Non content de prendre des arrêtés anti-phytos à la légalité discutable, Gérard Bapt député et adjoint au maire de la commune de Saint Jean avait invité le 20 juin dernier le banc et l’arrière banc des militants écologistes en vue d’une réunion d’information, avec notamment le Professeur Sultan et François Veillerette. Hélas pour eux et pour leur propagande, les agriculteurs étaient là. Extrait du compte rendu fait par le Trait d’union paysan, journal agricole local :
« Le tableau était assez apocalyptique. Même si Marie-Dominique Vézian annonçait d’emblée qu’il n’était pas question de stigmatiser la profession agricole, les diverses interventions de la tribune ne laissaient planer aucun doute. Les agriculteurs utilisent des poisons dangereux et il faut que cela cesse. Malformation des nouveaux nés, explosion des cancers chez les agriculteurs, hécatombes chez les abeilles, les chiffres assénés étaient vertigineux. Trop peut-être, à l’image du Professeur Charles Sultan, endocrinologue au CHU de Montpellier, qui annonçait, scandalisé, que la « France achète 80 millions de tonnes de pesticides ». Avant de descendre à 70 millions et de reconnaître enfin que le chiffre exact est… 65.000 tonnes. Une erreur de 1 à 1.000 qui n’a pourtant pas eu l’air de le chiffonner outre mesure. »
[…] Quant à la présentation de François Veillerette, médiatique porte-parole de l’association Générations Futures, elle confirmait ce qu’en disent ses détracteurs. La projection expresse de petites diapositives illisibles voulait dénoncer la contamination par des perturbateurs endocriniens d’enfants vivant près d’une zone agricole. Si l’étude a fait le buzz dans les médias, scientifiques et statisticiens se sont tous étonnés qu’on ose tirer des conclusions aussi péremptoires d’une étude qui porte sur… 30 personnes. En comparaison, l’étude Agrican de la MSA, sur l’état de santé des agriculteurs et salariés agricoles, portait sur 180.000 personnes.
Comment les agriculteurs ont-ils répondu ? En parlant tout simplement de leur quotidien : Venez voir les agriculteurs et parler leur, au lieu de rester sur des idées préconçues de notre façon de travailler », plaidait une jeune agricultrice d’Auterive. « Mes aubergines sont attaquées par des pucerons et la lutte biologique avec des coccinelles coûte le double d’un traitement, alors que ma marge est déjà presque nulle. Que feriez-vous à ma place ? » demandait un maraîcher d’à peine 20 ans.
Conclusion : Les échanges qui ont eu lieu à la sortie de la mairie montraient que certains arguments des agriculteurs avaient porté. Mais il y a encore beaucoup à faire pour convaincre.
Merci à ces agriculteurs d’avoir fait entendre une autre voix en face de ces militants au discours aiguisé et habitués aux interventions médiatiques. Dans le cas présent, les agriculteurs ont principalement choisi de répondre à travers la description de leur travail, tout en réfutant les chiffres les plus fantasmatiques donnés… par un supposé scientifique. Même s’ils n’ont pas voulu rentrer sur le terrain technique, celui-ci est fondamental. Pour se former, rien de tel qu’une lecture régulière de notre blog…
Les affirmations de Sultan sur la malformation de sexe de bébés masculins et enfants d’agriculteurs ont été largement contredites voici une quinzaine d’année par une étude nationale sur ce sujet .
Pourtant il réitère sans que la presse n’en dise quoi que ce soit .
Mais bon sang, quand es ce que les organisations agricoles font porter plaintes contre ces prêcheurs d’apocalypse .
Les conditions climatiques de cette année vont malheureusement démontrer que la protection phytosanitaire est indispensable pour assurer un minimum de production.
Dans ma région, après le gel des vignes, c’est le mildiou qui s’est installé..
les viticulteurs « bio » ne vont rien récolter, ce qui est un peu ennuyeux.
