Hulot, l’opportuniste

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Après la claque reçue au premier tour de la primaire, Nicolas Hulot tente de se remotiver et de faire bonne figure face à Eva Joly. Il reprend donc un petit peu du poil de la bête car il joue gros. Après avoir quitté TF1 (et dit adieu à son salaire douillet) et sa fondation, Hulot ne peut risquer de se prendre une veste électorale. Si Eva Joly l’emporte, il aura tout perdu. Il deviendrait ainsi illégitime sur le plan politique. Jusqu’alors, sa popularité (il faudra peut être songer à revoir les méthodes des instituts de sondage et l’analyse de leurs données) lui a permi de peser et de peser même très lourd dans les négociations entre le gouvernement et la fameuse (ou fumeuse) société civile environnementale.

Nicolas Hulot adopte donc la méthode Coué. Dernier exemple hier dans une interview publiés dans le Journal du Dimanche. « Les Français me jugent sur vingt ans d’engagement écolo et pour eux, je ne suis pas suspect. Vingt ans de travail, vingt ans d’engagement, ça vaut certificat et c’est dommage que les convertis ne veuillent pas le voir. Et c’est dommage de ne pouvoir transformer cette confiance en adhésion. » Hulot croit donc encore, ou du moins fait-il semblant, que sa popularité télévisuelle implique la confiance des téléspectateurs dans ses idées politiques. Serait-il têtu ? On peut se poser la question car il estime ne pas avoir commis d’erreurs. « On ne peut pas forcer les gens, on peut forcer le destin. La seule chose que je n’ai pas dite assez fortement, car il n’est pas dans ma nature de mettre mes trophées en avant, est que je suis écologiste depuis vingt ans. J’ai été un efficace brise-glace dans la société. L’espace que j’ai ouvert a profité à EELV. L’écologie est devenue un enjeu central et j’y ai une bonne part de responsabilité. J’ai eu des succès, comme l’entrée du principe de précaution dans la Constitution. Le pacte écologique a permis le Grenelle de l’environnement et la prise de conscience de la société. Cela a propulsé l’émergence d’EELV à laquelle ont contribué mes amis Pascal Durand et Jean-Paul Besset. Tout cela procède d’une même dynamique que je crois avoir initiée. Je dois le rappeler au moins une fois. Par moments, la modestie ne paye pas. » Cette capacité à récupérer les faits et à jouer sur plusieurs tableaux ne date pas d‘hier. Nous l’évoquions déjà le 26 octobre 2008.

Reconnaissons néanmoins à Nicolas Hulot une dose d’humour. A la question sur la place qu’il occuperait si Eva Joly était désigné candidate d’EELV, l’ex animateur a répondu simplement : « en même temps, je peux bien comprendre qu’Eva n’ait pas envie d’avoir à ses côtés un ex-animateur de télé et un représentant des multinationales. » Mais est-ce vraiment de l’humour ?