Enquête ou caricature ?

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lepoint« Du poison dans nos assiettes », c’est le titre d’un dossier publié ce matin dans Le Point. Cette enquête sur les pesticides est une caricature de reportage. Tout y est : Monsanto et ses produit interdits, le cas d’un agricultuer qui crache du sang, les rivières entièrement polluées, les fruits et légumes contaminées, le bio ignorée et sous-développée, l’UIPP championne des relations presse, le lobbying au Parlement Européen sans oublier François Veillerette. Bref, un dossier pauvre sur le fond surfant sur les idées reçues. Plus encore, les journalistes Christophe Labbé et Olivia Recasens vont loin en véhiculant un puissant sentiment de peur et d’angoisse, à l’image du titre « du poison dans nos assiettes ».

Morceaux choisis :
« Chaque année en France, plus de 75 000 tonnes de fongicides, insecticides et autres herbicides sont épandus sur les champs. Ce qui fait de nous le premier utilisateur de pesticides  en Europe et le troisième au niveau mondial, derrière les Etats-Unis et le Japon. Les paysans pourraient être les premières victimes des molécules chimiques.(…) La Mutualité sociale agricole (MSA), qui sert de médecine du travail pour la profession, a attendu 2 005 pour lancer ses propres enquêtes. Résultat: un agriculteur sur six souffrirait d’effets indésirables liés à l’utilisation des ces substances chimiques. On attend pour la fin de l’année les résultats de l’enquête Agrican. Menée par la MSA auprès de 70 000 agriculteurs en Gironde et dans la Manche, elle cible le lien pesticides-cancers. «Des études montrent effectivement une légère augmentation de certaines maladies mais sans lien avéré avec nos produits. Il ne s’agit que de suspicions», rétorquent les industriels du phytosanitaire. Jean-Charles Bocquet dirige l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP). Comprenez: le lobby des fabricants de pesticides. C’est lui que les géants comme Bayer CropScience, DuPont, Syngenta ou BASF Agro envoient au front pour rassurer les consommateurs en faisant passer les bons messages aux journalistes [NDLR : sauf à ceux du Point visiblement. Et ils ne sont pas les seuls vue l’image des firme dans les médias]. Et le patron de l’UIPP d’expliquer: «Toutes les molécules autorisées ont fait l’objet d’évaluations précises. En l’état des connaissances actuelles, utilisées correctement, elles ne présentent aucun risque pour la santé de l’agriculteur ou du consommateur.» Un discours qui ne satisfait pas François Veillerette, l’ex-président de Greenpeace France, aujourd’hui à la tête de l’association écologiste MDRGF et administrateur du réseau PAN Europe, un groupement d’ONG spécialisées dans la traque aux pesticides. [NDLR : rien que ça. voir ici le portrait de François Veillerette] (…) Au rayon légumes, poivrons, piments, melons, tomates, poireaux, laitues, épinards et céleris branches occupent les premières places, avec pour ces derniers 4 2% d’échantillons au-dessus des LMR! Selon l’UIPP, ces dépassements «n’entraînent pas de problème pour la santé humaine, compte tenu des marges de sécurité qui sont prises pour rester en deçà des seuils toxicologiques». Il n’empêche. 80% des Français se disent inquiets des effets des pesticides  sur leur santé (2). Vous pensez qu’il suffit de bien laver et peler les fruits et légumes pour être débarrassé de ces molécules chimiques? Faux: certaines substances peuvent migrer à l’intérieur, jusqu’à 8 millimètres de profondeur. «Les producteurs de jus d’orange savent que plus ils tardent pour presser leurs fruits, plus les fongicides s’enfoncent dans la pulpe. C’est d’ailleurs pour tenir compte de cette migration que les labos agréés analysent l’orange, peau comprise, puis divisent par dix le résultat trouvé», précise François Veillerette. (…) Les industriels ont rallié sous leur bannière les agriculteurs et tous se battent afin que l’Europe mette de l’eau dans son vin: envoi de pétitions à Bruxelles qui annoncent l’Apocalypse pour l’agriculture française, réunions d’information à l’Assemblée afin de sensibiliser les députés avec comme argument massue la perte de 500 000 emplois dans le secteur agricole. Au ministère de l’Agriculture, une commission d’une cinquantaine de membres s’active pour faire remonter à Bruxelles les doléances des producteurs. Un lobbying plutôt efficace puisque les eurodéputés ont déjà promis de revoir leur copie. (…) Suffit-il d’acheter bio pour échapper aux pesticides? Non: au moment des grands épandages, des nuages «pesticidés» se forment dans l’atmosphère et attendent la pluie pour nous tomber dessus. (…) Au printemps, les Parisiens ont ainsi sans le savoir une trentaine de pesticides qui flottent au-dessus de leur tête… »

