Ce coup de gueule est signé Gérald Baudard, fils, petit-fils et arrière-petit-fils d’agriculteurs (Yonne) et publié dans La France Agricole du 7 février 2020 :
« Encore une incohérence de notre XXIe siècle. Si les néoruraux n’aiment pas les charmes de nos campagnes – cloches qui sonnent, coqs qui chantent, vaches qui meuglent, bruits de tracteurs, etc. – qu’ils retournent dans les grandes agglomérations où la pollution règne en maître (1). Dans ces dernières ou à Paris, aux heures de pointe, lorsqu’on prend les transports en commun, il n’y a pas de nuisances olfactives ou sonores ? Bizarrement, personne ne porte plainte contre la SNCF, la RATP ou toute autre régie de transport.
« La campagne, on l’aime ! Sinon, on reste en ville… »
Que l’on fiche la paix aux paysans qui perpétuent un savoir séculaire, malgré de plus en plus de contraintes. Ils ont un ministre de tutelle, qui ne cesse de se pâmer dans les matinales des radios ou sur les plateaux de télévision pour affirmer « qu’aucun gouvernement n’a jamais fait autant pour l’agriculture », de faire des annonces qui tardent à être effectives. Pourtant, l’agriculture est en souffrance, croulant sous le poids des lobbies écologistes, de la paperasse, des normes et de la concurrence déloyale. Le ministre ferait mieux de sillonner les campagnes pour aller prendre le pouls des agriculteurs. Le paradoxe français veut que malgré cette situation, des jeunes aient encore envie de relever le gant pour faire l’un des plus beaux métiers du monde. La campagne, on l’aime ! Sinon, on reste en ville… »
- Un projet de loi visant à protéger le « patrimoine sensoriel des campagnes » a été adopté le 30 janvier.
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