Quant aux céréales et oléagineux (blé, orge, colza), elles subissent également une forte pression sanitaire. Là également, les quelques parcelles « bio » que je vois, sont devenues, de superbes réservoirs à biodiversité. Il faut bien regarder pour savoir quelle était la culture implantée!
Il serait utile de collecter le maximum de données objctives de ce que vous décrivez. Merci d’avance.
Effectivement, mais ce ne sont pas des données facilement accessibles. En général, quand on se prend un bouillon à la suite de ses choix, on ne s’en vante pas.
Une remarque qui a été rapportée par un fournisseur de bouchons : tous les viticulteurs « bio » ou presque ont une carte « négoce ». Ce qui peut paraitre anecdotique à première vue est en fait un moyen d’assurer ses arrières. En cas de faible ou même d’absence de récolte, ces viticulteurs ont ainsi, possibilité d’acheter du moût de raisin à l’extérieur et de produire du vin. Ce vin ne sera pas « bio » mais ils peuvent néanmoins conserver leur clientèle.
Une collection d’images datées et localisées serait déjà utile.
Les blés bio de mes voisins sont intacts alors que mes parcelles traitées sont pourries de fusariose.
Vous pourriez préciser ?
Quels sont les rendements ?
@koeléria
Si la variété surement rustique de votre voisin est/a :
-une floraison plus précoce ou plus tardive que la votre , elle peu ne pas avoir de fusariose alors que vous oui (contamination fusa possible que pendant floraison du blé avec temps humide)
-Une date de semi différente de la votre, cela joue énormément cette année suivant les variété semées et les secteurs géographique sur plusieurs intensité et fréquence d’attaque maladie.
-Tolérance variétale aux maladie différente de votre variété de blé (Malheureusement les variété les plus tolérante sont encore trop souvent limité en rendement (potentiel comme réel);
-un précèdent cultural différent de votre parcelle: si votre blé est derrière un Maïs en semi directe, cette année a très fort PB/risque fusa, vous etes sur d’avoir une attaque de cette maladie puissance dix par rapport à un blé cultivé derrière un autre précédent. (le Maïs (paille non enfouies :récolte grain et sans labour par exemple) est le précédent cultural le plus contaminant vis à vis des fusas)
…..
Il y a plein d’autres explications « agronomique »a pouvoir trouver une parcelle bio plus « belle » » qu’une parcelle conventionnel cette année malgré une très grosse précisons maladie. Cela n’ en fera pas une vérité absolue pour autant.
Cela sera quand même beaucoup plus difficile en 2016 qu ‘en 2012 et en moyenne cette années , les parcelle sans protection renforcé vont « trinqué dur ».
Et surtout il faut attendre le rendement « pesée » et analysé (qualité myco par exemple…) pour évaluer l’ensemble.
Pas de melon bio en Charente cette année vue la précisons maladie sur cet production .
@koeleria
En moyenne le rendement blé bio est de 25 qtx/ ha ( vs 75 qtx en agriculture moderne!). Je doute que cette année le rendement soit meilleur sans parler des risques pour la santé ( mycotoxines). Il sera intéressant de voir ce qui va se passer pour les pomme de terre bio ( l’état va til encore autoriser les pesticides de synthèse par dérogation sans que le consommateur bio n’en soit averti ?)
Eh oui, cela fou les boules mais cette année il y aura des mycotoxines en conv et pas plus en bio .
Je ne suis pas pour le bio mais il ne faut pas nier la réalité .
Un blé a plus de 200 kg d’azote est plus fragile qu’un blé à 60 d’N .
200kg d »azote c’est plus que la moyenne en Champagne ( moyenne France< 170). Un blé à 100 qtx est plus fragile qu'un blé à 20 qtx c'est pourquoi il faut le protéger mais au final cela permet d'utiliser 5 fois moins de surface agricole pour la même quantité. Dans un pays comme la France ( charges fixes / ha élevées) les faibles rendements ne sont pas viables ( à la différence de l'australie ….). Les bios se condamnent eux mêmes en refusant les OGM car ils pourraient espérer des blés sans fusariose /mycotoxines bien que sans fongicides.
