Histoire d’eau

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Ce n’est pas nouveau, la qualité de l’eau du robinet est régulièrement mise en cause. Au grand bonheur des vendeurs d’eau en bouteille. D’ailleurs certaines associations écologistes, notamment Agir pour l’environnement, l’Association pour un Contrat Mondial de l’eau, France Nature Environnement et le CNIID n’hésitent pas à s’insurger contre ce genre de discours, comme en témoignent leurs réactions, en janvier dernier, face à la campagne de Cristaline. Ces associations avaient alors déploré avec raison « la campagne publicitaire scandaleuse et manipulatrice de Cristaline » et son « caractère propagandiste » : « Le message manipulateur véhiculé par la campagne publicitaire de Cristaline vise à inquiéter le consommateur en dénigrant la qualité de l’eau du robinet. (…) L’eau du robinet est le produit alimentaire le plus contrôlé : elle est de qualité comparable à celle des eaux en bouteille et est toujours potable en France sauf dans de très rares cas. L’eau du robinet est également 100 fois moins chère que l’eau en bouteille et ne produit pas les 6 milliards de bouteilles plastiques jetées chaque année et dont la moitié est incinérée ou enfouie, produisant rejets toxiques et raréfiant de fait les ressources en pétrole. »

En revanche, ces associations ont été étrangement silencieuses quand, le 17 mai 2010, France 3 a diffusé l’enquête Marie Drucker, intitulée « Du poison dans l’eau du robinet ». Pourtant, ce documentaire, vu par 3,7 millions de téléspectateur, était furieusement anxiogène, dénonçant différents types de pollutions de l’eau du robinet : l’aluminium, les pesticides et les nitrates, le radon et les résidus médicamenteux. A la fin du film, on avait d’ailleurs qu’une seule idée en tête : acheter un pack d’eau !

Or, pas un mot de la part d’Agir pour l’Environnement, ni le moindre communiqué de presse de FNE, qui auraient pourtant pu s’en prendre au « caractère propagandiste » de journalistes d’investigation …

Sources

Le Parisien du mardi 23 février 2009 : « malades du cancer, ne buvez pas l’eau du robinet »

http://www.centpourcentnaturel.fr/post/2010/01/14/Eau-en-bouteille-Pub-Cristaline-contestee-par-les-associations

http://www.fne.asso.fr/fr/actualites/communiques-de-presse-full.html?cmp_id=33&id=1108&news_id=1108

5 commentaires sur “Histoire d’eau

  1. Bonsoir.

    Ils vont pas taper sur les journalistes qui leurs donnent en général une très grande tribune télévisuelle pour propager leurs autres conneries.

  2. Infos et éthique: (la bonne blague)
    les marchands d’eau achètent de l’espace publicitaire,
    ils veulent du retour sur investissement, normal .

  3. Depuis son cancer, David Servan Schreiber est devenu un gourou qui a quitté les chemins de la raison, à l’exception de celui des bonnes affaires commerciales.

    Voir :

    « Nitrates ? Vous avez dit nitrates ? » sur http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-31435333.html

    « Pesticides : une bonne nouvelle qu’on n’a pas entendue à la télé » sur http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-pesticides-une-bonne-nouvelle-qu-on-n-a-pas-entendue-a-la-tele-49158895.html

    « Écologisme et cancer : mythologie et réalités » sur http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-cancer-et-ecologisme-realite-et-mythologie-39514704.html

  4. @ Laurent Berthod

    Depuis son cancer, David Servan Schreiber est devenu un gourou… »

    Je ne sais pas si vous avez fait la même remarque que moi mais on n’a jamais su quelle était la nature histologique de son cancer cérébral objet de son bouquin et de ses « conseils ». On ne sait pas s’il était très malin ou d’une malignité limitée (tout dépend évidemment de son histologie).On ne sait par conséquent pas s’il était de nature à métastaser ce qui est gênant pour juger si réellement le « traitement préventif » suivi était responsable de l’absence de localisations secondaires ou bien si de toute façon il n’aurait pas « essaimé » et que par conséquent « traitement » ou pas, la situation aurait été la même et qu’un grand bol d’air ou d’eau quotidien aurait eu le même effet. Silence bizarre pour quelqu’un qui se répand volontiers en long et en large sur ses états d’âme. Gênant pour la crédibilité du gourou, non?

  5. Mon cher Zygomar,

    Jusqu’à votre message j’ignorais tout des cancers cérébraux et de leurs différents degrés de malignité. Vous m’apprenez donc que l’on est en droit de se poser la question extrêmement intéressante que vous soulevez. C’est toujours la même chose avec les gourous de la médecine, les médecines douces, etc., leurs partisans rendent leurs théories irréfutables en les truffant de considérations qui rendent tout contrôle impossible, par exemple le traitement homéopathique est adapté à chaque patient, les études randomisées en double aveugle sont donc impossibles, idem pour la cure psychanalytique (Roudinesco est à cet égard experte en jeu de bonneteau à un point que ça en est caricatural!).

    Ben, Servan Schreiber en ne disant pas tout, c’est la même tactique. Peut-être que ce qu’il nous cache, il ne le sait pas lui-même !

    Finalement, tout ça c’est de la pensée magique au même titre que les discours des marabouts guérisseurs venus d’Afrique dans nos banlieues.

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