L’usage du cuivre en agriculture fait l’objet depuis quelques mois de longs débats au sein de l’Union européenne et en France. Le cuivre, pour rappel, c’est le premier pesticide utilisé en France. Et ce n’est pas du côté des ONG anti-pesticides, paravents du lobby bio, que vous en entendrez beaucoup parler. Et pour cause, le cuivre, c’est le principal produit phyto utilisé dans cette filière. Le dire, c’est mettre fin au mythe bien tenace qui voudrait que le bio n’emploie pas de pesticides (cf. notre sondage Un Français sur deux ignore que l’agriculture biologique utilise des pesticides)
Dernièrement, c’est l’INRA et l’ITAB (Institut technique de l’agriculture biologique) qui ont mis en évidence les effets néfastes du cuivre pour l’environnement mais aussi les difficultés pour s’en passer. En clair, diminuer les doses : oui. Mais s’en passer totalement : non. C’est à la même conclusion que sont parvenues l’Autorité européenne pour la sécurité alimentaire (EFSA) et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) qui ont toutes deux estimé que l’utilisation du sulfate de cuivre comporte « certains risques pour les agriculteurs, les oiseaux, les mammifères et les organismes du sol, ainsi qu’un impact environnemental plus général ».
Etant donnée la politique actuelle du gouvernement sur le sujet « phytosanitaires », c’est donc logiquement qu’ils s’est opposé à la prolongation d’approbation du cuivre d’un an en décembre dernier (avant le vote de renouvellement complet de l’approbation d’ici juin prochain). Cette décision a t-elle bien été accueilli par le lobby bio? Silence radio. Et pourtant, c’est un sujet majeur pour la filière. Imaginez les représentants de Synabio solliciter Nicolas Hulot pour un renouvellement d’autorisation d’un pesticide. C’est probablement ce qui est en train de se passer.
Finalement, la bio se retrouve exactement dans la même situation que l’agriculture conventionnelle, la sollicitude (et la discrétion!) des media en plus. Bref, l’arroseur, arrosé…
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