Les animaux nourris aux ogm se portent bien

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C’est la conclusion, rapportée par Marc Menessier dans le Figaro d’aujourd’hui, d’une étude complète dirigée par la généticienne Agnès Ricroch (AgroParisTech, université Paris-Sud-Orsay) :

Les animaux durablement nourris avec du maïs, du soja, du riz, des pommes de terre et du triticale génétiquement modifiés se portent bien. Aussi bien en tout cas que ceux qui ont reçu une alimentation non OGM . Même au bout de deux ans, et même lorsque ce régime transgénique leur est administré sur deux à cinq générations successives. Telle est la conclusion, somme toute rassurante, d’une vaste étude dirigée par la généticienne Agnès Ricroch (AgroParisTech, université Paris-Sud-Orsay) à paraître dans la revueFood and Chemical Toxicology, considérée comme «la» référence en la matière.

« Pour aboutir à ce résultat, les chercheurs ont passé au crible 24 études américaines, japonaises, brésiliennes, italiennes et norvégiennes récentes, exclusivement réalisées par des laboratoires publics financés par des fonds publics, ce qui exclut a priori tout risque de conflit d’intérêts.

La moitié de ces travaux portaient sur des rats, des souris, des vaches laitières, des saumons et même des macaques nourris pendant une durée supérieure (jusqu’à deux ans) au délai réglementaire de 90 jours utilisé lors des tests toxicologiques préalables à la mise sur le marché des plantes ou des aliments OGM. L’autre moitié a concerné plusieurs générations de vaches, moutons, chèvres, cochons, poules, pintades et, bien sûr, rats et souris. Les auteurs de ces 24 études ont recherché d’éventuels impacts toxicologiques sur la Casio des organes (cœur, foie, rein, cerveau, intestin, gonades, muscles…) et sur un très grand nombre de paramètres biologiques et histologiques. En vain.

«Ces travaux ne révèlent aucun problème sanitaire lié à la consommation à long terme de nourriture dérivée d’OGM», souligne le biologiste Marcel Kuntz (CNRS/université Joseph-Fourier-Grenoble) et coauteur de l’étude. «On a beau chercher, on ne trouve rien, sauf des différences non significatives liées à la variabilité génétique ou biologique des animaux étudiés», renchérit Agnès Ricroch.

Du coup, faut-il allonger la durée de nourrissage des animaux au-delà de 90 jours pratiquée lors des tests d’homologation, comme le réclament certains opposants aux OGM au motif que ce délai, trop court, ne permettrait pas de déceler une éventuelle toxicité chronique? «Non. Notre méta-analyse démontre que cet allongement n’apporterait aucune information supplémentaire, répond Mme Ricroch. Si aucun effet toxique n’est décelé pendant ce laps de temps de trois mois, recommandé au niveau international par l’OCDE et les agences sanitaires nationales et supranationales, il n’y a aucune raison d’en trouver d’avantage au-delà. Sauf à complexifier inutilement la procédure déjà très lourde de l’homologation, notamment pour les start-up ou les PME, qui se retrouveraient davantage pénalisées vis-à-vis des grands groupes.»

Dans un article paru en février dans Plant Physiology, Agnès Ricoh, Marcel Kuntz et leur collègue Jean Bergé, décédé depuis, avaient déjà passé en revue 44 publications portant sur des analyses génomiques et protéomiques d’OGM destinées à visualiser l’expression de tous les gènes. Résultat: l’impact de la transgénèse est insignifiant. «Il ne reste aujourd’hui plus d’espace scientifique pour craindre un risque sanitaire inhérent à la nature “génétiquement modifiée” des variétés commercialisées après évaluation des risques telle qu’elle est pratiquée», conclut Marcel Kuntz.

Source : http://sante.lefigaro.fr/actualite/2011/12/13/16445-animaux-nourris-ogm-se-portent-bien

12 commentaires sur “Les animaux nourris aux ogm se portent bien

  1. Je trouve cet article proprement scandaleux: les animaux nourris avec les OGM Bt ne se portent pas seulement bien, ils se portent mieux! surtout les monogastriques en particulier les porcs nourris avec du maïs lorsque les attaques de pyrales et autres chenilles favorisent la contamination par les fusarioses.

