivalent annuel) en 2020. Le plus réaliste c’est une croissance autour de 10-15% qui amènerai à 2 à 3 équivalent EPR avant de saturer assez vite, faut de place notamment.
      – le solaire est aussi coûteux qu’inutile, sauf rupture technologique cette ENR n’aura pas d’impact significatif
      – la biomasse: 20M de tonne de bois attendre d’être brulé, ça fait 2.5 EPR, si on ajoute la biomasse agricole et qu’on retranche le bois d’oeuvre et le bois d’industrie, on retombe à 1 à 2 EPR, ce qui est déjà considérable.
      – hydrolienne et autre délire: pas au point, à horizon 2020 ou 2025 elles resteront marginal, sauf rupture technologique.

      Bilan: 3 à 5 EPR économisé, hors avec l’augmentation de la consommation (inéluctable, notamment à cause du développement de la voiture électrique et l’inertie de la mise au norme des logements) il y a fort à parier que les ENR ne servent qu’a compenser ces besoins nouveaux. Donc à moins de faire des coupures d’électricité drastique, la France ne fermera pas 25 réacteurs en 2020 ou 2025.

      Le plan des écogistes alliés aux pétroliers:
      fermer tout les réacteurs
      construire 60 GW de centrale au charbon et au gaz, utilisez pour palier à l’intermittence de éolienne
      construire un énorme parc ENR pour la modique somme de 1200Md d’euro

      Plan alternatif nucléo-anti CO2:
      – Construire 40 EPR neuf à partir de 2020-2025 pour remplacer les anciens réacteurs: 300Md
      – Investir dans la mise au norme des logements pour les économies de chauffage: 500Md (2000 euro par logement construit avant 1975).
      – Préparer la transition pétrole vers électricité (ou de réactif synthétique pour pile à combustible comme l’hydrazine gélifié) dans les transports: 100Md
      – Préparer la génération IV du nucléaire: 2 à 3 Md

      C’est moins cher et au moins on peut commencer à se passer de pétrole.

      1. J’ai lu que l’accord prévoirait de passer de l’isolation thermique de 100 000 logements par an à plus de un million. Comme ça coûte la peau des fesses c’est les pauvres qui ne vont être plus nombreux à ne plus pouvoir payer leurs charges et vont se retrouver à la rue.

        1. Bof, si c’est l’état qui paye, le pauvre est gagnant, il économisera sur son chauffage. Enfin 1M de logement par ça fait 5 à 10Md de travaux… toujours plus utile que la niche Coppé.

          1. L’Etat paiera: mais l’Etat, c’est nous.Désolé, mais c’est avec ce genre de raisonnement que la plupart des pays occidentaux se sont mis dans le rouge. Concernant le logement, mon canard local titrait très récemment sur la difficultés voire l’impossibilité de devenir propriétaire de son logement. Une des raisons invoquées est l’augmentation des coûts de contruction liée aux nouvelles normes, normes qui ont été décidées sans doute, sans se préoccuper du pouvoir d’achat des ménages: BBC, antisismique et j’en passe.

          2. Mon cher Douar,

            Il y a deux raisons à l’augmentation du coût des logements :

            – l’augmentation du niveau des normes, comme vous le dite si bien.

            – la réglementation sur l’urbanisme, qui raréfie les possibilités de construction ou d’agrandissement (je pense notamment au coefficient d’occupation des sols – COS – auquel les municipalités peuvent imposer un maximum. C’est pourquoi dans des projets concernant le Grand Paris, il est proposé – pour les zones à construire – de remplacer le COS maximal par un COS minimal. Je ne sais pas si cette proposition a la moindre chance de passer.

          3. Dans les zones bien peuplés et actives c’est avant tout les tensions sur le foncier qui expliquent l’explosion des prix. Les normes sont certes coûteuses mais elles sont rentable à moyen terme, même les pauvres le comprennent, ils préfèrent acheter des voitures diesels qui consomment un peu moins d’un carburant un peu moins cher, même si elles coûtent plus à l’achat. Vu les prix délirants de l’immobilier accuser les (futures) normes d’alimenter la bulle est très abusif.

          4. Pour les prix des logements, il n’y a pas consensus. Certains économistes retiennent en effet des raisons de pénurie maios j’ai cherché en vain des chiffres sérieux là dessus. D’autres font remarquer, très justement selon moi, que ces explications sont insuffisantes car les loyers auraient dû subir la même pression à la hausse dans ce cas. Or les loyers ont beaucoup moins augmenté au niveau national que les prix. Les quelques années qui viennent devraient dire s’il s’agit ou non d’une bulle spéculative associée à une baisse des taux d’intérêts.