Incroyable…

Pour information lire aussi l’article « Tromperie sur le bio »

17 commentaires sur “Enquête ou caricature ?

  1. Enquête ou caricature dites-vous?
    Cà n’est ni l’un ni l’autre. Ce n’est qu’un immonde touche-cul indigne
    d’un canard comme LePoint. Rien que des resucées des poncifs éculés, des
    déformations grossières, des approximations ridicules, des affirmations sans le moindre soupçon de l’ombre d’une preuve, destinées à rien d’autre qu’à l’entretien et au grossissement des peurs des populations crédules et sans moyens de se faire leur propre opinion. Pitoyable d’en arriver là pour justifier des positions injustifiables.

  2. « Poison dans notre Assiette »
    Je suppose que Christophe Labbé et Olivia Recasen souhaitaient apporter une contribution objective pour éclairer leurs lecteurs. Cette louable intention aurait pu être le résultat d’une étude sérieuse , de recherche de documents et de communications scientifiques Or ces deux « journalistes » ? ? se sont contenté d’un article polémique reprenant les délires alarmistes de François Veillerette et du MDRGF
    Il aurait été honnête de signaler que la Direction générale de la santé et de la répression des fraudes ( DGCCRF) a publié début janvier le rapport de ses observations 2007 qui concluait que 96,20 % des 3.742 échantillons de Fruits et légumes analysés étaient conformes à la législation et que 58,7 % des légumes ne contenaient aucune trace de produits de traitement
    Ils auraient pu également prendre connaissance du rapport 2008 de la Direction générale de la Santé et de la protection du Consommateur de la Commission Européenne (DG SANCO), sur les résultats des contrôles de résidus des produits phytopharmaceutiques (ou pesticides) dans les produits d’origine végétale qui montre également que plus de 95% des échantillons analysés sont conformes à la réglementation. et que le dépassement de LMR est sans risque pour la santé du consommateur
    Ils ont préférés un titre accrocheur, des informations alarmistes et parcellaires . Sachant que les problèmes de l’alimentation sont très anxiogènes pour une population mal informée cet article résolument alarmiste était certain d’attirer des lecteurs et de doper les ventes du magasine
    Il était probablement intéressant de signaler le terrible accident en 2004 d’un agriculteur de Charente dont les symptômes ont été reconnu comme maladie professionnelles. Afin de ne pas faire d’amalgames et de récupération, il faut se poser la question de savoir si c’est au cour d’utilisation de son herbicide, ou si c’est comme vu dans certains documents au cour du nettoyage d’une cuve sans les protections d’usage que cet accident aux effets dramatiques pour ce malheureux agriculteur sont survenus ? Bien sûr les phytosanitaires sont de produits toxiques qu’il faut utiliser suivant des règles strictes .Parce que apparemment il y a eu des milliers d’utilisateurs de cette spécialité, et un seul cas médiatisé
    Enfin, puisqu’il est question de qualité de l’air les rédacteurs aurait pu signaler aux lecteurs que Selon plusieurs études européennes, dont celle de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur pour la France, les enfants respirent un air généralement plus pollué à l’intérieur des écoles qu’à l’extérieur.

  3. @ Claude Besnard

    Je n’ai pas entendu parler de cet accident. Vous serait-il possible de me fournir un point de départ pour que je fasse mes recherches? Je vous en remercie.

