Hier proclamé en long, en large et en travers sur les ondes, à la télé et dans les journaux, le réchauffement climatique est aujourd’hui l’objet d’une incertitude grandissante. En témoigne cet édito de Philippe Bouvard publié ce week-end dans le Figaro Magazine.
Le refroidissement de la planète ne ferait pas que des heureux !
On ne peut plus compter sur rien. Même pas sur loe réchauffement de la planète. L’ajournement à une ou deux décénies de l’apocalypse, annoncée puis infirmée par des climatologues sourcilleux, menace d’assécher provisoirement le juteux filon qui nous vendait au prix de l’or la peur d’être enseveli sous les flots. Tant que les océans ne sont plus disposés à monter et que le soleil semble s’être lassé d’éclairer nos obscurités, les standards téléphoniques peuvent recommencer à diffuser en boucle Les Quatre Saisons de Vivaldi. Les dommages collatéraux du refroidissement risqueraient de n’être pas moins considérables que les catastrophes liées au phénomène inverse : mise en sommeil du programme écolo ; appauvrissement du discours politique ; faillite d’un business qui inondait le marché citoyen de bons sentiments, de Vélib’, de légumes bio, de véhicules électriques et de maisons plus intelligentes que leurs occupants. La nécessité de patienter un peu avant de repeindre le monde en vert n’ira pas non plus sans que les professionnels du suffrage universel soient amenés à enfourcher d’autres dadas. Ils auront le choix entre la protection d’une espèce aussi menacée que la classe moyenne, l’alphabétisation des animaux de compagnie, la gratuité complète des transports amoureux, la création d’une chaire de langue de bois au Collège de France, l’évangélisation des bêtes à bon Dieu, l’institution de la semaine de deux jours, l’indemnité versée aux nouveaux-nés qui ne pleurent pas la nuit, le statut d’auto-entrepreneur accordé aux célibataires qui draguent en voiture et, enfin, grâce à la réforme des collectivités territoriales, la fonte des notables appelés à remplacer celle des neiges.
Allez Bouvard, il est temps de fermer ton théâtre.
Sous les belles lettres et le style ironique, le constat désabusé d’un homme à l’automne de sa vie, dépassé par le monde qui l’entoure – cela dit je crois qu’il ne soit pas le seul.
(P.S. : la photo est bien choisie : il a l’air aussi suffisant que son article).
Philippe Bouvard, une grosse tête, que dis-je un spécialiste du climat. Pour un journaliste du rire comme lui, l’intérêt est juste de faire « un papier », « une chronique ». Aller à contre pied permet d’attirer l’attention. C’est ce qu’il a bien fait fait toute sa vie, écrire des chroniques.
bravo Bouvard,
Heureusement qu’il est là pour nous faire rire, pour rappeler à tous ces suffisants qui croient avoir tout compris,qu’en dernier ressort c’est la confrontation avec la réalité qui détermine la validité d’une théorie. Le simple fait que depuis dix ans le climat ne se réchauffe plus est déjà un sacré revers pour les tenants du réchauffement anthropique!
P. Bouvard glose à la marge de la marge, surfant sur un lichen médiatique, socle de la girouette d’une perception de la réalité pour un grand nombre.
Et si l’on pouvait regarder les choses également par le lorgnette de la raréfaction des énérgies fossiles, de notre dépendance et de la vulnérabilité de notre systême – pays industrialisés et pays en développement, au vu des développements exponentiels des sous-systèmes éco et demo hébergés dans une biosphère limitée par définition.
Ce n’est pas demain que l’on va mettre du charbon dans les bagnoles où dans les avions, les problèmes inhérents restent colossaux et méritent que l’on s’y arrête, même pour le plus dur des négationnistes d’un réchauffement climatique d’origine anthropique ! qui n’est pas sans me rappeller ces personnages en habits de soirée sirotant leur brandy à bord d’un gros bateau qui prenait l’eau, ou ces généraux cacochimes, apôtres des bienfaits de la guerre de position.