Monsanto à Trèbes, dure sera la chute

Partager sur : TwitterFacebook

Lutter contre Monsanto, un combat à la mode ! Mais se poser avant un minimum de questions sur les conséquences, c’est sans doute trop demander aux quelques personnes qui ont contesté le permis de construire de l’entreprise à Trèbes. La Dépêche du Midi a quand même le mérite d’en dire quelques mots.
Le semencier américain Monsanto décidera-t-il ou non de faire une croix sur les investissements qu’il comptait réaliser à Trèbes ? En ordonnant l’arrêt immédiat du chantier, le juge des référés du tribunal administratif de Montpellier, vient de placer la multinationale dans une situation délicate. Peut-être même dans une impasse. La nouvelle unité de production de semence qui devait entrer en service au mois de septembre, ne le sera pas avant plusieurs mois. Pour les semenciers travaillant sous contrat avec Monsanto c’est un coup dur. Dans l’Aude, selon Pierre Montiel, président du syndicat des semenciers, près d’une centaine d’agriculteurs sont directement concernés et travaillent exclusivement pour le compte du semencier. Qu’adviendra-t-il de leur récolte ? «Nous avons des décisions importantes à prendre, souligne Yann Fichet, responsable de la communication chez Monsanto. Et nous serons peut-être amenés à demander la destruction des plants qui viennent d’être semés».

En bref, à court terme, c’est une catastrophe économique pour toute une filière agricole de la région !

 

10 commentaires sur “Monsanto à Trèbes, dure sera la chute

  1. L’INSERM fait-il du génération future ?

    http://presse-inserm.fr/wp-content/themes/inserm/dfile.php?pdf=http://presse-inserm.fr/wp-content/uploads/2013/06/DP-EC-pesticides-def-web1.pdf

     » il semble exister une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte: la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et certains cancers hématopoïétiques (lymphome non hodgkinien, myélomes multiples) » incroyable !

    1. et?
      il y a quelques choses d’incroyables?
      vous venez de décourir que les substances actifs ont des effets?

    2. M./Mme CTX a (presque) entièrement raison sur ce coup-là. Sauf, évidemment, si le commentaire est de la provocation.

      Au terme d’une longue et (je l’espère) minutieuse étude* de la littérature, l’INSERM avait le choix de communiquer selon deux approches et deux modes. Sachant, d’une part, que les pesticides ne sont – évidemment – pas anodins ; d’autre part, que les études du genre de celles analysées portent essentiellement sur des -cides pour partie forcément anciens dont une grande partie – et, ce n’est pas un hasard, les plus préoccupants – ne sont plus utilisés aujourd’hui ; enfin que la population agricole n’est pas outrageusement affectée par les maux du siècle et est, au contraire, plutôt en meilleure santé que la moyenne du reste de la population (étude AGRICAN dont on attend toujours les résultats détaillés).

      Il y avait donc l’approche positive, qui aurait consisté à mettre l’accent sur les cas pour lesquels on n’a pas mis en évidence de liens, ou pas de liens avec un niveau de certitude suffisant. Et il y avait l’approche négative…

      Il y avait aussi le mode rassurant. Après tout, l’étude bibliographique a porté, par l’intermédiaire des méta-analyses, sur un nombre important de publications, dont beaucoup émanent de chasseurs de liens, dont certains sont des anti-pesticides déclarés et militants. Et il y avait le mode alarmiste.

      Il faut aussi considérer le fond.

      Dans le cas des lymphomes non-hodgkiniens, par exemple, les experts concluent à une forte présomption de lien d’après les résultats de 7 méta-analyses et d’une cohorte prospective.

      Mais qu’écrivent-ils dans la synthèse ?

