Bio : Canfin cafouille

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Le quotidien Libération cite dans son édition du 5 décembre Pascal Canfin, député français au Parlement européen élu sur une liste Europe-Ecologie et ex-journaliste à Alternatives Economiques :

« L’intérêt du bio aujourd’hui est moins son impact réel sur les modes de vie de la majorité d’entre nous, que sa capacité à montrer que l’on peut produire autrement, que d’autres modèles économiques sont possibles. Ensuite c’est au pouvoir politique de prendre le relais. A partir du moment où des agriculteurs montrent qu’il est possible de produire sans pesticides, on devrait se poser la question : pourquoi autoriser des productions gavées de produits chimiques ? La logique serait de faire progressivement du bio la norme et non l’exception. »

Pascal Canfin semble ignorer que « bio » ne signifie pas « sans le moindre pesticide ». Par exemple, le cuivre, que Ouest-France qualifie avec justesse de pesticide « non dégradable » (qui s’accumule), compte pour 20% dans la composition de la bouillie bordelaise. Et celle-ci est autorisée… en agriculture biologique ! Dans certaines limites, il est vrai : depuis le 1er janvier 2006, un exploitant labellisé “bio” ne peut dépasser 6 kilogrammes de cuivre par hectare et par an.

Autre exemple, la roténone, un insecticide de choc dont usent et abusent les producteurs « bios ». On retrouve cette molécule naturelle, au hasard… dans les anti-poux et les anti-tiques ! Une étude parue en décembre 2000 dans Nature Neuroscience montre que son utilisation provoque l’apparition des symptomes (tremblements) et les signes cliniques (apparition de corps de Lewy dans les cellules neuronales dopaminergiques, puis disparition de ces dernières) du parkinsonisme chez des rats. La roténone serait également un facteur favorisant l’apparition des maladies neurodégénératives Huntington et Alzheimer (26 millions de malades dans le monde, vraisemblablement quatre fois plus en 2050), une des maladies qui coûtent le plus cher aux pays développés. Bref, la roténone est tellement dangereuse que sa commercialisation est interdite en Union européenne depuis octobre 2008 et son usage depuis octobre 2009. Mais la France « bénéficie« , si l’on peut dire, d’une dérogation puisque, concernant les produits « bios », certaines autorisations de mise sur le marché sont maintenues au titre des usages essentiels jusqu’à homologation d’une solution alternative au plus tard jusqu’au 30 avril 2011.

Puisqu’on vous dit que manger bio, c’est bon pour la santé !

39 commentaires sur “Bio : Canfin cafouille

  1. la roténone est un pesticide « naturel » effectivement responsable de syndromes parkinsonien, puisque la roténone présente une toxicité sélective pour les neurones dopaminergiques.C’est pourquoi elle a été interdite. Mais les autres pesticides neurotoxiques aussi (DDT, lindane interdits actuellement mais persistant des décennies dans l’environnement)le pyridabène, le fenporoximate toujours autorisés. La maladie de parkinson est reconnue comme maladie professionnelle liée aux pesticides chez les agriculteurs.
    la toxicité de la roténone est faible pour les consommateurs car elle est neutralisée par l’acidité de l’estomac et n’est pas absorbée par l’intestin, elle est parcontre toxique en inhalation pour les utilisateurs. Son interdiction vise plus à protégéer les agriculteurs que les consommateurs et elle possédait un avantage sur les autres pesticides c’est sa très rapide dégradation par le soleil et les bactéries du sol.
    la recherche essaye de mettre au point des pesticides à demi vie très courte ne persistant pas dans l’environnement ni sur les aliments traités, mais les pesticides ne seront jamais sans danger qu’ils soient autorisées en bio ou en conventionnel, au moins pour les utilisateurs, car si une faible dose tue un insecte un forte ou une utilisation chronique pourra tuer ou rendre malade un mammifère.

  2. @tabos:

    Tout ce que vous dites est vrai mais ne change rien au fait que les promoteurs du bio mentent quand ils affirment qu’il est possible de produire sans pesticides.

    « car si une faible dose tue un insecte un forte ou une utilisation chronique pourra tuer ou rendre malade un mammifère. »

    Pas nécessairement : il existe des insecticides sélectifs !

  3. @Bruno
    Exemples d’insecticides sélectifs et non dangereux à hautes doses pour les mammifères ?