  4. « Afin de ne pas faire d’amalgames et de récupération, il faut se poser la question de savoir si c’est au cour d’utilisation de son herbicide, ou si c’est comme vu dans certains documents au cour du nettoyage d’une cuve  »

    >> Selon les circonstances que vous soulevez, il s’agirait soit d’une maladie professionnelle, soit d’un accident du travail…..

  5. « Il aurait été honnête de signaler que la Direction générale de la santé et de la répression des fraudes ( DGCCRF) a publié début janvier le rapport de ses observations 2007 qui concluait que 96,20 % des 3.742 échantillons de Fruits et légumes analysés étaient conformes à la législation et que 58,7 % des légumes ne contenaient aucune trace de produits de traitement
    Ils auraient pu également prendre connaissance du rapport 2008 de la Direction générale de la Santé et de la protection du Consommateur de la Commission Européenne (DG SANCO), sur les résultats des contrôles de résidus des produits phytopharmaceutiques (ou pesticides) dans les produits d’origine végétale qui montre également que plus de 95% des échantillons analysés sont conformes à la réglementation. et que le dépassement de LMR est sans risque pour la santé du consommateur »

    >> Ils ne pouvaient pas !!!
    Ils étaient cornaqués par Veillerette… Et s’ils avaient mentionné les résultats auxquels vous faites référence, çà foutait toute la stratégie de veillerette en l’air….
    Les journaleux sont toujours les premiers à donner des leçons d’éthique et de déontologie n’est-ce pas?

  6. Il est formidable ce site je commence à devenir addict. Vous avez une vision simples des choses : tous ceux qui ne sont pas d’accord avec vous sont manipulés ou manipulateurs, il y a un complot vert (contre qui on se le demande) mais vous allez tous nous sauver de ces fumiers qui disent qu’il vaut mieux des légumes sans pesticides qu’avec…la télé, france inter, le point, le monde,les échos, tous les médias, de droite, de gauche, du milieu sont manipulés , c’est à mourir de rire.
    pourtant les chiffres de zygomar sont le meilleur des aveux : 58% sans trace de produit de traitement c’est 42% qui en contiennent ! Et TOUS les scientifiques sérieux vous diront que les doses infimes de pesticides variés accumulés dans l’organismes sont dangereux pour la santé,que les normes sont avant tout un compromis entre économie et risques sanitaire mais en aucun cas une sécurité. Il est scientifiquement établi que la pollution (toute la pollution chimique, bien sur il n’y a pas que les pesticides) est responsable d’un pourcentage élevé de cancer mais « Nature » et « Science » sont sans doute également manipulés par le lobby vert !.
    Vivement demain que je rigole encore, et pourtant je ne suis pas un fan du retour à la bougie et des verts, mais vous êtes trop marrants !

  7. @Ray

    « vous allez tous nous sauver »

    => malheureusement…non…

    « Il est scientifiquement établi que la pollution (toute la pollution chimique, bien sur il n’y a pas que les pesticides) est responsable d’un pourcentage élevé de cancer »

    => à n’importe quelle dose? … certainement pas, aucun scientifique sérieux de prétendrait cela… vous fantasmez mon cher.

  8. Tu a parlé de « doses infimes » (soit suivant la définition chimiques, extrèmement faibles)… ce qui revient donc au même.

  9. Oui, doses infimes (de l’ordre du microgramme), correspondant aux normes actuelles, qui s’accumulent tout au long d’une vie dans l’organisme et finissent pas ne plus être infimes du tout car leur demi-vie peut-être très longue.De plus les différents composants peuvent avoir des effets synergiques. la mutualité sociale agricole reconnait d’ailleurs certains cancers d’agriculteurs ( des lymphomes pour la plupart) comme maladies professionnelles.
    Même s’il sont plus exposés que les consommateurs ils ne reçoivent pas non plus des kilos. Vous feriez mieux de consacrer votre énergie à défendre la santé des agriculteurs plutôt que de mener un combat d’arrière garde pour faire perdurer des pratiques dangereuses pour tout le monde (sauf pour l’industrie chimique).Je suis bien placé pour savoir que la majorité du monde agricole ne pense pas comme vous et a une conscience claire des risques que vous niez.

