Conférence environnementale : c’est mal parti

Partager sur : TwitterFacebook

Annoncé à grand renfort de communiqués de presse et d’interviews de Delphine Batho, la conférence environnementale des 14 et 15 septembre est supposée reprendre le flambeau du Grenelle de l’environnement quelque peu éteint par le gouvernement précédent (On attend encore les résultats concrets du Grenelle 1). On peut donc imaginer le pire en septembre prochain, d’autant plus que les associations environnementalistes et le gouvernement se sont déjà mis d’accord sur un deal : biodiversité, santé environnementale et fiscalité écologique contre poursuite des recherches sur le gaz de schiste.
Et comme le fait remarquer très justement Antoine Jeandey sur wikiagri, seules les associations écolos y participent . Aucun agriculteur autour de la table, ce qui ne semble pas gêner les syndicats qui n’ont émis à ce jour aucune protestation. On imagine mal les écolos se réunir et parler de tout…sauf d’agriculture.  Attention aux dégâts !
Plus largement, quand on voit l’état de notre économie, on doute sérieusement de son utilité. On ne doute pas en revanche des nuisances qu’elle pourra opérer sur l’ensemble du secteur agricole.

9 commentaires sur “Conférence environnementale : c’est mal parti

  1. Avec la saillie de Montebourg sur le nucléaire, c’est effectivement bien partis..

  2. Ce n’est pas une mauvaise chose que ce happening soit limité aux jusqu’au-boutistes… Pas de compromis, et pas de compromission, quand on est absent de la table.

    Et, franchement, je vois mal la FNSEA s’asseoir à la même table que les hurluberlus qui l’ont amenée à claquer la porte du CEES du HCB.

  3. Une bonne chose cependant le prix des céréales flambe au plan mondial, l’agriculture constitue le rare moyen de soutenir la croissance ( ce qu’il en reste) et l’emploi, toute action contre la production agricole conduit au chomage et à la paupérisation de la population.

    C’est une réalité au sud de l’Europe et en gestation en France, lire les déclaration du PDG d’Unilever mais aussi de ME Leclerc, trés franc, excellent.

    Voir aussi comment Auchan fait évoluer ses hypers pour organiser un monde moins bling bling et plus difficile sur le plan du pouvoir d’achat.

    Mieux vaut dans ces conditions éviter un dialogue qui n’a pas de sens, d’un coté les idées fumeuses débattues, de l’autre la réalité de l’état de la France et des difficultés futures.

  4. Que certains s’aperçoivent que les gaz de schiste peuvent permettre d’alléger la facture énergétique pour les ménages autant que pour les industriels, autorise une lueur d’espoir… Aura t’on le même raisonnement avec les techniques applicables à l’agriculture -PGM, pesticides, irrigation, etc.?

    1. Que certains s’aperçoivent que les gaz de schiste peuvent permettre d’alléger la facture énergétique pour les ménages autant que pour les industriels

      ** Voir aussi l’excellent article de Claude Allègre sur la géothermie dans le dernier numéro du Point!!

  5. Pour nous rassurer, les médias belges publient de bons articles, eux. Tout est dit et bien dit.

    Nous verrons si la conférence environnementale de septembre 2012 est un pale remake du bobo Grenelle de l’environnement ou une nouvelle impulsion réaliste: économies d’énergies, mix énergétique.

    Premier signal encourageant dans le rapport du sénat de juillet 2012, reconnaitre que l’éolien offshore dans les conditions françaises est un leurre économique et que l’éolien terrestre est bien plus rentable quasiment à parité avec le nucléaire nouvelle génération même s’il ne prétend pas le remplacer.
    Premier signal qui doit être suivi d’autres en septembre, privilégier l’autoconsommation avec livraison du surplus pour le photovoltaique sans aides de l’Etat mais en baissant les contraintes et la TVA, retirer les éoliennes terrestre des installations classées, mythe de NKM pour tuer la filière.