      « Les sept méta-analyses ont rapporté une augmentation du risque de survenue de LNH allant de 3 % à 98 % chez les professionnels exposés aux pesticides comparés à la population générale. L’augmentation de risque est statistiquement significative dans cinq méta-analyses. Pour deux méta-analyses, l’une étant une mise à jour des résultats de l’autre, il n’y avait pas de significativité statistique. La plus forte augmentation significative du risque a été observée pour les travailleurs en industrie de production de pesticides avec un excès de risque de survenue de LNH de 98 %. Cependant, au sein de chaque méta-analyse, la forte hétérogénéité existant entre les enquêtes épidémiologiques requiert une grande prudence dans l’interprétation des résultats.

      « Les données les plus récentes issues de la plus importante cohorte prospective actuellement menée aux États-Unis, dans les États de l’Iowa et de la Caroline du Nord (Agricultural Health Study, constituée de plus de 50 000 exploitants agricoles et près de 5 000 applicateurs professionnels de pesticides) ont montré que ni l’incidence des LNH ni la mortalité observées chez les exploitants agricoles applicateurs de pesticides ou chez les applicateurs professionnels, et chez leurs conjoints, exposés aux pesticides n’est statistiquement différente de celle de la population générale. Sachant qu’un déficit de risque était observé dans l’Agricultural Health Study pour l’ensemble des cancers, des ratios d’incidence et de mortalité standardisés relatifs ont été calculés afin de tenir compte de ce facteur (en divisant la valeur observée pour une localisation donnée par celle observée pour l’ensemble des cancers moins celle de cette localisation). En procédant de la sorte, un excès de risque significatif de survenue de LNH de même qu’une augmentation statistiquement significative des décès dus à ces lymphomes ont été observés. Les résultats d’incidence suggèrent que le risque serait limité aux lymphomes impliquant les cellules B. La cohorte française Agrican est encore trop récente pour permettre de disposer de données suffisantes pour chaque type de cancer lympho-hématopoïétique. »

      Conclusion, pour ma part : ça me rend très perplexe, et suspicieux.

      Mais revenons à la comm’, pour le cancer de la prostate :

      « D’après les données de la littérature, une augmentation du risque existe chez les agriculteurs, les ouvriers d’usines de production de pesticides et les populations rurales (entre 12 et 28% selon les populations). Quelques matières actives ont été spécifiquement documentées, en population générale : chlordécone ; en population professionnelle : carbofuran, coumaphos, fonofos, perméthrine. Toutes sont actuellement interdites d’usage. Pour certaines d’entre elles, un excès de risque est observé uniquement chez les agriculteurs ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate. »

      Quel est l’intérêt de citer des matières actives maintenant interdites ?

      Et que penser du « [d]’après les données de la littérature… », quand AGRICAN nous annonce -15 % (différence statistiquement significative) ? Ces -15 %, c’est certes sur les décès, mais y a-t-il quelqu’un dans la salle pour nous prétendre que c’est parce que les cancers des agriculteurs sont mieux soignés ?

      Enfin, dernière remarque : l’inénarrable Veillerette a déjà interprété la chose à sa manière :

      http://www.generations-futures.fr/pesticides/pesticides-sante-expertise-inserm/

      D’où le « presque » en début de commentaire. Quoi que fassent nos instances de recherche, M. Veillerette fera toujours pire.

      _________________

      *  Le texte intégral n’est pas encore en ligne… C’est à se demander quelle était l’urgence de la communication…

      1. @wackes seppi

        exact mais déjà 161 pages à lire qui bien entendu sont bien plus nuancées que ne le laisse entrevoir (comme d’habitude) le communiqué de presse et surtout que l’usage qu’en feront les escrolos bobos du style Veillerette….

  2. Le risque est augmenté pour une exposition PROFESSIONNELLE.
    Rien à voir avec l’exposition de tout un chacun comme l’incompétent Veillerette voudrait le faire croire.

  3. Le problème est que le pékin moyen ne lira pas le doc de l’Inserm même si elle est complète.
    Ce qui compte , c’est le tapage que feront les marchands de peur.

Les commentaires sont fermés.