  4. @ tabos:
    « la toxicité de la roténone est faible pour les consommateurs car elle est neutralisée par l’acidité de l’estomac et n’est pas absorbée par l’intestin, »

    C’est totalement faux. La roténone agit sur la chaine respiratoire (antagonisme pour l’ATP synthétase ). elle possède une très bonne solubilité avec les graisses: elle est facilement absorbé par le corps et très difficile à éliminer. Classification: T : Toxique. R61 (cat. 2) : Risque pendant la grossesse d’effets néfastes pour l’enfant. R62 : Risque possible d’altération de la fertilité.
    Elle donc facilement assimilable par le système digestif…

    @ Robin :

    Tout les insecticides qui à l’instar de la protéine BT empêche la mue des insectes
    les benzoylurées
    Les acaricides à base de soufre : Les sulfones et sulfonates.

    L’avantage des pesticides de synthèse est leur courte durée de vie (entre quelques heures
    et 1 mois) pour les récents (moins de 10 ans)et leur sélectivité (peu ou pas d’eefet en dehors des espèces cibles). Ainsi des acaricides ne porteront pas atteintes aux lépidoptères et vice-versa. Tandis que les pesticides d’origines naturelles sont en très grande majorité non sélectif. En effet les plantes n’ont aucun intérêt à fabriquer une molécule qui n’affecterait que quelques prédateurs au lieu de tous. Ainsi la roténone agit sur la chaîne respiratoire, ce qui touche tous les animaux eucaryotes à mitochondrie. Les alcaloïdes (nicotine, strychnine, aconitine, morphine, lupin,…) sont des molécules azotés extrêmement toxiques et non spécifiques (neurotoxique, digestion, respiration…).

  5. @Daniel
    Des noms d’insecticides de synthèse non dangereux à hautes doses pour les mammifères ?

  6. « Gastrointestinal absorption is slow and incomplete » (http://www.inchem.org/documents/pims/chemical/pim474.htm#SectionTitle:5.1%20%20Oral)
    « Pas nécessairement : il existe des insecticides sélectifs ! »
    C’est exact, mais le poison est dans la dose… et la durée d’exposition.
    Le bio a des avantages et des inconvénients, les pesticides ont eu l’avantage de permettre une production abondante de nourriture, on ne connaissait pas leurs effets secondaires et ils ont été mal utilisés par des agriculteurs mal formés (voire pas du tout formés) qui en sont les premières victimes, il ne sera sans doute pas possible de ne plus en utiliser du tout, mais d’utiliser mieux des produits moins toxiques pour l’homme et l’environnement.
    Comme toujours la vérité n’est pas dans les extrêmes.

  7. @Robin : votre lien parle de toutes les toxines du bacille de Thuringe, or ce qui est utilisé (du moins dans les OGM) c’est UNE toxine ciblant UN ordre particulier (en général les lépidoptères). Et jusqu’à maintenant, les mammifères n’en font pas partie. Par contre en bio, c’est vrai qu’on déverse une quantité impressionnante de bacille tout en gardant une faible efficacité, vous venez de (re)démontrer l’utilisation massives d’insecticides en bio et son infériorité face au OGM.

  8. @ tabos:

    « C’est exact, mais le poison est dans la dose… et la durée d’exposition.
    Le bio a des avantages et des inconvénients, les pesticides ont eu l’avantage de permettre une production abondante de nourriture, on ne connaissait pas leurs effets secondaires et ils ont été mal utilisés par des agriculteurs mal formés (voire pas du tout formés) qui en sont les premières victimes, il ne sera sans doute pas possible de ne plus en utiliser du tout, mais d’utiliser mieux des produits moins toxiques pour l’homme et l’environnement.
    Comme toujours la vérité n’est pas dans les extrêmes. »

    Bravo, vous venez de comprendre le crédo de ce site internet et de la majorité de ses intervenants.
    C’est aussi le crédo de la quasi totalité des chercheurs. C’est pourquoi les pesticides n’ont cessé d’évoluer depuis les premiers vers 1880. De produits à spectre large et rémanent, nous sommes passés à des produits sélectifs et de vie courte.
    Il est impossible de se passer des produits phytosanitaires (sauf à revenir à une agriculture moyen-âgeuse et peu efficace).

