Nicolas Hulot serait-il un éternel opportuniste ? Celui qui a toujours refusé de se présenter devant le suffrage universel (après une réflexion sans doute aussi poussée que celle de Bernard Kouchner qui a « sérieusement » réfléchi cet été à démissionner du gouvernement) profite de l’attente du prochain remaniement ministériel pour tenter un retour sur le devant de la scène politique et médiatique après quelques mois marqués par une forte discrétion de l’animateur télé devenu lobbyiste professionnel.
Il vient en effet de se déclarer favorable à la création d’un poste de Vice-Premier Ministre en charge des questions du développement durable. Est-il candidat ? Mystère. Mais surtout, la proposition de Nicolas Hulot est déjà périmée puisque l’actuel gouvernement ne compte plus qu’un seul ministre d’Etat, en la personne de Jean-Louis Borloo. Le super Ministre de l’Ecologie est donc clairement le numéro 2 du gouvernement, une sorte de vice premier ministre light. Alors pourquoi relancer le débat sur la création de ce poste ? Peut-être parce que Nicolas Hulot peine à faire preuve d’imagination dans les débats publics actuels et qu’il sent qu’il est important de continuer à exister.
Et surtout, le poste de Vice-Premier Ministre n’existe pas dans la Constitution française !
Il faudrait donc passer par une réforme de la Constitution, procédure lourde :
Article 89 de la Constitution :
« L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République sur proposition du Premier ministre et aux membres du Parlement.
Le projet ou la proposition de révision doit être examiné dans les conditions de délai fixées au troisième alinéa de l’article 42 et voté par les deux assemblées en termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum.
Toutefois, le projet de révision n’est pas présenté au référendum lorsque le Président de la République décide de le soumettre au Parlement convoqué en Congrès ; dans ce cas, le projet de révision n’est approuvé que s’il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Le bureau du Congrès est celui de l’Assemblée nationale.
Aucune procédure de révision ne peut être examiné dans les conditions de délai fixées au troisième alinéa de l’article 42 et engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire.
La forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision. »
De plus, la dernière révision de la Constitution, en juillet 2008, n’est passée que d’extrême justesse (majorité de 2 voix).
Or depuis, la majorité parlementaire a perdu des sièges :
* 1 siège perdu en net à l’Assemblée lors de législatives partielles (2 gagnés par le PS, 1 gagné par l’UMP)
* et surtout aux élections sénatoriales de septembre 2008, l’UMP-NC a perdu 9 sièges, alors que le PS en a gagné 21 (en tenant compte des sièges nouvellement créés)
Autrement dit, même si, pour faire plaisir à Nicolas Hulot, le Président de la République se lançait dans une (bien inutile) révision de la Constitution, il n’aurait pas la majorité pour la faire adopter…En supposant que la gauche se ferait un plaisir d’infliger un camouflet au PR, en bien difficile posture actuellement
Post scriptum :
Au fait, Enguerand, pourquoi avez vous accepté une invitation du Front National
Astre Noir
C’est fait là…
http://www.alerte-environnement.fr/?p=3208#comment-17425