Recherche OGM : le double-discours du gouvernement

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Il est toujours intéressant de jeter un coup d’œil sur les questions écrites des députés au gouvernement. On y découvre une réalité complètement différente de celle que nous voyons.
Exemple avec cette question sur la recherche OGM de la part de Patrick Hetzel, député du Bas-Rhin, adressée à la ministre de la recherche.

« M. Patrick Hetzel attire l’attention de Mme la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche sur les OGM. En effet, elle n’est pas intervenue dans le récent débat sur cette question, raison pour laquelle il souhaite connaître la position du Gouvernement au sujet de la recherche en matière d’OGM, domaine dans lequel la France reste très en retrait par rapport aux leaders mondiaux en la matière. »
 
Réponse du ministère : « La parution de l’étude du Professeur Gilles-Eric Seralini a suscité un intense débat dans notre pays. Passé l’émotion induite et entretenue par une campagne médiatique inhabituelle dans les milieux scientifiques, la parole est revenue aux chercheurs des établissements publics sollicités comme experts par l’agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ou mobilisés au sein du conseil scientifique du haut conseil des biotechnologies (HCB). Après une analyse minutieuse de la publication, le HCB a ainsi pointé des « interprétations spéculatives », des « lacunes et faiblesses méthodologiques rédhibitoires » et une « présentation des résultats parcellaire et imprécise ». L’Anses a de son côté relevé des « faiblesses d’ordre statistique et explicatives ». La remise en question des conclusions de l’article sur le maïs NK603, traité ou non au glyphosate, par les deux instances mobilisées par les pouvoirs publics ne clôt pas pour autant le débat. La transgénèse est une technique utilisée communément dans les laboratoires de recherche. Outil de la sélection végétale parmi un large éventail d’autres techniques complémentaires, elle est également nécessaire dans la recherche médicale et vétérinaire et en recherche fondamentale. Avec un encadrement réglementaire très strict, en milieu confiné, la recherche publique met quotidiennement en oeuvre cette technique pour la production de connaissances fondamentales ou appliquées reconnues par des publications internationales, mais également sources de transfert technologique. L’agitation médiatique autour de l’article du Professeur Séralini retombée, il convient de créer les conditions d’un débat serein en s’appuyant sur les acteurs compétents de la recherche publique. »

En clair, pour ce ministère :
-il existe encore une recherche OGM…qui n’a pas été détruite par les faucheurs…
-L’étude de Séralini est sans aucun intérêt
-Il faut un débat «serein( !) sur la question.

A quand une telle déclaration d’un ministre devant un journaliste ? Un petit effort en plus, et on nous dira que les essais en plein champ pourront se tenir en France.

7 commentaires sur “Recherche OGM : le double-discours du gouvernement

  1. euh! « Avec un encadrement réglementaire très strict, en milieu confiné, la recherche publique met quotidiennement en oeuvre cette technique pour la production de connaissances fondamentales ou appliquées reconnues par des publications internationales, mais également sources de transfert technologique. »

    Certes, mais plus encore http://www.infogm.org/spip.php?article5177 très neutre sur les OGM médicaments, que l’on s’injecte, que l’on ingère …

    http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/03/02/17661-pourquoi-ogm-sont-ils-acceptes-pharmacie-contestes-dans-lalimentation

    « En 1982, l’insuline recombinante permet pour la première fois de traiter le diabète sans avoir recours au pancréas de porc ou de vache. Elle est aujourd’hui utilisée par des millions de diabétiques dans le monde. C’est la première application commerciale du génie génétique ; surtout, en remplaçant les protéines obtenues à partir d’extraits humains ou animaux par des protéines issues de bactéries, levures ou cellules animales en culture, les biomédicaments évitent les possibles contaminations par des virus ou des prions et les drames sanitaires que nous avons connus avec la maladie de Creutzfeld-Jakob, consécutive à l’épidémie de vache folle et les effets de l’hormone de croissance prélevée sur des cadavres.

    Transgénèse

    En 2006, le premier médicament fabriqué à partir d’un animal transgénique est autorisé par l’Agence européenne du médicament. Destiné à prévenir les thromboses, il est produit à partir de lait de chèvre, et une seule chèvre suffit pour obtenir l’équivalent de 90 000 prélèvements sanguins par an. De même, le vaccin contre l’hépatite B est fabriqué à partir à la fois de levures et de cellules d’ovaires de hamsters. Aujourd’hui, grâce à la biomédecine, la prise en charge de maladies graves comme la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques et le cancer est transformée.

    La transgenèse végétale est une arme efficace contre les carences et certaines maladies virales ou parasitaires. Ainsi, une enzyme habituellement extraite du placenta humain pour soigner la maladie de Gaucher peut être produite avec du tabac, et une seule feuille suffit pour une dose contre 2 000 placentas auparavant! »

    Les ogm médicaments sont donc des  » transfert de technologie » et envahissent de plus en plus les pharmacies sans qu’aucun faucheur ne couine ou ne casse, ni la pharmacie, ni le labo qui les produit, bon à savoir coté sémantique.

    Un faucheur volontaire devrait signer une déclaration lui évitant d’être soigné avec ces produits diaboliques, du bon extrait d’hypophyse humaine pour les rachitiques.

  2. Il est écrit, dans le billet du 4 novembre dernier, sous le titre :

    Sciences et techniques : avis à la population

    « Objectif : libérer les débats scientifiques des influences des minorités écolos. »

    puis, dans le billet du 6 novembre, sous le titre :

    Recherche OGM : le double-discours du gouvernement

    « Il faut un débat «serein (!) sur la question. »

    Cette état d’esprit est frappé au coin du bon sens, de toute évidence.
    Malheureusement, pour la simple et (pas bonne…) raison que nous nous trouvons, sur ces questions, en plein dans le domaine de la politique, il est à craindre qu’il faille encore du temps avant que cela n’advienne…

    « En politique, ce qui est cru est souvent plus important que ce qui est vrai » (Talleyrand)

  3. @wackes seppi

    la porte-parole de Friends of the earth a déclaré :

     » the groups opposition to GM was based on science » on se demande bien laquelle… mdr

    1. Quand on est « friend of the earth » c’est qu’on est pas ami de l’humanité. La science est l’amie de l’humanité. Pas l’obscurantisme moyenâgeux. (C’est une expression toute faite, car le monde moderne, rationnel est scientifique est assez directement issu des idées produites au Moyen-âge à partir des environs de l’an mille.)

      1. C’est vrai c’est gonflant à la fin , de dénigrer le moyen-âge , alors que ce fut une période beaucoup féconde que l’on croit ( Arts , Techniques , ….)
        Les sciences ont été enrichis par l’apport des musulmans entre autres

        1. Oui, hein, c’est marrant.

          Pourtant « médiéval » c’est top : village médiéval (qui pour la plupart, s’ils peuvent avoir un plan remontant au Moyen-âge, ont une architecture à meneaux typique de la renaissance), journée médiévale, fête médiévale (ça pullule comme des cafards l’été pour attirer le touriste qui s’ennuie).

          Mais « moyenâgeux », c’est péjoratif !

Les commentaires sont fermés.