Cette année les blés de printemps bio sont magnifiques et indemnes de maladies .
Toutes les recherches solides, reproduites dans différents pays, sur les facteurs expliquant la présence de mycotoxines montrent que les facteurs qui expliquent la présence de fusariose dans une récolte et la teneur en mycotoxines sont dans l’ordre ( avec quelques éléments ajouté ici):
– Le climat ( pluie et température suffisante à la floraison du blé), la coïncidence floraison – pluie en fait qui peut être liée à des dates de semis et des précocités différentes,
– le précédent ( maïs grain avec tige laissée au sol et sorgho principalement),
– le travail du sol (labour principalement et surtout sensible avec un précédent maïs) – dans des pays où le maïs est quasi absent (Afrique du nord, certaines zones Amérique du nord) mais où la présence de blé est importante, la fusariose est quand même observée.
– la sensibilité du cultivar,
– les traitements fongicides réalisés à la floraison pour compenser partiellement l’effet du climat ( bon choix du fongicide),
– le développement parallèle d’autres maladies ( Microdochium nivale qui peut entrer en compétition avec les fusarioses qui produisent les mycotoxines),
– Des fragilités liées au développement de maladies du pied qui augmentent le risque,
– Ensuite des élément du paysage peuvent favoriser le maintien de l’humidité, comme les haies mais uniquement les années où l’eau est facteur limitant comme en 2014 ou 2015, années avec un faible incidence de la maladie, pas 2016.
Pour l’azote, l’excès comme une trop faible fertilisation augmentent le risque, Trop faible fertilisation qui ici favorise la fusariose contrairement à d’autres maladies.
Les blé bio sont aussi exposés que les blé conventionnels mais avec le labour plus systématique en bio, ce qui est positif pour réduire ce risque comme des précédents maïs plus rares. Enfin et point positif pour le bio faute d’azote minéral, les blés bios suivent souvent un pois ou une féverole ….mais avec une gamme de variétés tolérantes réduite pour gérer d’autres maladies qui ne le sont pas avec des fongicides et des fongicides spécifiques fusariose en moins.
Les résultat de la récolte bio française seront intéressant mais comparaison tout étant égal par ailleurs car un blé bio de la drome ou du Gers sera nettement moins exposé qu’un blé bio de Bourgogne, de la région Centre ou de Champagne ( blé bio très rare dans ces régions), d’où l’intérêt de développer l’agriculture bio dans des régions périphériques à plus faible risque climatique lors de la floraison du blé.
La teneur en mycotoxines dans le blé bio des régions les plus exposées aux pluies ce printemps, Nord Est de la France, ce ne devrait pas être très bio bio, et le rendement, wouaf, encore moins.
En revanche effectivement dans la Drome…parce qu’il a plu suffisamment mais pas trop….quoique… à voir et à doser.
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Si les blés bio sont implantés après un pois, une féverole ou un tournesol et sont composées de variétés peu sensibles à la fusariose alors que les conventionnels sont derrière maïs, sans labour avec une variété assez sensibles … normal.
Le caractère bio ou pas bio est insuffisant pour évaluer le risque fusariose, les fongicides auxquels n’ont pas accès les bio ne sont qu’un élément de la limitation du risque, ils améliorent mais ne suffisent pas seuls.
Indépendamment de cela, les bios sont quand même plus contraints que les conventionnels: les fongicides en moins, on l’a dit mais aussi les variétés, parmi les cultivars de blé les moins sensibles à la fusariose de l’épi ayant une bonne qualité boulangère, la variété Apache mais qui est terriblement sensible à la septoriose…que les bio ne maitrisent correctement qu’avec la génétique… ce qui fait que la variété Apache n’est pas retenue par les bio, qui disposent donc d’un panel de variétés peu sensibles à la fusariose très réduit, car il faut que ces variétés ne soient pas sensibles aussi aux autres maladies dont principalement la septoriose.
