Le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, était interrogé dans Le Figaro du 7 octobre 2009. A la question « Quelles sont les leçons de la législative partielle de Rambouillet ? », il répond clairement : « La première, c’est que la candidate socialiste était absente du second tour. La deuxième, c’est que si le candidat UMP s’était affiché davantage comme celui de la majorité, cela aurait affermi sa position. »
Que les électeurs aient failli préféré l’original (la candidate Europe Ecologie, Anny Poursinoff) à la copie (le candidat UMP Jean-Frédéric Poisson) ne semble pas lui traverser l’esprit. Car Nicolas Sarkozy, en donnant un écho inédit aux revendications écologistes a indéniablement légitimé leur discours auprès de l’électorat traditionnel de la droite. Le Figaro ne sous-entend pas autre chose : « Nicolas Sarkozy reçoit Cécile Duflot, Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno vont chez les Verts. Certains dans la majorité craignent que cela fasse le jeu des écolos. »
Et Guéant de répondre laconiquement : « Le président ne cherche pas à rallier les Verts. Il exprime des convictions profondes dans le domaine de l’environnement et du développement durable. Nous avons avec les Verts des convergences sur certains points. Mais aussi des divergences sur le nucléaire ou la décroissance. Nous, nous voulons la croissance qui permet le progrès et l’amélioration du bien-être social. Nous n’avons pas la même idéologie. »
Pas sûr que les électeurs aient bien compris la différence vu que l’UMP et les Verts partent du même postulat, contestable et contesté, celui des origines anthropiques du réchauffement climatique et de l’urgence d’agir contre.
Le patron de l’UMP Xavier Bertrand a bien perçu le risque de confusion et appelle à « ne pas confondre l’écologie portée par la majorité et l’écologie que portent les Verts, synonyme de décroissance et de refus du nucléaire » . « J’ai demandé » à la secrétaire d’Etat à l’Ecologie Chantal Jouanno « de faire tout un travail politique pour faire la différence entre être écologiste et être Verts ». Il y a urgence… Les élections régionales approchent !
Pour continuer à gêner le PS sans subir la concurrence des Verts au second tour, Claude Guéant a une solution : « le scrutin uninominal à un tour pour 80% des conseillers territoriaux. Les 20% restants (étant) élus au scrutin proportionnel ». Une réforme des modes de scrutin qui devrait bientôt permettre au candidat du parti arrivé en tête au premier tour mais minoritaire… de l’emporter. Les divisions à gauche et à gauche de la gauche favorisent de facto l’UMP qui rassemble désormais jusqu’aux proches de Philippe de Villiers et qui bénéficie d’un Front national affaibli.
Même si le secrétaire général de l’Elysée assure qu’ « il n’y a pas de projet d’étendre ce système à d’autres élections ». Comme les législatives. « Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour aujourd’hui ». Car selon lui, « le président est convaincu que ce qui compte, c’est la dynamique du premier » tour.
Comme il est d’ailleurs convaincu que le dioxyde de carbone – qu’il confond avec le carbone – endommage la couche d’ozone…
Les députés UMP ont raison de se faire du soucis…
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