    Les éleveurs espagnols de porc de la région de Lerida ne s’y trompent pas, moins d’avortement moins de problèmes sanitaires chez les porcs lorsque le grain du maïs est sain et peu contaminé par les mycotoxines des fusarioses. Témoignage de plusieurs d’entre eux rencontrés à Sarragosse.

    C’est une des principales raisons qui expliquent le maintien de ces maïs en Espagne, le nord étant plus favorable aux développement des insectes ravageurs de l’épi du maïs et aux conséquences sur le développement de ces champignons, d’où le fort pourcentage de maïs Bt dans ces zones alors qu’il est moins utilisé dans le sud de l’Espagne, semble-t-il.

    Un lecteur expert confirmera?

    1. Non, je ne confirme pas. Je ne suis que lecteur, pas expert.

      Mais je pense que cette méta-analyse a porté sur des expériences en laboratoire, en utilisant des aliments sains tant pour les animaux témoins que pour ceux nourris avec une ration contenant des OGM.

      L’effet positif des OGM Bt – et Bt seulement – sur l’amélioration de la qualité de la ration n’a donc pas été mesuré.

      1. Il est évident qu’une étude avec des taux de mycotoxines différents dans les aliments n’auraient pas été validé.

    2. Bonsoir.

      Je ne peux pas parler pour les éleveurs de porcs en Espagne.
      Mais plusieurs études ont montré que les aliments OGM étaient sains pour les êtres humains, et même au Mexique que les Maïs BT réduisait fortement les cas de Spina bifida des nouveaux nés et de cancer chez les enfants.

      http://www.acsh.org/factsfears/newsID.962/news_detail.asp

      Dowd, Patrick F (2000). Indirect Reduction of Ear Molds and Associated Mycotoxins in Bacillus thuringiensis Corn Under Controlled and Open Field Conditions: Utility and Limitations, Journal of Economic Entomology Volume 93, Issue 6 (December 2000) pp. 1669–1679 Bioactive Agents Research Unit, USDA-ARS, National Center for Agricultural Utilization Research, 1815 N. University Street, Peoria, IL 61604 This provides field evidence for the greater safety of genetically modified insect protected maize compared to conventional varieties. The risks that are avoided are spina bifida birth defects and cancer. Risks of spina bifida and cancer are a genuine safety issue.

      Bt corn can reduce serious birth defects by limiting toxic mold
      Bruce Chassy and Drew Kershen, Western Farm Press
      Nov. 6, 2004 12:00pm
      http://westernfarmpress.com/bt-corn-can-reduce-serious-birth-defects-limiting-toxic-mold

      Atkinson HJ, Johnston KA, Robbins M. 2004. Prima facie evidence that a phytocystatin for transgenic plant resistance to nematodes is not a toxic risk in the human diet. Journal of Nutrition 134(2):431–434.

      Fungal growth and fusarium mycotoxin content in isogenic traditional maize and genetically modified maize grown in France and Spain.
      Bakan B, Melcion D, Richard-Molard D, Cahagnier B.
      Conclusion : « The protection of maize plants against insect damage (European corn borer and pink stem borer) through the use of Bt technology seems to be a way to reduce the contamination of maize by Fusarium species and the resultant fumonisins in maize grain grown in France and Spain. »
      http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11829636

      etc etc…

      Je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que les mycotoxines sont des molécules extrêmement néfastes (teratogènes, oncogènes, toxiques…) et que les produits OGM montrent une très nette baisse de ces substances dans la processus agricole.

      1. sur ce que j’ai lu, c’est la litanie habituelle des « anti », avec des publications auxquelles on fait dire ce que l’on veut, et utilisation du conditionnel à tous les étages. En terme de désinformation, c’est plutôt bien fait. Un des reproches que je ferais, est qu’on voit encore trop vite à qui on a affaire.

  2. @ Koeleria

    De mon humble avis, l’article de synthèse http://www.resogm.org/IMG/pdf/Mycotoxines-Ceballos.pdf n’est pas mal fait pour caractériser les risques liés aux mycotoxines, il manque cependant la problématique de l’OTA notamment en conservation et en lien avec la gestion des insectes des denrées stockées, il manque aussi des éléments sur le DON et la ZEA , mais sinon, c’est plutôt bien résumé pour les risques.

