Ecologie de combat

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Eva Joly sera donc la candidate d’Europe Ecologie Les Verts à la présidentielle. Entre le médiatique et populaire Hulot et l’ex magistrate, les militants ont fait le choix d’une écologie de combat. On savait bien, avant les résultats de cette primaire, que popularité ne rime pas avec majorité des suffrages. Et Eva Joly l’assume. Un récent article du Monde le confirme. Revenant sur les propos tenus par Eva Joly lors de son dernier meeting à Rennes, la journaliste Sylvia Zappi insiste sur les formules chocs d’Eva Joly qui lui ont donné la victoire : « combat écolo contre le nucléaire et contre la pollution des plages par les algues vertes », « nous sommes au bout d’un cycle, celui du productivisme », sans oublier ce qui pourrait être son slogan de campagne : « l’écologie de combat ».

Et dans son premier discours de campagne, Eva Joly donne le ton en prônant clairement la décroissance : « la croissance sans fin qui serait le remède à nos maux est une chimère. Non, la croissance n’est pas la réponse au chômage et à la pauvreté. Nous sommes pour la redistribution des richesses. (…) L’économie française produit trois fois plus de richesses matérielles qu’il y a 30 ans. Sommes nous trois fois plus heureux ?»

Et la candidate d’EELV entend maintenant mettre la pression sur le PS. « Nous sommes arrivés à l’épuisement d’une logique qui maltraite les hommes, une logique qui maltraite la planète. René Dumont l’affirmait en 1974. Les faits donnent raisons à l’écologie dans tous les domaines : eau, agriculture, énergie, finance, industrie, santé. En Allemagne, les écologistes sont devenus le deuxième parti du pays. C’est avec cette ambition que j’engage aujourd’hui ma campagne car il n’ y a pas de raison que ce qui se passe aujourd’hui en Allemagne ne puisse pas se produire en France l’année prochaine. »

11 commentaires sur “Ecologie de combat

  1. De toutes façons, après les premiers sondages catastrophiques, les verts pourront toujours revenir sur leur décision, comme pour Lipietz/Mamère…

  2. « Non, la croissance n’est pas la réponse au chômage et à la pauvreté. Nous sommes pour la redistribution des richesses. »

    En somme, elle est pour la redistribution des richesses non produites !

    Ce serait à hurler de rire si ce n’était à pleurer. Mais les partis prétendus de gauche c’est kif-kif-bourricaud-mon-z’ami. La trahison de leur vocation historique. Ou êtes-vous donc passés, les deux Karl (M. et K.) ? Vous vous retournez dans votre tombe !

    « L’économie française produit trois fois plus de richesses matérielles qu’il y a 30 ans. Sommes nous trois fois plus heureux ? » Evidemment, quand on est trois fois plus mal baisée… dirait, je n’en doute pas, Kellenborn !

    1. « En somme, elle est pour la redistribution des richesses non produites ! »

      Pas mal du tout, la phrase pourra être utile !

  3. « Les faits donnent raisons à l’écologie dans tous les domaines : eau, agriculture, énergie, finance, industrie, santé »

    Absolument faux. En vérité les faits donnent tort à l’écologie dans tous les domaines : eau, agriculture, énergie, santé et même industrie et finance !

  4. « Les faits donnent raisons à l’écologie dans tous les domaines : eau, agriculture, énergie, finance, industrie, santé »

    Les prévisions « écolos » du Dr Bas en 1930 n’ont été vérifiées par aucun fait.
    Avant lui celles de Steiner dans les années 20 non-plus !
    Comment des théories fausses depuis bientôt un siècle, pourront se vérifier dèsormais ?
    C’est aussi scabreux que la « dose ne fait pas le poison » de Séralini et MMR !

    Bas avec les beaux accents germanophones de Me Joly, même un discours lénifiant ne rapportera pas plus de 2% !
    Mais notez que sur TF1 Mme Joly osait dire qu’elle était déjà en pourparler avec le PS ….
    Les magouilles sont donc de retour !

    1. En même temps 4Millions d€ pour voir les joujoux et les Big Jim de la république défiler sur les Champs …. Je ne vois pas trop l’intérêt de la dépense.
      Mais de la à le remplacer par un défilé des Assoc et autres ONG militantes … Pas plus non-plus !

      1. Voir ma soeur passer à la télé. Les militaires y tiennent beaucoup, le coût est négligeable par rapport à ce que ça apporte. Au moins on peut voir à quoi servent nos impôts.

