Vers l’abondance durable. « L’argument démographique est une imposture. Il y a bien longtemps que je combats cette idée. Il y a largement de quoi nourrir tout le monde. La question est celle de l’équité, de la répartition des ressources. » Voici comment même Pierre Rabhi, fondateur du mouvement Colibris, prend ses distances avec la dernière éruption malthusienne de 15 364 scientifiques de 184 pays dont le « cri d’alarme » (sic), « d’une ampleur sans précédent » (re-sic), a été publié le 13 novembre dans la revue BioScience et dans Le Monde. Comme l’écrit Philippe Silberzahn sur son blog,
L’idée de l’appauvrissement inéluctable de nos ressources n’est pas neuve mais elle a particulièrement été illustrée par Thomas Malthus, auteur d’un ouvrage célèbre sur le principe de population en 1798. Dans cet ouvrage, Malthus énonce que la population croît exponentiellement tandis que la production agricole ne croît que linéairement. Conséquence : la famine à court terme. Solution : limiter la population.
Or Malthus se trompe et il suffit de regarder deux chiffres pour l’observer : quand il écrit son ouvrage, la terre compte environ 1 milliard d’êtres humains, fort mal nourris. La mortalité infantile est effroyable, l’âge au décès est de l’ordre de 40 ans. Elle en compte aujourd’hui 7 milliards et l’on meurt beaucoup moins de faim qu’à l’époque. La mortalité infantile, y compris dans les pays pauvres, est en nette diminution. Depuis Malthus, la terre a été capable de nourrir 6 milliards d’êtres humains en plus, et de les nourrir mieux.
En effet,
Bien souvent, la rareté n’est en effet que le produit d’une insuffisance technologique, d’un manque de connaissance. Prenez l’aluminium. Vous êtes-vous demandé pourquoi il coûte aussi peu cher? Cela n’a pas toujours été le cas. Pendant longtemps on n’a pas su le produire, bien qu’il soit l’un de métaux les plus abondants. Puis une invention américaine améliorée par un français en 1846 permet de l’extraire au moyen d’une solution chimique. Le procédé est coûteux. L’aluminium devient précieux et très à la mode pour faire… des bijoux! Lorsque Napoléon III recevra le Roi de Siam en visite officielle, les hôtes de marque auront des verres en aluminium, tandis que les autres se contenteront de verres… en argent. En 1886, nouvelle invention: l’aluminium peut être extrait au moyen d’un procédé électrique. Son coût de production s’effondre. Fini les bijoux, on passe aux cuillères pour tous. La rareté d’aluminium n’a dépendu que de notre niveau de connaissance technique. Ah certes, me répond-on, mais la quantité d’aluminium est finie! Que fera-t-on quand il n’y en aura plus dans le sol ? A cela je réponds : le temps que ça se produise, il pourra y avoir des substituts développés grâce à ce fameux génie humain; la diminution progressive des quantités extraites du sol augmentera son prix (merveilleux outil de régulation des ressources), ce qui facilitera une substitution; cette augmentation du prix rendra rentable la récupération des objets en aluminium pour les recycler, ce qui en retour empêchera les prix de trop monter; etc. Ce principe peut être généralisé: Nous pourrions ainsi évoquer la fabrication de carburant par des bactéries, déjà à un stade bien avancé, à tel point que lorsqu’on dira à nos petits enfants qu’on creusait des trous pour trouver du pétrole, ils se moqueront de nous, primitifs que nous sommes.
Conclusion de Philippe Silberzahn :
Non seulement nous n’allons pas vers la rareté, mais nous allons même vers l’abondance durable. Et non seulement notre avenir n’est pas bouché, mais nous ne sommes qu’au début d’un nouveau cycle d’innovation considérable. Dit autrement: nous n’avons fait, ces deux-cent dernières années, qu’égratigner le champ des possibles offert par la révolution scientifique.
Certes, il n’y a pas de problèmes de ressources naturelles , mais il va y avoir le problème d’avoir des centaines de millions de jeunes quasi illettrés, sans travail et élevés dans la haine des occidentaux. Les pays d’Afrique du Nord ( où la natalité repart à la hausse) et la Turquie vont tomber en faillite car la rente pétrolière va s’assécher et il n’y a rien pour prendre le relais. Les taux de chômage des jeunes sont déjà hyper élevés. Dans certains pays d »Afrique noire il y a 6 ou 7 enfants par femme qui survivent ( grâce effectivement à la technologie des occidentaux : vaccins, antibio… ) mais pas de perspectives ( pas assez d’écoles, pas de travail). A court terme des centaines de millions de gens pourront déferler sur l’europe pour prendre ses richesses; mais cela ne résout pas le problème à long terme. La solution raisonnable pour l’Afrique serait de faire un plan à la chinoise ( 1 enfant/ femme) jusqu’à nouvel ordre mais cela ne se fera pas car ils n’ont pas la volonté de se développer par eux mêmes et pour eux mêmes. C’est donc bien la régression et la misère qui attend l’Europe de l’ouest et l’Afrique et l’avenir appartient à l’Asie et à la Russie.
Toute ressemblance avec les thèses du FN ou autres partis extrémistes est purement fortuite ou involontaire. Hein ? Visor !
Malheureusement, le FN n’est pas le seul à véhiculer ce genre d’idées: elles sont de plus en plus partagées. Regardez ce que disent les « 15000 scientifiques » autour de la COP23
http://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-inedit-15000-scientifiques-lancent-cri-alarme-etat-planete-69220/
@ Enordi
« Toute ressemblance avec les thèses du FN ou autres partis extrémistes est purement fortuite ou involontaire. Hein ? Visor ! »
>>> Est-ce vraiment là le seul argument, la seule réflexion que vous avez faire? C’est un peu court et pas très haut non plus (en d’autres terme, çà vole plutôt bas….) et en outre ce n’est pas la première fois que avez recours à ce hoquet ici! Vous êtes un brin obsédé non?
L’ingéniosité humaine nous assure une très grande marge d’augmentation de la productivité agricole. Mais il faut accepter de dépasser les techniques ancestrales.
Voilà de sage constats , physicien !