    Les carences que je trouve tiennent à la mise en valeur des techniques traditionnelles pour limiter les risques de contamination par les mycotoxines. Certes la teneur en mycotoxines d’un lot de grain ( blé, maïs principalement ) à la récolte est expliquée par différents facteurs : climatique, agronomique, parasitaire, génétique indépendamment de caractère Bt pour le maïs.
    Il est vrai que la date de semis et le surtout le climat qui précèdera la récolte sur un grain à maturité puis la vitesse à laquelle le grain sera séché ensuite ( effet catastrophique du séchage en cribs , bons pour le climat mais mauvais pour la santé des consommateurs du grain) seront aussi déterminants.

    Pour le blé, effectivement l’agriculture biologique dispose de quelques outils efficaces pour éviter ou limiter la présence de mycotoxines au champ, notamment la rotation avec d’autres plantes que les céréales, en particulier le maïs, labour systématique, moyens qui limitent l’inoculum de fusarium producteurs de DON ou de ZEA à proximité des parcelles de blé.

    En revanche après la récolte la gestion des insectes des denrées stockée peut entraîner des contaminations significatives par L’ochratoxine A si les moyens physiques de gestion ( ventilation) ne fonctionnent pas suffisamment bien . Le phénomène n’est pas régulier mais des lots de blé bio peuvent être contaminés de façon notable, ensuite, ces contaminations sont diluées car le phénomène n’est pas régulier.

    Pour le maïs, tout dépend de l’importance des populations de pyrale mais aussi de sésamie aussi favorable pour la contamination par les fusarioses et la présence de mycotoxines principalement les fumonisines mais pas seulement.

    En fait le maïs bio pour le grain en France, avec moins de 8000 ha fait peu parler de lui mais il me semble avoir lu dans la dernière lettre d’agriculture et environnement avec les sources officielles en Belgique citées et consultables que des lots de farine maïs bio étaient régulièrement contaminés par des fumonisines avec des retraits des rayons et appel aux acheteurs afin de restituer les lots en question en vu de leur destruction.

    Ce n’est certes pas l’affaire d’E coli en Allemagne mais les termes du rappel de la marchandise pouvaient rappeler cet épisode. Les fumonisines c’est effectivement un des principaux facteurs de Spina Bifida dans le sud des USA et en Amérique centrale, certainement aussi en Afrique mais qui a tellement d’autres soucis sanitaires naturels, avec un effet sur les enfants à naître effroyable qui ne peut laisser personne indifférent,surtout pas une femme, surtout une mère ou une future mère.

    L’article américain cité en lien du numéro d’agriculture et environnement avec des images d’enfants atteints par ce mal terrible font froid dans le dos, on ne peut y être insensibles sachant qu’il est possible de l’éviter.

  3. Testing Pollen of Single and Stacked Insect-Resistant Bt-Maize on In vitro Reared Honey Bee Larvae

    Harmen P. Hendriksma*, Stephan Härtel, Ingolf Steffan-Dewenter

    Department of Animal Ecology and Tropical Biology, Biocentre, University of Würzburg, Würzburg, Germany

    http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0028174?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+plosone%2FPLoSONE+%28PLoS+ONE+Alerts%3A+New+Articles%29

    Le pollen de maïs Bt a montré un effet négatif sur la survie des larves et le poids prépupal. En revanche, l’alimentation des pollens de H. rostrata ( plante exotique )ont causé des effets toxiques significatifs. Les résultats de cette étude indiquent que les pollens des variétés Bt testés ne nuisent pas au développement des larves élevées in vitro d’ A. mellifera .

    1. Erreur, de frappe sans nul doute :

      « Le pollen de maïs Bt n’a montré aucun [un] effet négatif sur la survie des larves et le poids prépupal.

      « Neither single nor stacked Bt-maize pollen showed an adverse effect on larval survival and the prepupal weight. »

      M. Dany, pour ma gouverne, pouvez-vous me dire si, et dans quelle mesure, les larves d’abeilles sont nourries au pollen de maïs et, plus généralement, dans quelle mesure les abeilles visitent le maïs ?

      1. Quand elles ont la dalle et qu’ils n’y a vraiment rien elle ramasse un peu de pollen. Mais c’est pas un phénomène massif. J’ai déjà vu des abeilles le faire dans la Drôme.

      2. « Erreur, de frappe sans nul doute « :

        Du a ma distraction après traduction par la machine

        Le pollen de mais est peu attractif sauf dans les zones de grande culture pauvres en biodiversité ou alternent champs de tournesol et champs de mais par ex

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