Pourquoi l’ambroisie va continuer à se propager

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ambroisieIl ne se passe pas ces dernières semaines un jour sans qu’un article de presse alerte contre les conséquences de l’ambroisie. Cette plante invasive s’étend année après année du sud-est vers le centre-ouest et en direction du sud-ouest. Du fait de son impact dans la population (le pollen de l’ambroisie est un puissant allergène) et dans les cultures*, elle fait l’objet de campagnes d’arrachage régulières.

Face à cette espèce invasive, un « observatoire des ambroisies » a été mis en place. Et ces temps-ci, il met beaucoup d’espoir dans l’arrivée d’un coléoptère « dévoreur d’ambroisie », Ophraella communa », présent pour le moment à la frontière italienne. Il est presque sûr que d’ici 2 à 3 ans, celui-ci aura colonisé le sud-est de la France. Immédiatement, certains imaginent en avoir fini avec l’ambroisie et commence à nous produire une belle fable agro-écologique. L’Anses s’est en 2015 déjà saisi de la question et surtout commence à regarder les risques pour d’autres plantes et cultures. Bien évidemment, ce coléoptère semble se plaire dans les champs de tournesol. Pour les autres plantes : à voir… Un conseil avant de nous vendre une fable : il faut continuer à diminuer le risque de prolifération de l’ambroisie. En zones cultivées :  il y a des solutions grâce aux rotations et au développement des variétés de tournesol tolérantes aux herbicides. En zones non cultivées, les faucheurs volontaires sont attendus pour un camp de jeunesse.

*Sauf pour Guy Kastler, anti-ogm et faucheur notoire, qui considéra en 2010 que l’ambroisie n’était pas un problème…

 

6 commentaires sur “Pourquoi l’ambroisie va continuer à se propager

  1. L’introduction d’une espèce allochtone est une prise de risque énorme pour l’environnement. Mais comme les écolo ne connaissent rien à l’écologie, pour eux c’est bien : « le gentil coléoptère mangera la méchante ambroisie »…
    Très binaire comme raisonnement, comme tous leurs raisonnements d’ailleurs, mais qui bien trop simpliste pour marcher !!!

    1. prise de risque mais à ne pas rejeter, le consensus rejette de moins en moins les espèces invasives (équivalent à de la bioxénophobie), ce qui compte n’est surement pas l’identité de l’espèce, mais bien sa fonction (diversité fonctionnelle) : si elle remplace une espèce autochtone qui a disparu avec la même fonction alors ça ne pose aucun problème. Par ailleurs, sa prolifération n’est pas une fatalité, elle pullule à cause de raisons bien précises : un des espaces déjà abimés par l’humain (anthropisation, agriculture et usage des terres) ce qui lui permet de coloniser plus facilement des niches laissées vacantes. Il faut donc d’abord étudier ces raisons, et faire des mesures de gestion en conséquences avec des pratiques adaptées, mais a priori il n’y a pas à le rejeter, on doit vivre avec. Il y a toujours eu des échanges d’espèces c’est juste que ça va plus vite qu’avant, mais les espèces exotiques ont le même taux d’envahissement que les autochtones (4%) la majorité ne le sont pas!

  2. Cette bestiole va aussi sur le tournesol ( il est vrai qu’il est facile de réaliser le traitement insecticide adéquat) et d’autres plantes. Avec les méthodes lutte bio en plein champ on joue à l’apprenti sorcier car on subit les effets collatéraux .Au moins, avec un herbicide on peut décider de l’arrêter d’une année sur l’autre et on a une meilleure maîtrise

  3. Bonjour,
    Quelques petites précisions sur Ophraella communa :
    C’est un coléoptère appartenant à la famille des Chrysomelidae originaire d’Amérique du Nord. Cette petite chrysomèle se nourrit de plantes de la famille des Asteraceae et principalement des espèces de la tribu des Heliantheae dont fait partie l’ambroisie à feuilles d’armoise.
    Elle est déjà bien présente en Italie depuis 2013 où elle occasionne des dégâts sur les populations d’ambroisies et se rapproche chaque année des frontières françaises.
    Une première autosaisine de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail) a jugé son entrée sur la France métropolitaine très probable. Il est attendu que les deux tiers de la France puissent être envahis d’ici 5 ans. Elle conclut également que le risque d’un impact négatif de l’insecte sur les cultures de tournesol et de topinambour, et plus largement pour l’environnement, est acceptable. Le groupe de travail préconise tout de même la mise en place d’une surveillance vis-à-vis de l’introduction et du développement
    d’O. communa.
    Une nouvelle saisine a été transmise par plusieurs ministères (santé, agriculture, environnement) à l’Anses. Elle a pour objectif d’évaluer les bénéfices et les risques d’une utilisation future éventuelle d’O. communa comme agent de lutte contre les ambroisies, comme c’est le cas en Chine depuis 2007.

    Cordialement,
    L’Observatoire des ambroisies

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