  12. @zygomar

    Un regret dans votre propos, il me semble? pas de problème j’ai un autre « obsédé » à citer comme vous dites, bien plus prestigieux.

    http://www.academie-medecine.fr/sites_thematiques/tabac/TUBIANA_RAPP_25mai_2009_TABAC.htm

    Position du problème: Le tabagisme est dans tous les pays développés, et la plupart des pays en développement, la principale cause de cancer, de mortalité évitable et de mortalité avant 65 ans. La lutte contre le tabagisme est donc dans tous les pays la première priorité de santé publique. …

    Mais on peut retrouver des informations utiles aussi dans le dernier ouvrage du Pr Tubiana  » la science au coeur de nos vies » et qui traite de façon transparente de la manipulation de l’opinion, dont celle exercée par l’industrie du tabac, ou des pétroliers contre le nucléaire .

    Que les tenants du nucléaire utilisent des armes proches désormais n’a rien de surprenant, ils ont appris la leçon mais visent désormais les sources d’énergie carbonées ou les énergies renouvelables.

    Traiter du tabac s’agissant du parti vert est intéressant car ses membres sont généralement davantage fumeurs et tolérants pour ceux qui en grillent une au coin de la rue.
    Ce paradoxe s’agissant d’un parti qui craint OGM, pesticides et atome en soulignant le risque sur la santé mérite effectivement d’être cité.

    Merci pour ce rappel, je corrige donc ici.

  13. alzine dit :
    23 novembre 2011 à 22:27
    @zygomar

    « Un regret dans votre propos, il me semble? »

    === Non, pas du tout! C’était simplement une remarque sarcastique…

    Quant au Prof. Tuniana que j’ai eu la chance et l’honneur de connaître, il est loin, très loin d’être un « obsédé » et de se comporter comme tel et surement pas de tenir un langage « ayatollesque » ,lui.

  14. Certes, certes …..

    Bon, cessons de nous titiller pour savoir s’il faut 50 ou 100 % d’électricité nucléaire en France dans les 40 prochaines années puisque l’objet du débat est bien là. Pas pour revenir sur cette source d’énergie mais bien sur sa participation au mix national.
    Aussi un peu sur la part de l’éolien mais aussi la domination d’un seul acteur que je comparais à raison à la ferme générale sous l’ancien régime mais c’est un autre débat.

    Pour voir de vraies querelles écologiques et des positions inconciliables, lire  » écologiques et Choix politiques » magistralement exécuté par le philosophe Luc Ferry avec l’ensemble des « canons » du genre: choix des acteurs, des thémes et du moment, juste avant Durban. Chapeau!

    http://www.cas.gouv.fr/article.php3?id_article=158

    dont les échos nous disent

     » Le Conseil d’analyse de la société, que préside Luc Ferry, fait le job. A quelques jours de l’ouverture de la conférence sur le climat de Durban, en Afrique du Sud, le 28 novembre, cette instance publique d’analyse et de confrontation des points de vue (voir http://www.cas.gouv.fr) a choisi de traiter du thème absolument non consensuel du climat. En quelque 200 pages, le résultat est tout à fait notable. Le lecteur trouvera des arguments non seulement pour affiner ses positions mais aussi, potentiellement, pour les amender.Toutes les latitudes
    Les climatosceptiques liront du Claude Allègre estimant son combat sur le climat terminé et déclarant s’intéresser maintenant davantage aux innovations technologiques dans le domaine de l’énergie.Les éditorialistes s’intéresseront aux propos de Jean-Louis Borloo, qui revient sur le Grenelle de l’environnement et sur la conférence de Copenhague, le tout pour conclure que l’essentiel est de« faire verdir la croissance ».
    Les écologistes engagés apprécieront la synthèse d’Yves Cochet et son appel – que moqueront d’autres lecteurs – à« oublier les prix, l’argent, la finance ».
    Les économistes et, plus largement, tous les contribuables se pencheront sur l’analyse de Jacques Le Cacheux, favorable à la fiscalité carbone, une fiscalité qui serait elle-même favorable à l’économie européenne. L’ouvrage contient aussi un exposé de Patrick Artus insistant sur l’imminence de la raréfaction des ressources.
    Il rejoint d’ailleurs, en l’espèce, Vincent Courtillot qui, résolument rallié au camp des sceptiques, invite au moyen de 18 courbes, 4 cartes et 2 graphiques à se préoccuper des besoins en eau potable plutôt que de« pleurnicher sur des problèmes incertains ».
    Lui répond la contribution de Jean Jouzel qui soutient, 10 courbes et 4 cartes à l’appui, qu’il n’y a pas d’équivoque sur le réchauffement. L’exercice ne vise pas à réconcilier les « réchauffistes » et les autres, mais à mettre à disposition les données, informations, positions et analyses »

    A lire et à relire.

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