La crise apicole observée depuis des années en France, mais aussi dans le reste de l’Europe et du monde, a une origine multifactorielle. C’est l’enseignement majeure de la dernière étude l’Afssa (voir ici) qui a constitué un groupe de travail composé de scientifiques français, belges, italiens, anglais… Ensemble, ces scientifiques ont étudié toutes les études et publications scientifiques internationales. Le résultat est édifiant : la communauté scientifique a selon l’AFP « recensé une quarantaine de raisons de mourir pour les abeilles ». S’il existe un problème multifactoriel, c’est donc bien celui des abeilles.
Pour l’Afssa, ce sont les pratiques apicoles qui sont pointées du doigt. Alors que le Varroa est désigné comme « l’ennemi numéro un » aussi bien par les scientifiques que par Martial Saddier (député auteur du rapport parlementaire « Pour une filière apicole durable, » en ligne ici), l’AFP annonce qu’un tiers seulement des ruches sont traitées contre cet acarien.
A propos des pesticides, « Les auteurs – une équipe européenne qui a passé en revue la littérature scientifique sur le sujet – expliquent que « le rôle exact d’une exposition chronique à ces produits n’a pu être déterminée », pas plus que « le rôle direct ou indirect » de cette exposition dans la mortalité apicole. Plusieurs molécules ont pourtant été visées par les apiculteurs depuis le début des années 2000: dernièrement, le Regent TS, accusé d’avoir provoqué une surmortalité des abeilles en 2002-2003 et dont la commercialisation avait alors été suspendue, a bénéficié d’un non-lieu qui a ravivé la colère des milieux apicoles. »
Si les apiculteurs donnent régulièrement de la voix pour s’opposer aux agriculteurs, ils sont maintenant priés de se concentrer sur leurs ruches. Mais les syndicats apicoles vont sans doute continuer à ressembler à des associations anti-pesticides et poursuivre leur combat. Tant pis pour les abeilles qui vont en pâtir… A eux de prendre leurs responsabilités.
2 commentaires sur “Abeilles : une crise multifactorielle”
Les commentaires sont fermés.
Récemment une autre cible toute trouvée par les apiculteurs, la désinsectisation des bâtiments d’élevage et des animaux lors de la vague de FCO (Fièvre Catarrhale Ovine), des pertes de ruchers seraient à déplorer dans des secteurs touchés par la FCO… à suivre…
« l’Afssa émet plusieurs recommandations, notamment la création d’un réseau de surveillance des maladies qui permettrait de recueillir et d’analyser toutes les données épidémiologiques, alors qu’aujourd’hui, affirme M. Testud, « il n’existe aucune carte de France des pathologies ».
L’Afssa appuie également la création d’un institut technique apicole, déjà proposé par le rapport Saddier et dont un groupe de travail est à l’oeuvre depuis janvier, croisant l’expertise des hommes de terrain et des scientifiques. »
Ce sera évidemment sur de réelles données statistiques que l’on pourra raisonnablement faire un diagnostic pertinent et pouvoir en traiter les causes.
Pour compléter l’information, je vous invite à lire un article tout frais de Gil Rivière-Wekstein sur son site Agriculture&Environnement qui nous retrace de façon détaillée l’historique du dramatique suivi sanitaire des abeilles.
http://www.agriculture-environnement.fr/spip.php?article493
Consternant non ?