Après la présentation le 12 octobre dernier par Dacian Ciolos de la proposition de la Commission Européenne de réforme de la PAC à compter su 1er janvier 2014, le Parlement Européen se penche sur ce dossier essentiel pour l’avenir de l’agriculture. Et les députés commencent à faire monter la pression sur le Commissaire Ciolos qui doit participer à une réunion de travail qui réunira les parlementaires européens et le Conseil de l’Europe le 7 novembre prochain à Bruxelles. Dans un communiqué, la commission Agriculture du Parlement Européen souhaite « réduire la bureaucratie et revoir les mesures écologiques. » Outre le débat sur l’enveloppe globale consacrée par l’Union Européenne à l’agriculture, la question du « verdissement » de la PAC est sur toutes les lèvres. Depuis des années, les ONGs mènent en effet un lobbying intense à Bruxelles pour transférer une partie du budget agricole sur le financement de mesures environnementales. Mais les agriculteurs ne sont pas des jardiniers. Ils le sont d’autant moins que l’humanité vient de franchir le seuil des 7 milliards d’habitants à travers le monde. La réponse concrète de l’agriculture au défi alimentaire et énergétique est aujourd’hui indispensable et urgente.
Selon le communiqué des parlementaires,
« le gel proposé de 7 % des terres agricoles « est contraire à la nécessité d’un approvisionnement sûr et permanent de denrées alimentaires pour les citoyens de l’UE » a dit Elisabeth Köstinger (PPE, AT). Sergio Paolo Francesco Silvestris (PPE, IT) s’est demandé ce que doivent faire les producteurs d’olive: « Leur demanderons-nous d’abattre les oliviers ou de faire pousser l’herbe dans leurs oliveraies? ». Iratxe García Pérez (S&D, ES) a fait observer que les propositions « ne tiennent pas compte des situations différentes de chaque État membre ». S’associant à Georgios Papastamkos (PPE, EL), il a demandé d’étoffer la liste des mesures « afin de tenir compte de la diversité des 27 États membres ». »
La bataille entre la Commission et le Parlement ne fait que commencer. Prochain round : le 7 novembre.
Le problème est fondamentale, une gestion bureaucratique de l’agriculture est impossible. Chaque exploitation a ses propres conditions et contraintes, même si on se focalise uniquement sur l’environnement et l’agronomie. Maintenir des bandes enherbés et des haies ça ne se décide pas à Bruxelles.
1. La réunion commune est entre le Comité de l’agriculture et du développement rural du Parlement (pas le Parlement dans son ensemble), et le Conseil des ministres de l’agriculture (le Conseil de l’Europe, c’est autre chose). Et c’est de 15 à 18 h 30… c’est bien peu.
2. Je ne souscris pas au titre « le Parlement Européen passe à l’offensive » : d’autres comités auront aussi leur mot à dire. Et pour le moment, cette réunion ne s’analyse pas comme une bataille. Les deux entités sont plutôt alliées.
Les mouvements écologistes sont assez clairement soutenus financièrement par des intérêts américains impliqués dans la production agricole.
Il y avait pourtant largement la place pour les productions des deux continents avec en sus de l’alimentation, la chimie verte et les biocarburants mais réduire celle de l’Europe grâce aux ONG vertes, grâce à des pantins comme José Bové ou à quelques fonctionnaires européens manipulés par les ONG vertes permettra à la production US de maintenir l’empire comme la première force économique pendant plus longtemps encore.
« réduire la bureaucratie et revoir les mesures écologiques » est effectivement le meilleur moyen de marquer des points dans cette guerre économique entre continents ou d’éviter de continuer à en perdre comme actuellement .
Les citoyens européens ruinés par les mythes du début des années 2000 et les avatars du principe de précaution assaisonné à toutes les sauces risquent de devenir désormais sourds aux chants des sirènes vertes : » ventre affamé et porte monnaie vide n’a pas d’oreille pour ce type de mélodie niaise » c’est bien connu et nous pourrons enfin le vérifier une nouvelle fois! Il est encore temps.