Le cauchemar de l’agriculture française

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C’est Bruno Lemaire lui-même qui le reconnaît : l’agriculture française connaît sa crise la plus grave depuis 30 ans.

La faute à la baisse des prix des produits agricoles à la production. Rien qu’en juillet 2009, ils ont chuté de 3,3 %.

« Un certain nombre de producteurs (…) ne pourront pas survivre en 2010 et 2011 s’il n’y a pas un accompagnement supplémentaire du gouvernement français » avertit Jean-Michel Lemétayer, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) qui envisage des manifestations de rue.

Une crise inédite

« Je n’ai jamais connu une telle situation depuis que je fais du syndicalisme », a-t-il confié sur Europe 1. Soulignant que « presque tous les secteurs » de l’agriculture sont « en crise », il a cité en particulier les filières lait, porc, fruits et légumes.

« Nous allons nous mobiliser pour que le gouvernement accompagne, en tout cas soutienne le revenu des producteurs dans notre pays », a promis Jean-Michel Lemétayer. Il y a urgence : selon les Jeunes agriculteurs, dans certains départements, 65% des exploitations viticoles dégagent moins d’un SMIC de revenu

La mobilisation « peut être aussi dans la rue », a expliqué le président de la FNSEA. « Il faut, à un moment donné, aller dans la rue, pour le gouvernement mais aussi pour que l’opinion publique nous entende ».

Bruxelles et la dérégulation en ligne de mire

Les agriculteurs n’ont « certainement pas » l’intention de rembourser les 500 millions d’aides publiques qui leur auraient été indûment versées entre 1992 et 2002 et que Bruxelles réclame à présent. Une somme à rembourser qui serait même, selon Les Echos,plus proche des 700 millions d’euros

« On est en train de demander le remboursement de sommes qui ont servi justement à réguler le marché », a déploré le syndicaliste. « On ferait mieux de prendre des décisions qui permettront de mettre une dose de régulation des marchés plutôt que de continuer d’assommer les producteurs ».

En ce qui concerne la filière laitière, Jean-Michel Lemétayer s’est déclaré favorable à la création d’un label « lait de France », comme cela a déjà été fait pour les viandes bovine et porcine. « Ca fait partie des solutions, ça ne suffira pas », a-t-il jugé, en s’inquiétant par ailleurs de la suppression des quotas en 2015. A ses yeux, « c’est une erreur de sortir de la régulation du marché ».

La taxe carbone ou la goutte d’eau qui fait déborder le vase

Dans ce contexte dramatique pour les producteurs, le projet du gouvernement de taxer les émissions de CO2 tombe on ne peut plus mal… Jean-Michel Lemétayer a redit son opposition à la contribution climat énergie qui, selon lui, « va charger la barque ». « Bien entendu que je suis contre cette taxe carbone », a-t-il lancé.

L’écologisme ambiant va-t-il achever notre agriculture déjà bien mal en point du fait de la dérégulation du marché par les autorités bruxelloises ?

9 commentaires sur “Le cauchemar de l’agriculture française

  1. bien fait pour eux! je n’achéterai plus jamais leur saletés de légumes sans gout; non mais faut pas déconner, ce ne sont plus des agriculteurs, mais des agrobusinessmen! alors qu’ils disparaissent eux et tout leurs intrants de synthèse.

  2. …..Parce que quand vous vous baladez parmi des rangs de tomates et que vous effleurez un pied, une bonne odeur se dégage, une odeur inoubliable. Mais ce n’est pas la tomate elle-même qui sent, ce sont les feuilles et les tiges qui dégagent cet arôme agréable. Donc on vit arriver dans les rayonnages de nos supermarchés des grappes de tomate qui sentaient la tomate quand on les touchait ! Une nouveauté incroyable dans ce monde sans odeur et sans saveur. Et donc tout le monde se précipita sur les tomates branchées, le marketing avait atteint son objectif, bingo !

