Éric Fottorino : parole de journaliste agricole !

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Responsable des pages Agriculture du Monde pendant six années au au siècle dernier, Eric Fottorino a depuis roulé sa bosse avec un certain succès (C’est lui qui a lancé Le 1, America, Zadig ou encore Légende). Il est interrogé dans La France Agricole du 1er octobre 2021 à l’occasion de la sortie de son roman sur l’agriculture, Mohican (collection Blanche chez Gallimard). Le moins que l’on puisse dire, c’est que son ton change de celui de Stéphane Foucart, l’actuel journaliste du Monde qui passe ses journées à dézinguer l’agriculture… « J’ai commencé à écrire ce livre en 2015, après avoir survolé et commenté pendant trois semaines le Tour de France et ses paysages », témoigne Eric Fottorino. « J’en avais pris plein les yeux. Quelle palette ! Ce qui m’amenait à penser que les agriculteurs étaient bien les premiers écologistes. (…) Dans le même temps, je savais les agriculteurs attaqués, critiqués… » Par des Français désinformés : « Depuis que mon livre est sorti, des lecteurs m’ont demandé pourquoi on n’avait pas fait du bio à l’issue de la Seconde Guerre mondiale » explique Eric Fottorino. « Mais on aurait crevé de faim si on avait fait du bio » leur répond-t-il, lui qui « (voulait se) garder d’une approche anachronique » dans Mohican. C’est si rare ! Son objectif : « Dissiper cette sensation de surplomb et de mépris que ressentent les agriculteurs quand leur activité est regardée par les citadins nourris par trop de poncifs ». Auxquels contribue trop souvent Le Monde, malheureusement. Grâce à Eric Fottorino, le lecteur « pas issu du monde agricole » entre « dans l’intimité d’une famille de paysans, ses difficultés, ses angoisses et ses initiatives ». Il explique avoir « voulu rappeler ô combien c’était un beau métier, qui touche à l’essentiel, à l’essence même de nos vies ». En effet, « nous mangeons tous les jours et nous avons un pays qui, grâce aux agriculteurs, n’est pas devenu une grande friche ou un grand Disneyland. » On ne le dira jamais assez, Le Monde, c’était mieux avant…

5 commentaires sur “Éric Fottorino : parole de journaliste agricole !

    1. Formulation consacrée, empreinte de nostalgie, peut-être ?

      Dommage que mon père (prof de maths) ne soit plus de ce monde (décédé en 2019, avec « toute sa tête », à 101 ans). Abonné au « Monde » pendant des décennies, il avait constaté et déploré sa baisse de niveau – notamment en science – ces derniers temps.

  1. Éric Fottorino, dont j’avais entendu les propos oh combien légitimes ! et fort critiques à l’encontre du gouvernement, propos qu’il avait tenus dans une émission télé lors du premier confinement de 2020. Il s’étonnait, à juste titre, de la classification des librairies comme n’étant pas des commerces vendant des produits « de première nécessité » et qui, pour cette raison (!?), avaient eu l’obligation de rester fermer. 😈

  2. Désolé de revenir tardivement sur ce post, le temps de trouver et lire ce livre. Mais vous faire part d’une analyse opposée : E. Fottorino est bien dans la ligne du Monde actuel (certes de façon plus soft). C’est une hymne à l’agriculture du début du 20° siècle : à la force des bras (de toute la famille), avec l’aide de la traction animale ! C’est l’histoire de la fin de la génération de l’après guerre qui a contribué à cette agriculture « intensive » responsable de tous les problèmes, et dont l’exploitant atteint d’un cancer à cause de l’usage des « produits chimiques », va décéder avant une fois encore être « berné » par les promoteurs d’éoliennes ; heureusement le fils lui change de pratique avec l’agriculture biologique respectueuse de l’environnement …
    Je ne parlerai pas des incohérences agricoles comme la culture du soja dans le Jura !
    Ce roman est dans l’air du temps reniant cette agriculture qui nous nourrit et même rejetant les éoliennes facteurs de nombreuses nuisances … bref c’était mieux avant !

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