  5. LES ÉCOLOGISTES POLITIQUES SACRÉMENT TIRAILLÉS

    La victoire d’Eva Joly ne la met pas à l’abri des critiques dans son camp
    Posté par: Slimane Dermouche le: 20/07/2011 pour http://www.metamag.fr

    Que vont faire maintenant Eva et Nicolas ? Si elle est en proie à un très large critique après sa sortie sur le défilé du 14 juillet, plutôt dérisoire au regard de tous les enjeux et catastrophes qui nous attendent dans les mois et années à venir, la première a, certes, suscité une adhésion massive. Mais celle-ci est néanmoins plus restrictive qu’il y paraît, comme le montre la réaction du « Pacte contre Hulot », créé par le mensuel La Décroissance, que nous publions.

    Ses prises de position tout comme son attitude au regard de Nicolas Hulot vont être observés de façon « critique » par certains de ces « amis ». Plus anti-capitalistes que libertaires, ils ne vont pas lâcher leur pression. Et préfèreront sans doute abandonner à Borloo, que Hulot est assez tenté de rejoindre, un fort contingent de voix « bobo », comme on le pressent. Mais cette option (qualifiée de sectaire ou d’intransigeante, selon la perspective) ne serait sans doute pas du goût de la direction politique d’EE-Les Verts. On peut donc s’attendre encore à des grimaces et des grincements de dents. Faites aussi votre opinion.

    « Les auteurs du Pacte contre Hulot, créé par le mensuel La Décroissance, se félicitent de leur importante contribution à la défaite de Nicolas Hulot, candidat des multinationales, de leurs médias et de leurs entreprises de sondage. Ils invitent la récente écologiste Eva Joly à dénoncer cet écotartufe, qui ridiculise l’écologie politique, et à prendre comme porte-parole et conseiller Stéphane Lhomme.

    La défaite de l’animateur de TF1 à la primaire d’Europe Écologie-Les Verts est aussi le résultat de l’action du Pacte contre Hulot, signé par près de 11 000 personnes depuis 2007. Ce site – lancé et actualisé par le mensuel La Décroissance, premier titre d’écologie politique en France (Ndlr une appréciation toute subjective )– arrive régulièrement en tête en lançant la recherche du nom « Hulot » sur Google. Depuis quatre ans, par ses analyses et informations, le Pacte contre Hulot et la revue La Décroissance ont largement contribué au rejet du candidat des multinationales et de leurs médias.

    L’approche écologique très superficielle d’Eva

    Bien sûr, leurs auteurs auraient préféré applaudir la victoire de Stéphane Lhomme, candidat « contre Hulot » et chroniqueur à La Décroissance. De surcroît, Eva Joly, à 65 ans, après une carrière étrangère à l’écologie politique, découvre ce domaine, dont elle n’a une approche que très superficielle.

    Voici moins de un an, invitée de Canal + le 21 août 2010, son dialogue avec les animateurs de l’émission fut révélateur :
    « – Jean-Michel Aphatie : J’ai lu que vous étiez anticapitaliste. Je voulais savoir, est-ce que c’est vrai ?
    – Eva Joly : Non ce n’est pas vrai. C’est un vocabulaire d’un autre temps surtout. (…) Nous, nous sommes pour un marché libre, régulé. Je pense même que c’est la seule réalité.
    – Ariane Massenet : On va faire de la politique-fiction, Eva Joly. On est en 2012, vous êtes présidente de la République, ça le fait. Est-ce que vous légalisez le cannabis ?
    – Eva Joly : Je légaliserai l’usage du cannabis.
    – Ariane Massenet : Est-ce que vous fermez toutes les centrales nucléaires ?
    – Eva Joly : Non, je ne ferme pas les centrales nucléaires. (…) Nous maintiendrons les centrales existantes et puis nous verrons.
    – Ariane Massenet : Que donnez-vous comme poste à Daniel Cohn-Bendit?
    – Eva Joly : La culture, peut-être.
    – Ariane Massenet : Est-ce que vous interdisez les voitures à Paris ?
    – Eva Joly : Non.
    – Ariane Massenet : Non ? Vous n’êtes pas vraiment écolo ! »

    Au cœur de l’idéologie libérale-libertaire

    Nous sommes ici bien au cœur de l’idéologie libérale-libertaire. Toutefois, cette victoire de l’ex-valeureuse magistrate freine un peu l’OPA hostile sur l’écologie politique de TF1 et des grands médias, des milieux d’affaires de la droite financière. La partialité et la pression incroyable des journalistes, des entreprises de sondages et d’une direction du parti EELV, obsédée par des considérations électoralistes, n’auront pas suffi a imposer, comme candidat de l’écologie politique française, un animateur de la chaîne qui «prépare les cerveaux à Coca-cola » et vend, en prime, les shampoings Ushuaïa. Le manquement à la neutralité de la secrétaire nationale d’EELV, Cécile Duflot et de Philippe Meirieu, aura été remarquable. Ainsi, un incroyable document, en faveur de Nicolas Hulot, aura été joint au matériel de vote destiné aux électeurs de cette primaire.

