Kokopelli : l’écologisme, Gaïa et les extra-terrestres

Dans notre dernier dossier consacré au lien entre écologie et spiritualité, nous avons abordé les critiques portées par certains courants écologistes à l’encontre du judéo-christianisme. Leur objectif : revenir à une conception plus sacrée de la nature, d’inspiration païenne.

Ce retour au culte de mère Gaïa pourrait paraître saugrenu, mais ce fait est bien réel. Pour l’illustrer, prenons un exemple français et contemporain : Dominique Guillet, fondateur et responsable de l’association Kokopelli. Créée en 1999, l’association Kokopelli commercialise des semences issues de l’agriculture biologique et biodynamique. Soutenue par des personnalités écologistes comme Pierre Rabhi ou Jean-Pierre Berlan, l’association prétend contribuer à la sauvegarde de la biodiversité planétaire, en préservant des variétés anciennes de plantes. Elle s’oppose farouchement aux « institutions Pétainistes de contrôle de la semence (qui) a permis aux multinationales de l’agro-chimie de prendre la France en otage, avec la complicité des administrations et de l’INRA d’alors, et de mettre en place une agriculture mortifère ne fonctionnant que grâce à des pesticides et à des fertilisants de synthèse qui ont transformé notre pays en poubelle agricole cancérigène et mutagène ».

Récemment, Kokopelli a été condamnée pour concurrence déloyale et vente de semences illégales, car ses « variétés oubliées » ne figuraient pas au catalogue officiel. Cette condamnation lui a attiré pas mal de sympathie, recevant le soutien de Corinne Lepage et, encore plus surprenant, de la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet ! Celle-ci, devant le Sénat, avait affirmé que Kokopelli « préserve des variétés anciennes et, à ce titre, contribue à la biodiversité », ajoutant même que l’association de Dominique Guillet « participe d’une certaine mission de service public, et il est certain que la condamnation prononcée – je ne porte bien sûr pas de jugement sur cette jurisprudence – pose problème ». Or les motivations philosophico-spirituelles de l’engagement écologiste de Dominique Guillet sont pour le moins hallucinantes, comme vous allez pouvoir en juger par vous-même.