    Mais la bonne idée ne marcha pas longtemps car le clampin et la clampine moyens se rendirent vite compte que quand on enlevait les branches, qui ne se mangent pas, les tomates n’avaient pas plus de goût que les années précédentes…

    Mais comme le stratagème avait bien fonctionné, l’année suivante l’agence de pub plancha sur une autre idée, ce fut la tomate « cerise ». De toutes petites tomates (branchées) mignonnes comme tout, qu’on vendait 2 ou trois fois le prix de la tomate normale. Rebelote, tout le monde acheta la tomate cerise, avant de constater qu’elle avait le même goût et la même consistance que son joli emballage en polyuréthane expansé.
    pour ceux qui ne veulent plus rester aveugles lire la suite ici
    http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/mode-tendances/article/des-tomates-qui-ont-gout-de-tomate-60479

  3. Surtout que côté maraichers en AB, la tomate cerise ou la tomate grappe sont loin d’être écartées, business sur l’agrobusiness?
    Une clampine moyenne qui achète des tomates grappes non bio jusqu’à ce que celles de son jardin arrivent à maturité…

  4. Bois de Chof est l’exemple parfait du bobo citadin inculte des choses de la terre et de l’histoire de l’agriculture. As t’il fait pousser des tomates sur son balcon? de fumeuses idées vertes certainement! ou de l’herbe dans sa baignoire pour les alimenter.

    La fin de la ruralité est le vrai drame de l’agriculture avec des citadins qui ont perdu le sens de la réalité, de ce qu’est et de ce qu’a été l’agriculture.

    Pauvre citadins qui rêvent un monde qui n’a jamais et ne peut exister enfin, les médias et quelques industriels tels que PPR leurs fournissent l’herbe à rêve.

    Rêvez tranquille brave bobos.

    Cela dit avec le coût de la main d’œuvre en France et le respect de la règlementation sur le travail assez bien appliquée chez nous, la production de légumes et de fruits est bien mal barrée, hors de la fourniture de marchés locaux. Car le consommateur refuse d’intégrer le coût de ce qu’il réclame, logiquement par ailleurs.

    Pour l’élevage, la dépendance des sources extérieures d’aliments rendent la compétition impossible avec des grands pays agricoles tels le Brésil.

    La vigne mis à part les crus prestigieux va souffrir terriblement de la concurrence y compris européenne.

    Seules les céréales et oléagineux vont s’en sortir avec une passe plus difficile actuellement, elle s’en sortira en grande partie grâce au bio- carburants, formidable facteur de régulation des marchés dans le contexte actuel et qui, avec un pétrole à 70$ le baril, limitent la chute des prix. Imaginons la « cata » si tout le maïs américain et le sucre brésilien étaient sur le marché mondial de l’alimentation des animaux et des hommes.

    Cata aussi pour l’agriculture des pays en voie de développement ruinée par l’effondrement des cours mondiaux avec un exode vers les bidons ville des grandes cités.

  5. on arrête avec çà. chacun chez soi, halte à la mondialisation; suppression de l’élevage industriel, fin de l’agriculture intensive; et retour à laruralité avec la fin de l’agrobusinesset rapidement. sinon on est très mal barrés!

  6. Monsieur Bidochon ne se rend même pas compte qu’il propose de nous faire revenir au XIXe siècle ! Espérance de vie au XIXe siècle ? Mortalité par défaut de sécurité sanitaire des aliments au XIXe siècle ? Quel niveau de vie pour les agriculteurs au XIXe siècle ? Quel prix des aliments au XIXe siècle ? Quelle part du budget des ménages consacrée à l’alimentation au XIXe siècle ? Vive l’agrobusiness du XXIe siècle qui garantit le sécurité sanitaire de nos aliments ! Vive l’agriculture intensive et productiviste qui garantit notre approvisionnement à un coût plus que raisonnable tout en assurant un standard de vie normal aux agriculteurs !

    Vive l’agriculture intensive et productiviste : http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-31073202.html

    Le potager de mon grand-père : http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-31307598.html

  7. Quand je parle XIXe siècle, à vrai dire il en est de même pour la première moitié du XXe siècle. C’est la modernisation de l’agriculture et le développement de l’agrobusiness démarré durant la deuxième moitié du XXe qui assure notre confort nutritionnel et la sécurité sanitaire de nos aliments.

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