Dominique Belpomme

Le principe de précaution appliqué au Pr Belpomme

Le principe de précaution s’impose, à savoir toujours prendre les propos du Pr Belpomme avec une extrême précaution. Le journaliste Gil Rivière-Wekstein révèle ainsi dans son livre Abeilles, l’imposture écologique, que le Pr Belpomme prétend avoir eu un rôle qu’il n’a jamais eu concernant le débat sur l’immunothérapie. Selon le professeur, il aurait été l’un des premiers, dans un article publié dès 1981, à avoir mis « en doute la valeur de l’immunothérapie (…), alors que les médias se faisaient le chantre de celle-ci, en donnant l’espoir, un faux espoir, aux malades », déplorant le fait que « les malades et la société en général ont été trompés ». Or en lisant l’article en question, intitulé « L’immunothérapie des cancers, réalité ou fiction ? », on s’aperçoit qu’il présente l’immunothérapie comme porteuse d’espoir ! Il écrit en effet : « L’immunothérapie anticancéreuse d’aujourd’hui, encore trop souvent du domaine de la fiction, pourrait devenir demain une réalité. »

Cependant, ce qu’il y a de plus inquiétant, ce n’est pas ces prises de liberté avec la réalité, mais les multiples erreurs et approximations dont sont truffées les affirmations du Pr Belpomme. En matière de produits phytosanitaires, le Pr Belpomme affirme par exemple que « la molécule fipronil, contenue dans le Régent et le Gaucho, est un polluant organique persistant ». Deux erreurs en une seule phrase ! Il n’y a pas la moindre trace de fipronil dans le Gaucho puisque la substance active de cet insecticide est l’imidaclopride. De plus, le fipronil n’a jamais été classé comme polluant organique persistant (POP) dans aucune liste officielle. Autre erreur du cancérologue, quand celui-ci, dans un entretien accordé à une revue agricole, confond le nombre de personnes atteintes d’un cancer avec celui de personnes mourant d’un cancer : « Presque un homme sur deux et presque une femme sur trois meurent de cancer », affirme-t-il, alors qu’un homme sur deux et une femme sur trois sont atteints d’un cancer.

En ce qui concerne les nitrates, le président de l’ARTAC n’est pas plus rigoureux. Il explique en effet que les nitrates ne sont pas directement cancérigènes, précisant que ce sont « leurs produits de transformation dans l’organisme humain (nitrites, nitrosamines) qui peuvent l’être (…) ». Et il ajoute : « Mais nous manquons ici de données épidémiologiques. » Or c’est faux ! Les données épidémiologiques existent bel et bien et tendent à prouver le contraire. Comme le souligne le Comité scientifique de l’alimentation humaine en Europe, « les nombreuses études épidémiologiques consacrées aux nitrates ont échoué dans leur tentative de démontrer leur association à un quelconque risque cancérigène chez l’homme ». Propos confirmés par le Subcommittee on Nitrate and Nitrite in Drinking Water : « Les données épidémiologiques ne plaident pas en faveur d’une réelle association entre l’exposition exogène aux nitrates et la carcinogenèse humaine. »

Dans un autre registre, il déclare aussi que le plomb contamine « non seulement l’eau potable dans les tuyauteries, mais aussi les viandes de bovins que nous mangeons car ceux-ci lèchent le plomb des batteries des clôtures électriques dans les champs ». C’est ce qu’il aurait observé en se promenant à la campagne… Et ce fin observateur pense que si « les personnes qui ne mangent que bio semblent elles aussi contaminées par des substances chimiques », c’est « peut-être à cause de la contamination de l’eau d’arrosage«