L’orthorexie, la maladie des écolos

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orthorexie

L’émission « 66 minutes » diffusée par M6 le 17 septembre dernier s’intéresse à l’orthorexie, un trouble anxieux détecté à la fin des années 90 qui touche de plus en plus de Français. L’obsession des orthorexiques ? Manger sans additif, conservateur, pesticide, colorants, etc. quitte à passer des heures devant les étiquettes dans les supermarchés pour finalement se priver d’aliments essentiels pour une bonne santé. 4% de la population serait aujourd’hui touchée.

« Je ne méritais pas de tuer la carotte pour moi »

Le reportage part sur les traces de Nicole, 19 ans, victime d’un syndrome sévère d’orthorexie. A l’origine de son trouble, comme souvent chez les orthorexiques, il y a un intérêt pour les questions environnementales : « J’étais très sensible à l’écologie depuis petite » témoigne-t-elle le visage floutée, « l’état de la planète se dégrade continuellement. » Progressivement, elle a réduit son régime alimentaire et son engagement est devenu extrême jusqu’à avoir des idées un peu folles : « Ensuite, je suis allé sur la question de la vie… Avec la vie de la carotte qui valait moins que ma vie à moi. Du coup, je ne méritais pas de tuer la carotte pour moi. » C’est là qu’elle s’est arrêtée de manger…

« Là, j’ai l’impression de découper mon chien. »

Hospitalisée depuis 5 mois, Nicole suit un traitement qui consiste à lui faire manipuler de la viande (qui la « dégoûte »). Devant la caméra, elle explique : « Là, j’ai l’impression de découper mon chien. » Un peu plus loin dans le reportage, on rencontre Bérénice, une végétarienne convaincue, qui nourrit sa chienne avec des croquettes bio, végétariennes et sans gluten…

« C’est maladif, c’est une obsession »

Une autre jeune femme, Anne-Sophie, semble très inquiète à l’idée d’avoir un cancer lié à l’alimentation. Au supermarché, devant un étal de courgettes, elle déclare : « Les courgettes ont des formes bizarres », « elles sont toutes abîmées », « elles ont des égratignures », « on ne sait pas où elle a traîné (à propos d’une courgette, sic) », « on ne sait pas ce qu’elle a fait avant, cette courgette ». « J’ai l’impression qu’il y a des insectes qui ont été incorporés, des choses malsaines, des choses qui du coup pourraient me nuire. » Les pauvres courgettes resteront donc sur leur étal. La scène pourrait prêter à sourire et pourtant, comme le reconnaît Anne-Sophie, « c’est maladif, c’est une obsession » au point qu’elle a connu la malnutrition, une carence, des pertes de cheveux avant d’être hospitalisée… Sa crainte ? « Ingérer des pesticides, des toxines, du coup encrasser mon corps, le salir, mal vieillir, générer un cancer… » Résultat : 8 mois d’hospitalisation et une thérapie avec un psychiatre qui n’en finit pas. La jeune femme est aujourd’hui en rémission.

La responsabilité des écolos

A force de vendre de la peur et d’angoisser nos contemporains, voilà ce qui arrive. Générations Futures, Greenpeace ou encore L214 ont une sacrée responsabilité dans l’apparition et la propagation de l’orthorexie. Un point que ne soulève pas « 66 Minutes » mais qui n’aura pas échappé à nos lecteurs. Le reportage est à (re)voir ici (à partir de 17 »23′).

6 commentaires sur “L’orthorexie, la maladie des écolos

  1. C’est de l’orthorexie un peu tordue si l’on se réfère à toutes les alertes, portée par la presse étrangère, qui concernent les produits bio: ici aflatoxines sur du quinoa ( contamination en conservation certainement des insectes dans un pays à climat chaud) et fumonisines dans du maïs italien ( ici contamination au champ faute de pouvoir controler les insectes qui favorisent le développement des fusarium producteurs de fumonisines). Cela ne signifie pas que tout les bio dans tous les pays soit aussi exposé, mais il est clairement de produire bio sans mycotoxines dans pas mal de pays dans le monde, faute d’OGM et faute de pesticides agricoles notamment pour conserver le grain.
    Les aflatoxines sont des cancérigènes certains et à très faible dose, quelques centaines de milliers de cancers du foie ( entre autre) dans le monde chaque année à cause de la contamination notamment du maïs dans les pays tropicaux ( 4.5 milliards d’humains exposés, bien moins dans les pays développés, car moyen de gestion et possibilité de détruire les aliments trop contaminés), les fumonisines sont des cancérigènes possibles bien que le fait soit bien établi sur études de cohortes mais examen ancien donc moins conservateur en terme de risque que ce que le CIRC fait actuellement. C’est aussi un reprotoxique puisque à l’origine de malformations chez les nouveaux nés lorsque les mères sont exposées pendant la grossesse, parfaitement établi partout dans le monde, pas une hypothèse plus ou moins fumeuse mais un phénomène généralisé et avéré. On pourra lire, entre autre: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19389609 ou bien https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15051815
    Mais de ces risques là, avec des substances, notamment les fumonisines très présentes dans le maïs consommé ( additifs alimentaires ou alimentation sans gluten qui fait surtout appel au maïs pour remplacer le blé) nos orthorexiques tordus et très bobos, s’en foutent, pourtant y a raisons de craindre les bobos avec les afla et les fumos.

      1. @ Seppi, merci pour l’info
        De l’ergot dans le seigle, c’est systématique, bio et pas bio , 96% des produits de la boulangerie sont concernés selon une enquête réalisée pour l’EFSA en 2011, et encore 96% pour une dose supérieure à 1 microgramme /kg de produit transformé, les 4% restant en avaient certainement mais moins de 1 microgramme /kg .
        C’est la dose d’alcaloïdes et ses effets qui importe, on peut atteindre certaines années une dose qui provoque des troubles légers chez des personnes sensibles ou des troubles plus sérieux y compris chez des sujets moins sensibles, question de quantité de pain de seigle consommé et de durée de cette consommation.
        Une traduction courte depuis la langue de Goethe serait la bienvenue.

        Les contaminants naturels de l’aliment ne semblent pas être un sujet qui intéresse pas la commission UE, en revanche les autres pays dans le monde oui notamment l’Egypte mais aussi les canadiens, les autorités US, et les anglais qui en avaient marre de l’inertie de Bruxelles sur les sujets sérieux et de son excitation pour les sujets sans enjeu.

  2. oups, lire « mais il est clairement établi qu’il est difficile de produire bio sans mycotoxines dans pas mal de pays dans le monde. « 

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