  10. @ray visionnisme
    « Je suis bien placé pour savoir que la majorité du monde agricole ne pense pas comme vous  »
    il s’agit d’une information gratuite : en quoi êtes vous mieux placé que les certains internautes proches du milieu agricoles qui se retrouvent sur ce site ?

    « Vous feriez mieux de consacrer votre énergie à défendre la santé des agriculteurs  »
    en quoi les commentaires contre les mensonges de Veillerette et consors sont-ils incompatibles avec le fait que le monde agricole doit progresser et notamment sur le volet environnement?
    Vous me semblez recycler les généralités véhiculer par M. Belpomme.Je vous recommande ( puisque vous citez la MSA) de consulter les conclusion du colloque santé de la MSA de septembre 2006 à Tours , de même que les conclusions du GRECAN en 2007 qui montrent que les agriculteurs ont moins de cancer que le reste de la population.

  11. @Ray

    « Oui, doses infimes (de l’ordre du microgramme), correspondant aux normes actuelles, qui s’accumulent tout au long d’une vie dans l’organisme et finissent pas ne plus être infimes du tout car leur demi-vie peut-être très longue »

    Affirmation sans fondement pour la quasi-totalité des substance (hormis quelques minéraux comme le plomb ou le mercure)
    Vous connaissez la signification du terme « métabolisation »???
    Je ne crois pas… alors renseignez-vous…

    « mener un combat d’arrière garde pour faire perdurer des pratiques dangereuses pour tout le monde »

    Et hop… un petit slogan… 😉

    « Je suis bien placé… »

    Je suis bien placé pour savoir que des millions d’agriculteurs du sahel placent toute leurs espérance dans une modernisation de leur agriculture (incluant, dans l’ordre, angrais, produits phytosanitaire ou les OGM permettant de s’en passe, et mécanisation)…. et ce pour passer d’une agriculture de survie à une agriculture leur permettant d’espérer un avenir meilleur pour leur familles et leurs pays.

  12. « ….pourtant les chiffres de zygomar sont le meilleur des aveux : 58% sans trace de produit de traitement c’est 42% qui en contiennent !… »

    >> Ne faites pas dire aux autres ce que vous souhaitez qu’ils aient dit….. Lisez plutôt les rapports de l’AFSSA et de la Commission qui analysent les résultats et dont les conclusions ne sont pas celles que vous dites….

    « …. Et TOUS les scientifiques sérieux vous diront que les doses infimes de pesticides variés accumulés dans l’organismes sont dangereux pour la santé, »

    >> Vous datez mon vieux. Renseignez-vous. Les pesticides qui s’accumulaient, essentiellement les organochlorés, ont été interdits il y a belle lurette… Les matières actives modernes ne s’accumulent plus dans dans les organismes vivants, ils sont très rapidement métabolisés (cherchez dans votre dictionnaire la signification de se terme) et sont rapidement éliminés. Si une matière active nouvelle montrait des propriétés cumulatives dans l’organisme au cours des études de laboratoire requises pour la constitution d’un dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché, eh! bien elle ne serait purement et simplement pas autorisée. C’est aussi simple que çà!! Au lieu de comporter des sornettes qui datent, renseignez-vous ailleurs que chez veillerette, nicolino, belpomme, seralini et consorts…Vous aurez l’air moins ridicule.

  13. ecolo en colère,
    est-ce que tu as un lien sur ces conclusions du GRECAN?
    De même que sur le site EUROPA, DGSANCO, j’ai du mal a trouver le rapport dont Claude Besnard fait référence.
    J’ai trouvé celui-ci qui fait le point sur la recherche épidémio et ses lacunes sur la prospective, en France notament, n’excluant pas les nombreux facteurs autres que pesticides en agriculture.
    http://www.inma.fr/telechar/Telechargement_Doc/revue_prat/40-RDPspec-10_baldi.pdf

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