José Bové a-t-il perdu sa conscience écologique ?

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Selon le credo écologiste, quand on a le choix entre deux options, il faut privilégier la plus écologique des deux. Et c’est ce précepte qu’avait suivi José Bové quand il a construit en 2006 sa nouvelle maison dans le Larzac. A l’époque, la journaliste du Monde Raphaëlle Bacqué avait témoigné à quel point la demeure de Bové respectait l’environnement : « Murs en épicéa, gouttières de cuivre, aucune peinture chimique, aucun vernis polluant. (…) Bientôt, on achèvera l’isolation en liège des cloisons. Puis on posera le « Fermacel », un genre de Placoplâtre composé de gypse naturel et d’ouate de cellulose. Enfin, on recouvrira de terre le toit végétal. Au sol, entre les solives qui vont supporter le parquet, on a jeté des copeaux de liège pour l’isolation thermique. Des panneaux solaires assureront la production de 40% de l’eau chaude. Le chauffage sera fourni par un gros poêle à granulés de bois. Les WC fonctionnent sans eau. » Comme la journaliste le note, « la maison est 100% écologique. »

Quelques mois plus tard, en février 2007, le célèbre moustachu confie lors d’un tchat au Monde qu’il a acquis avec sa femme « un petit bateau, qui nous a coûté 30.000 euros ». Il s’agit d’un bateau de 9,3 m et de 3,5 tonnes, construit par l’entreprise Meta à Tarare (69) qui affirme toutefois que le coût d’une coque est de… minimum 150.000 euros ! Visiblement, Bové a eu un très bon prix, ou un ami généreux… Tant mieux pour lui ! En revanche, on peut s’étonner du choix de Bové concernant le matériau utilisé pour la coque de son bateau : de l’aluminium ! Et pas en petites quantités, puisque comme l’explique le gérant de Meta, Patrice Passinge, « nous utilisons de l’aluminium très épais pour nos coques ». Or, selon l’association négaWatt, l’aluminium est l’un des matériaux les plus énergivores qui existent puisque son contenu énergétique est de 33.700 kWh par tonne, contre 11.600 kWh par tonne avec l’acier, 790 kWh par tonne avec le béton et 700 kWh par tonne pour le bois, soit presque 50 fois moins. En outre, la production de 1 tonne d’aluminium nécessite d’extraire entre 4 à 5 tonnes de bauxite. Et ce n’est pas tout. Le procédé d’électrolyse nécessaire pour extraire l’aluminium produit des quantités importantes de dioxyde de carbone : la production annuelle d’aluminium (22 millions de tonnes) aboutit au dégagement dans l’atmosphère d’environ 45 millions de tonnes de dioxyde de carbone. Lors de l’électrolyse sont aussi émis du monoxyde de carbone (CO), des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et des fluorures gazeux. Autrement dit, selon les propres critères de José Bové, son bateau est 0% écologique, à moins qu’il ait pensé à y installer des toilettes sèches…

Sources

http://josebove.over-blog.com/article-3736814.html

http://www.lemonde.fr/politique/chat/2007/02/02/jose-bove-il-faut-remettre-en-cause-notre-modele-de-developpement_862702_823448_1.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Aluminium

http://fr.wikipedia.org/wiki/Production_de_l%27aluminium_par_%C3%A9lectrolyse

http://www.leprogres.fr/fr/permalien/article/2000095/Meta-construit-un-bateau-hybride-pour-une-expedition-polaire.html

2 commentaires sur “José Bové a-t-il perdu sa conscience écologique ?

  1. Pour faire une comparaison juste il faudrait comparer non pas l’énergie nécessaire à la production d’une quantité donnée des différents matériaux mais celle nécessaire à la production des quantités respectivement utilisées pour la construction de bateaux équivalents.

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