    La gauche aura aussi largement brillé par sa complaisance et son quasi total manque d’analyse critique envers ce cheval de Troie de la société du spectacle. Les prises des positions des journalistes dédiés à l’environnement de la presse parisienne « de gauche et centre gauche » (par exemples Hervé Kempf du Monde, Laure Noualhat de Libération ou Claude-Marie Vadrot de Politis), en faveur de l’animateur de TF1, auront été symptomatiques. Néanmoins, la médiacratie aura connu un petit échec à travers la primaire d’Europe Écologie-Les Verts. Ce n’est pas si courant et il faut s’en réjouir.

    Habitués des déclarations emphatiques et grotesques, c’est un véritable festival que nous aura livré l’animateur de TF1, allant même jusqu’à affirmer qu’il n’était pas la marionnette des multinationales, mais qu’il les manipulait (sic). Semblant ne plus avoir aucune limite, Nicolas Hulot est allé jusqu’à se présenter comme le père de toutes les avancés écologiques dans la société française : « Je ne veux pas revenir sur tous les amalgames, les interprétations, qui ont été faits sur les relations de mécénat à fondation mais, au passage, ces moyens et ce travail depuis vingt ans ont permis, je le rappelle, d’ouvrir un espace dans la société française pour l’écologie, et notamment l’écologie politique, dans lequel s’est engouffrée, entre autres, la jolie flottille d’EELV. » (Le Monde, 5 juillet 2011). Le VRP d’Ushuaïa a eu un éclair de lucidité en déclarant dans sa dernière biographie, en 2010 : « A moi tout seul, je suis un sujet de thèse pour un psy. »

    Nicolas Hulot a aussi dévoilé la haine dont il était capable face à ses concurrents, Eva Joly se voyant, par exemple, qualifiée de candidate du «repli identitaire » (France Inter, 4 juillet 2011). Ne parlons pas de Stéphane Lhomme, dont Nicolas Hulot se désignait comme l’« ulcère » (JDD, 10 juin 2011). Un adversaire carrément présenté comme « bouffi de haine » par le directeur de campagne de la vedette du petit écran, le député européen Jean-Paul Besset (Le Monde, 15-6-2011).

    Une écologie politique, déjà bien mal en point

    La pernicieuse prétention de Nicolas Hulot d’incarner une candidature d’«ouverture» n’est qu’un jeu rhétorique visant à enfermer l’écologie dans une approche capitaliste, et à exclure les écologistes conséquents : « je ne veux pas représenter ceux qui ont une vision très radicale de l’écologie. » déclarait-il (L’Express, 11 mai 2011). C’est le propre de ces personnages fusionnels, incapables de différencier une critique politique d’une attaque ad hominem. Le plus cocasse est que le présentateur de TF1 n’a cessé de se présenter comme le candidat qui refusait catégoriquement les attaques personnelles, un candidat « pas idéologique, pas politique », comme si la perspective politique du capitalisme vert qu’il défend n’était pas profondément politique et idéologique…

    Quelle vanité, d’ailleurs, que de se présenter directement à l’élection présidentielle, à 56 ans, sans avoir jamais brigué aucun autre mandat. «C’est ce qu’on appelle se tirer une balle dans le pied. » concluait Jean-Paul Besset à la vue du résultat (Libération, 11 juillet 2011). Non, c’est ce qu’on appelle éviter le suicide d’une écologie politique, déjà bien mal en point.

    Eva Joly a proposé à Nicolas Hulot d’être son porte-parole pendant la campagne présidentielle. Le Pacte contre Hulot invite madame Joly à éviter cette nouvelle erreur catastrophique après l’épisode de cette candidature Hulot, qui a ridiculisé l’écologie politique française. En remplacement, le Pacte contre Hulot conseille à Madame Joly de prendre comme porte-parole Stéphane Lhomme. Militant expérimenté, Stéphane Lhomme est la personne toute désignée pour aider une novice en la matière, comme Eva Joly. »

    http://metamag.fr/metamag-328-Les-ecologistes-politiques-sacrement-tirailles–La-victoire-d%E2%80%99Eva-Joly-ne-la-met-pas-a-l%E2%80%99abri-des-critiques-dans-son-camp.html

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