Bonne nouvelle : la maladie d’Alzheimer en baisse chez les agriculteurs

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Jean-Francois Dartigues, neurologue (Inserm-Université de Bordeaux), vient de dévoiler les résultats d’une nouvelle étude qui a consisté à analyser l’évolution de la prévalence des démences en comparant deux échantillons d’agriculteurs suivis dans le cadre de deux études épidémiologiques, l’une menée depuis 1988 et l’autre mise en place en 2008. Conclusion : en 20 ans, la maladie d’Alzheimer a baissé de 38 % chez les agriculteurs !

Imaginez cependant si le résultat avait été l’inverse. François Veillerette et Générations Futures seraient en train de gigoter dans les médias pour crier haut et fort que c’est la faute aux pesticides. En effet, depuis des années, ils considèrent que l’exposition à des pesticides est liée à un risque plus grand de développer la maladie d’Alzheimer. Maintenant, avec cette bonne nouvelle, François Veillerette et Générations Futures vont-ils sortir un communiqué rassurant sur les liens entre pesticides et Alzheimer ? Evidemment, ce n’est pas le genre de la maison, plutôt habituée aux discours alarmistes.

Pourtant, ils seraient bien inspirés de le faire. En effet, concernant les liens supposés entre l’usage des produits phytosanitaires et la survenue de la maladie d’Alzheimer, Jean-Francois Dartigues est catégorique : « En l’état actuel de nos travaux, rien ne nous permet d’étayer cette hypothèse. » Tout d’abord, comme le précise le neurologue, il s’agit d’une tendance générale que l’on trouve également dans d’autres pays : « Des résultats semblables ont été obtenus lors d’une étude menée sur la population générale de Rotterdam (…) Idem en Grande-Bretagne sur plusieurs sites (Lancet 2013), en Suède et aux États-Unis. Notre étude confirme donc ces résultats internationaux et montre que, chez les agriculteurs, la baisse est de plus grande ampleur encore. » Ensuite, il explique un des facteurs clefs en jeu : « Pour comprendre les causes de cette baisse, nous nous sommes intéressés à plusieurs facteurs, à commencer par le niveau d’étude. Celui des agriculteurs de la cohorte de 2008 est significativement supérieur à celui de leurs homologues de 1988. Une différence qui se traduit par davantage d’activités intellectuelles. Or on sait que plus la personne est active intellectuellement, moins elle a de risques de développer un grave trouble cognitif. » Eh oui, contrairement à ce que croient Veillerette et Générations Futures, il existe d’autres facteurs que les pesticides pour étudier la santé publique.

Source
http://www.la-croix.com/Ethique/Medecine/Pourquoi-la-maladie-d-Alzheimer-baisse-t-elle-chez-les-agriculteurs-2015-02-10-1279039

8 commentaires sur “Bonne nouvelle : la maladie d’Alzheimer en baisse chez les agriculteurs

  1. Si il y a un lien entre pesticides et Alzheimer et cette morbidité en baisse : on peut conclure que les molécules créer par l’industrie sont de plus en plus efficaces et de moins en moins nocives pour les utilisateurs.
    J’ajouterai que la précisions des diagnostiques s’étant améliorée au fil du temps (donc plus de malades détectés ) la baisse réelle doit être supérieure à 38% .

    1. Sans compter le plan écophyto qui, comme chacun sait, a fait baisser drastiquement les quantités épandues ! 😉

        1. Curieusement les écolos n’ont rien à redire au fait que le parc naturel régional de Camargue ( haut lieu de la biodiversité) est imbibé ( pour reprendre leurs termes) de pesticides.Mr Le Foll avait expliqué qu’il fallait utiliser la concurrence naturelle entre espèces et qu’il n’avait pas de sympathie pour les noms en  » cides  » ! Ceci montre bien les réelles motivations: les pesticides c’est bien pour les parcs naturels ou l’agriculture bio ( pesticides naturels) mais pas pour l’agriculture moderne productive.