    Donc pour du réalisme lire dans un style gratte bobo:

    http://www.express.be/business/fr/economy/la-peur-du-progres-et-de-lavenir-est-en-train-de-causer-la-desindustrialisation-de-leurope/175256.htm

    par Audrey Duperron

    La peur du progrès et de l’avenir est en train de causer la désindustrialisation de l’Europe’

    Avec la fermeture du site Peugeot d’Aulnay en région parisienne et la suppression correspondante de 8.000 emplois, la France assiste, impuissante, à un nouvel épisode de sa désindustrialisation, commente Claude Allègre, ancien ministre de l’Education nationale du gouvernement de Lionel Jospin de 1997 à 2000, et qui est chercheur à l’origine. En fait, cette désindustrialisation, qui fait partie de la crise que nous traversons, menace toute l’Europe, et même l’Allemagne est concernée par ce péril.

    La sidérurgie est déjà partie en Inde, l’électronique au Japon et en Corée, l’industrie automobile s’est dispersée dans le monde, et la pharmacie est en plein transfert vers les Etats Unis, pour échapper aux réglementations européennes trop strictes. Il ne subsiste plus que quelques secteurs, dont le luxe, l’agroalimentaire, le ferroviaire, l’aéronautique, et le nucléaire, mais leur maintien est fragile.

    La désindustrialisation de l’Europe a de multiples causes, notamment le manque de compétitivité des coûts de main d’œuvre, et l’ouverture du marché européen, juge Allègre. Mais la cause principale, c’est l’affaiblissement de la croyance dans le progrès scientifique et technique, dont découlent l’esprit d’entreprise, l’innovation, et la culture du risque.

    Tout inquiète les Européens : les manipulations génétiques, les cellules souches, ou la biologie moléculaire, alors que c’est parfois en Europe qu’ont été initiées les premiers travaux de recherche de ces disciplines. L’Europe se méfie aussi des OGM, du réchauffement climatique, des épidémies de grippe, du gaz de schiste et des antennes électromagnétiques. Enfin, il n’y a qu’en Europe que l’on a introduit une taxe carbone sur les avions qui est à l’origine d’un boycott des avions Airbus de la Chine, de la Russie et du Brésil.

    La protection du citoyen est devenu le mot d’ordre politique et en France, par exemple, on a intégré le principe de précaution dans la constitution. Cette peur du progrès ne connait pas d’équivalent dans le monde, et certainement pas dans les grandes nations industrielles que sont la Chine, le Japon, les Etats Unis, la Corée ou le Brésil. Or, avec la mondialisation, cette mentalité a des effets catastrophiques. La montée des écologistes, qui militent contre le progrès technique, les initiatives en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique, le déclin du nombre d’étudiants dans les filières scientifiques ou la fuite des cerveaux scientifiques vers les Etats Unis, sont autant de symptômes qui signent cette idéologie de la peur. A part Angela Merkel, qui est chimiste à l’origine, on ne trouve pas de dirigeant en Europe dont la formation scientifique pourrait leur donner une sensibilité particulière à ce problème, alors qu’on en trouve dans les gouvernements américains ou chinois.

    Pourtant, l’Europe a un rôle à jouer pour la recherche nucléaire, les nanotechnologies, les OGM, ou encore les nouvelles sources d’énergie. Bien sûr, ces domaines comportent des risques, mais c’est le sens même de la vie, et il ne faut pas s’y fermer sous ce prétexte.

    Les talents en gestion n’empêcheront pas la désindustrialisation de se poursuivre en Europe, et avec elle, la progression du chômage, de la paupérisation et du déclin, si les valeurs du courage, du risque, de l’innovation et de l’ambition ne sont pas remises en avant, prophétise Allègre.

  6. rageous : « en route pour la dictature écolo à la française ! »

    Chacun pourrait se rendre compte que, d’ores et déjà, en vue de la moindre intervention susceptible d’être mise en œuvre autour de chez soi, la vision écolo « dure » est celle qui imposera trop systématiquement son choix, quoiqu’il en coûte, sinon rien ne se réalisera. Esprit de blocage versus manque de volonté des parties prenantes dans la décision. Le plus souvent au détriment de la plus petite parcelle de bon sens.

  7. Ce qui est impressionnant c’est que tout le monde a droit à sa « feuille de route », même quand la nécessité « écologique » n’est pas nettement une priorité. Que du théâtre pour flatter les escrolos ou des os à ronger?

Les commentaires sont fermés.