Révélé par Le Figaro, le rapport de l’Afssa sur le maïs OGM de Monsanto est au cœur de l’édito d’Yves Thréard dans le même quotidien. Pour reprendre le tire de son édito, les OGM sont pour Yves Thréard « une affaire très politique ». Selon lui, la science s’oppose à la vox populi sur ce sujet plus que polémique. Si les scientifiques concluent depuis plusieurs années à l’innocuité du Mon 810 sur la santé humaine, l’opinion est persuadée (de manière sincère) de sa dangerosité. Yves Thréard se réfère aux conclusions de l’Afssa de 2004 et à celles de l’Académie des Sciences. Et il se demande quelle sera l’attitude de Jean-Louis Borloo la semaine prochaine à Bruxelles. « Quelle attitude va donc adopter le gouvernement français, qui avait demandé l’année dernière à l’Union européenne un moratoire d’un an gelant la culture du maïs MON810 ? Cette faveur avait été accordée à la condition que la France revienne avec des preuves de sa dangerosité. Le 16 février, à Bruxelles, Jean-Louis Borloo devra donc se rendre à l’évidence. »
L’éditorialiste déplore donc la politisation du débat sur les OGM qui rend inaudible toute analyse scientifique. « En fait, dans ce débat sur les OGM, rien n’est scientifique, tout est politique. Le contexte de l’époque a contribué à le biaiser. Le progrès est souvent regardé comme suspect, la précaution est devenue un sage principe. Et quelques regrettables affaires de santé publique n’ont pas arrangé les choses (sang contaminé, maladie de Creutzfeldt-Jakob, hépatite B…). Le terreau a été habilement cultivé par les batteurs d’estrade, les dévots du bio, les tenants de l’altermondialisme pour que le greffon anti-OGM se développe solidement dans les sondages. Le mensonge et l’hypocrisie payent : les sondés ignorent-ils que le bétail européen est élevé avec du soja OGM importé ? (…) La raison va-t-elle enfin l’emporter ces prochains jours ? Scientifiques, médicaux, économiques, financiers, les arguments ne manquent pas pour laisser le champ libre au maïs MON810. Les experts ont fait leur travail, à l’abri de la pression des lobbys. Aux politiques désormais de ne pas céder à la démagogie. »
Voilà un édito qui ne va pas manquer de faire couler de l’encre…
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