Les bios ne cultivent que peu de maïs également et jamais avant un blé, ce qui explique aussi un facteur de risque en moins. Enfin ils labourent bien plus systématiquement faute de disposer d’ herbicides efficaces dont le glyphosate avant le semis.
alzine vous dites:
« Les bios ne cultivent que peu de maïs également et jamais avant un blé »
En théorie oui en pratique pas du tout d’accord avec vous.
J’ai même un producteur bio qui se lamentait de ne pas pouvoir faire de la monoculture de maïs bio.
Et oui c’est sa meilleur marge (désherbage en maïs bio se control pas mal et rdt reste très correcte avec des prix……).
Résultat du maïs grain et maïs ensilage(surtout) en bio en « pagaille » et tampis pour la rotation à éviter…maïs puis blé.
Constat fait en Pays de la Loire et Poitou Charente/aquitaine.
La fusa nous attaque en moyenne deux années sur dix: Dernière grosse année en 2008.
On va voir comment la filière bio va assumer les mycotoxines cette année.
Normalement, les analyses sont obligatoires les années a risque pour les bio aussi maintenant (pas en 2008).
Si la filière bio fait l’autruche de façon aussi minable qu’en 2009 (avec récolte 2008) il va falloir agir pour de bon……..
En blé conventionnel en 2008, les blé dépassant les 1250 pppm en myco DON ont été déclassé en cartonnerie (on ne donne même pas çà au cochon plus sensible que l’humain (400ppm)).Impossible d’avoir une analyse des blé bio de cette année là et le pain bio à été vendu plus chère en 2009 quand même …..
Par contre plein d’analyse disponible de la filière blé bio en 2010,2011;2012,2013,2014,2015 sur les myco: Années sans production de mycotoxines puisque sans fusariose de façon importante sur nos blé.
Impatient de voir les analyses de cette année.
Cette année se sont surtout les blés précoces qui ont souffert de la fusariose .
Les blés moins épais comme en bio paraissent moins fragiles .
Dans tous les cas que va t’on faire des blés fusariés qui sans aucun doutes font faire explosés les compteurs de don ( mycotoxines ) ? et va t’on être en mesure d’avoir de bonnes semences pour les prochains semis de blé ?
Blé avec myco = retrait de toutes filière alimentaire (humaine ou animale) et valorisation uniquement en filière « cartonnerie, »plastique biosourcé……..Pas aux même prix bien sur.
et biocarburant !!!
Les blés bio sont comme les autres blés: Les années à maladies il se casse la figure en rdt!
Les premiers résultats sont là, sur ma zone ou les blés bio sont largement au dessus des moyennes nationale d’habitude (moyenne nationale=25/27qx/ha; moyenne de la zone 40/45qx/ha)les premier rdt ne font que 25qx cette année.
La bonne nouvelle pour la filière bio est qu’il ne seront pas au pilori cette année pour les mycotoxines car les fusarioses ont prédominer avec la fusariose nivalé qui a empêché l’installation des fusarioses roseum qui sont celles qui produisent les mycotoxines.(nivale bloque l’installation des fusa. roseum).
J’aimerai bien qu’un honnête producteur en maraichage bio nous parle de ses productions cette année quand même …….(tomate melon par exemple…)
Et les biocarburants réduisent la dangerosité des émissions des automobiles dans les grandes villes, 60% de microparticules en moins avec le diester et quasi suppression du benzène avec le bioéthanol dans l’essence en sus de la réduction des GES, même si des rapports à la noix financés par les producteurs de pétrole du golfe perturbent l’information.
http://www.bioethanolcarburant.com/actualite/un-recent-rapport-parlementaire-fait-la-part-belle-aux-biocarburants/
Présence bénéfique du bioéthanol dans l’essence
« On trouve « 85 % de bioéthanol dans le E85 qui permet une décroissance des émissions de CO2 de 40 % ainsi qu’une réduction significative des émissions polluantes selon l’ADEME et l’IFP ». »
Les pétroliers sont désormais prêts à assurer cette mutation.