  2. 06 | 02 | 2015
    Pertes records pour l’huile d’olive =>

    http://www.agriculture-environnement.fr/actualites,12/huile-d-olive-pertes-records-en,965.html

    Extrait :

    « Dans ce contexte particulier, il aurait fallu positionner un traitement tous les dix à quinze jours, soit entre 6 et 8 traitements sur la période », estime Olivier Naslès. Or, depuis 2011, la règlementation interdit de dépasser 2 traitements par hectare et par an, contre 5 ou 6 traitements auparavant. Le cadre règlementaire actuel a ainsi montré toutes ses limites. Comble de l’absurde,« la France est le seul pays européen à avoir cette restriction », souligne Jean Pierre Decor, producteur d’olives dans le Minervois. « Nous avions pourtant les moyens de limiter ces dégâts », déplore Olivier Naslès. Certains producteurs n’ont d’ailleurs pas hésité à prendre quelques libertés avec la règlementation afin de sauver leur récolte. « Ce qui arrive à l’oléiculture, qui n’est qu’un détail de l’agriculture française, devrait amener nos dirigeants à se poser les bonnes questions avant de faire de l’écologie de salon », regrette le président de l’Afidol. Il n’a pas tort.

  3. Quelques études qui contredisent les conclusions de celle-ci. En anglais, études nord-américaines principalement (dont l’agriculture est complètement dépendante de la phyto, comme la nôtre).

    « For example, organophosphates, which inhibit acetylcholinesterase as do the drugs used in treating AD (Alzheimer disease) symptoms, have also been shown to lead to microtubule derangements and tau hyperphosphorylation, a hallmark of AD. » 2013 – http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23416173

    « Elderly subjects with past occupational pesticide exposure performed significantly worse on screening tests for dementia and PD. » 2013 – http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23092715

    « The currently used pesticides such as rotenone and paraquat could disrupt mitochondrial bioenergetic function, reactive oxygen metabolism, redox function and promote α-synuclein aggregation. » 2013, INSERM France – http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23544381

    « Evidence consistently suggests that a higher risk of PD is associated with pesticides and that a higher risk of AD is associated with pesticides, hypertension and high cholesterol levels in middle age, hyperhomocysteinaemia, smoking, traumatic brain injury and depression » 2014 – http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22703631

    Plein d’autres ici http://www.beyondpesticides.org/health/alzheimers.php

    Mais vous avez raison, les bonnes nouvelles c’est important. Surtout quand c’est une vérité affirmée par un ‘expert’ dont les relations avec l’industrie ont déjà posé question sur l’indépendance de ses conclusions. Je vous laisse chercher sur ce point.

    1. thomscotch a écrit :

      « Quelques études qui contredisent les conclusions de celle-ci. En anglais, études nord-américaines principalement (dont l’agriculture est complètement dépendante de la phyto, comme la nôtre). »

      ===> à se demander si thom a seulement parcouru les liens qu’il indique car en fait d' »études nord américaines principalement » on trouve dans le désordre une publi d’un espagnol, une française, une crétoise et enfin une étude menée au costa rica (sur 400 personnes agées) par une équipe d’une obscure université privée américaine…

      alors que l’info dont il est question ici porte sur deux études épidémiologiques, l’une menée depuis 1988 sur une cohorte de 3 777 personnes, dont 600 agriculteurs (étude Paquid), l’autre mise en place en 2008 et portant sur 1 000 agriculteurs de Gironde (étude Ami).

      Je passerai aussi sur le fait qu’un des liens postés par thom incrimine la roténone (utilisée en bio avant d’être interdite… ça a dû lui échapper), sur son dernier lien qui semble être une officine pro agri bio, bonjour l’indépendance et sur la minable attaque à propos de Jean-Francois Dartigues qui serait blablabla, air connu…

      1. La roténone n’est pas formellement interdite. Elle n’a pas été inscrite faute de demande… nuance.

        http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2008:108:0030:0032:FR:PDF

        « (7) La présente décision n’exclut pas qu’une demande soit introduite conformément aux dispositions de l’article 6, paragraphe 2, de la directive 91/414/CEE, en vue d’une éventuelle inscription de ces substances actives à son annexe I. »

        Ce serait intéressant de voir quelles seraient les réactions de la profession « bio » et des militants du « bio » si une demande était présentée – évidemment par quelqu’un qui n’est pas du monde du « bio », lequel préfère que d’autres se décarcassent pour lui (ce fut déjà le cas pour le cuivre.

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