La revue L’Ecologiste dénonce la langue de bois vert

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Dans le dernier numéro de L’Ecologiste, son rédacteur en chef, Thierry Jaccaud, lance quelques piques à la liste Europe Ecologie, récemment constituées pour les prochaines Européennes par les médiatiques Daniel Cohn-Bendit, José Bové et consorts.

Il leur reproche en fait d’utiliser dans leur Manifeste des termes « faibles » ou « flous ». Autrement dit, d’user de la langue de bois.
Ainsi, Jaccaud écrit : « Quelle est la proposition concernant les OGM et les pesticides ? La voilà : “Refus des risques de contamination par les OGM ou les pesticides”. C’est tout ? C’est tout. C’est faible. C’est extrêmement faible. » Et il ajoute qu’il faudrait plutôt défendre une interdiction des cultures OGM en plein champ et une agriculture zéro pesticides. Concernant le nucléaire et les agrocarburants, le Manifeste d’Europe Ecologie propose « la décroissance des flux de matière et d’énergie sans recours au nucléaire ou aux agrocarburants ». Thierry Jaccaud commente : « Si l’on peut féliciter les rédacteurs du texte d’avoir casé le mot-clé « décroissance », on ne peut qu’être affligé de ce jargon incompréhensible ». Il précise qu’il faudrait, plus explicitement, exiger une sortie rapide du nucléaire et l’arrêt complet des agrocarburants.
Le rédacteur en chef de l’Ecologiste s’attriste aussi de voir que l’expression « agriculture biologique » n’apparaît même pas dans le Manifeste, affirmant que « si les écologistes de ce rassemblement ne prononcent même pas l’expression « agriculture biologique », qui le fera ? » Mais ce n’est pas la seule omission que semble regretter Thierry Jaccaud ! Il y a aussi la décroissance démographique !

Il s’interroge : « Peut-on même espérer que le tabou de la question de la population soit abordé ? Qu’il soit dit qu’une politique familiale se doit d’être sociale et non pas nataliste ? Que les problèmes seraient plus simples à résoudre à 8 milliards d’habitants qu’à 9 ou 10 ? Qu’à long terme une décroissance de la population serait souhaitable ? Que René Dumont, qui l’a toujours affirmé, soit cité ? Et si les écologistes de ce rassemblement ne prononcent même pas le mot « surpopulation », qui le fera ? » Il est évident que sur ce sujet sensible de la surpopulation, Thierry Jaccaud dit tout haut ce que beaucoup d’écologistes pensent tout bas. Cependant, les écologistes ont sans doute une bonne raison pour utiliser la langue de bois et ne pas dire pas tout haut ce qu’ils pensent tout bas. Osons une hypothèse hardie : peut-être que formulées clairement et sans tabous, certaines des propositions radicales écologistes seraient vigoureusement et massivement rejetées par l’opinion publique ? Alerte Environnement se propose de prochainement vérifier cette hypothèse auprès des citoyens français.

2 commentaires sur “La revue L’Ecologiste dénonce la langue de bois vert

  1. Autre hypothèse :

    Entre le radical Bové, plutôt porté sur la décroissance, et le libéral Cohn-Bendit, il y a un monde.

    Rester vague et flou permet de contenter tout le monde et de maintenir ce semblant d’unité des écologistes

  2. Bonjour,

    Si l’on reconnait « péril en la demeure » . . . L’option de décroissance préconisée par Mr Jaccaud est non seulement inévitable économiquement, mais, est à organiser dans une direction de survie générale.

    Dans l’Ecologiste N° 31, Mr Jaccaud parle éoliennes en posant des aspects de « connaissances » dans le domaine . . . A l’échelle de la vulgarisation.

    Pour ce qui concerne le principe même d’une éolienne, un des moyens énergétiques envisageables parmi d’autres, en renouvelable, afin de pouvoir minimiser le nucléaire,
    il faut savoir (et l’expérimental le prouve) que :

    – La puissance d’une machine résulte du produit : COUPLE MOTEUR x VITESSE DE ROTATION . . .
    – Le COUPLE MOTEUR est directement lié à la pression exercée par le vent sur une hélice . . .
    – A peu de pression résulte peu de couple moteur . . .
    – La PRESSION sur hélice est en rapport avec la surface active exposée au vent, c’est à dire de la surface globale des pales . . .
    – Cependant, comme un accroissement de la profondeur du profil de pale de 2 fois ne génère qu’une augmentation de 1,66 environ, il est plus opportun d’accroître le nombre de pales . . .
    – Au démarrage, le couple moteur est directement proportionnel au nombre de pales engagé;
    – Ce couple moteur perdure et confère toujours à la multipale un avantage de puissance, qui, cependant s’estompe vers des vitesses de vents dépassant 14 m/s.

    Il convient de savoir également (c’est impératif), que :

    – Si l’on met en jeu une hélice de deux ou trois pales, et, une autre de 12 pales, la vitesse de rotation sera la même . . . Si l’on utilise, bien entendu, même type de pale et qu’on les place à même calage de pas . . .
    – L’avantage de vitesse serait même à la multipale (les assistants d’Eiffel ont comparé ce qui n’était pas comparable),
    – La vitesse de rotation, pour un pas déterminé, est exactement fonction de la vitesse de vent,

    Pour aller plus loin, il faudrait comprendre qu’il existe un certain coefficient de réceptivité de pression, qui, à grandes vitesses de vent (supérieures à 12 m/s) et grande vitesse de rotation, permet aux machines actuelles de fournir un peu d’énergie.

    Mais, par vents modérés, ces machines sont pratiquement de production nulle et, parfois, il convient de les lancer pour se donner quelques illusions d’efficience.

    En dehors du simple « bon sens », comme disait un de nos anciens présidents,
    mais surtout par les calculs, il est possible de prouver qu’il a été fait le plus mauvais choix, et, qu’il est possible de produire 3 à 4 fois plus en cours d’année sur site très ventés, pour pas plus de coût, et, 5 fois plus sur site de vents modérés.

    C’est à dire qu’il semble bien idiot de se congratuler lorsque les puissances installées s’accroissent, alors que l’énergie produite est presque dérisoire et difficilement exploitable de par son évolution en dents de scie, mais, il y a maintenant beaucoup de requins qui en profitent.

    Bien cordialement.

    François Carré

    P.S. : si vous avez le désir d’en savoir plus, consultez nos commentaires par la rubrique : « éolien selon François Carré ».

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