    Il est vrai que les agriculteurs sont en première ligne pour les risques issus des ces produits. Mais il est faux de dire qu’ils ne sont pas formés. Bien au contraire. Mais cela n’empêche pas certains d’agir en dépit des règles sanitaires. Je le vois assez bien en recherche aussi…pour gagner un peu de temps, on prend parfois de très gros risques…

    Sur le site que vous donnez (Inchem) il est aussi écrit cecei:
     » Inhalation or ingestion of large doses may cause numbness of oral mucous membranes, nausea and vomiting, muscle tremors, tachypnea. With lethal doses respiratory paralysis occurs. Chronic poisoning may produce fatty changes in liver and kidneys. Direct contact occasionally causes mild irritation of skin or eyes. Rotenone is more toxic when inhaled than when ingested.
    Target organs: central nervous system, skin, mucous membrane. »
    Donc l’ingestion est aussi un mode de contamination.

    L’absorption gastrointestinale est lente et irritante, ce qui montre justement que cette molécule n’est neutralisée par l’acidité de l’estomac.
    Il est dit que sa solubilité est faible, 0,2 mg/L dans l’eau à 20 °C; mais sa DL50 chez le rat (ingestion) est de 0.2mg/kg.A titre de comparaison la DL 50 du cyanure (sodium/potassium) est de 10 mg/kg

    @ Robin:
    « Des noms d’insecticides de synthèse non dangereux à hautes doses pour les mammifères ? »

    Je vous donne les classes de produits, les noms commerciaux n’ont que peut d’intérêts. Vous pouvez les chercher vous -mêmes si c’est ce que vous voulez.

    Quant à la toxicité du BT :
    « In a purified form, some of the proteins produced by Bt are acutely toxic to mammals. However, in their natural form, acute toxicity of commonly-used Bt varieties is limited to caterpillars, mosquito larvae, and beetle larvae. »
    Il ne faut donc pas confondre la forme purifiée (obtenue en laboratoire par cristallisation de la protéine) et la forme naturelle qui a peut d’impact en dehors de quelques insectes.
    « 

  9. « vous venez de (re)démontrer l’utilisation massives d’insecticides en bio et son infériorité face au OGM. »
    Cela reste à démontrer…
    Pour les OGM, massivement soutenus par certains, totalement rejetés par d’autres, avec le même aveuglement, il n’y a que deux choses certaines, :
    – il n’y a pas assez de recul scientifique et d’études sur une longue durée pour pouvoir conclure
    – il faut continuer à faire des recherches sur les OGM, et surtout pas laisser le champs libre aux entreprises privées (et pas que Monsanto, il y a des français !) et gober leurs publications. Le privé est là pour gagner de l’argent, ce n’est pas un jugement de valeur c’est comme çà dans un système capitaliste, pas pour s’occuper de notre santé ni de la qualité de notre alimentation et c’est au politique (en général sous la pression de la société, au moins en démocratie)de fixer les règles.

  10. @daniel,
    « Bravo, vous venez de comprendre le crédo de ce site internet et de la majorité de ses intervenants. »
    Je ne doute pas que cela soit votre « credo », vous le prouvez par vos interventions mais certainement pas celui des promoteurs de ce site internet ! Quand aux intervenants, j’ai peur que votre état d’esprit soit plus proche de la minorité !

  11. @tabos :

    « – il n’y a pas assez de recul scientifique et d’études sur une longue durée pour pouvoir conclure »

    Banalité d’imbécile. Les PGM sont les aliments les plus étudiés et les plus entourés de précautions, on ne peut pas en dire autant des non OGM, et en particulier des « recettes naturelles » utilisées en bio. Avec un raisonnement pareil, on en serait resté à la préhistoire faute de pouvoir conclure sur la roue, le feu, le silex, etc…

  12. @Robin:

    Les études que vous citez ne sont pas des preuves mais des bidouillages statistiques d’une association antiOGM (le CRIIGEN) unanimement rejetés par la communauté scientifique pour leur manque de rigueur et leur hypothèses farfelues. Pas de chance pour vous: s’il ya bien une étude à ne pas citer si on veut pas passer pour un rigolo qui vient de découvrir ce qu’est le bt avec Google c’est Seralini lol.

    Je vous prescrit une petite remise à niveau :

    http://www.ogms.be/actualites/l%E2%80%99afbv-critique-severement-la-nouvelle-publication-de-ge-seralini-contre-les-mais-ogm/286 (surtout les liens en bas de page)

    http://www.ogms.be/actualites/apres-lafbv-laustralie-dement-le-pr-ge-seralini/362

  13. J’ai oublié de donner la référence de la réponse d’un panel d’experts toxicologues du monde entier à la publi de 2007 précitée :

    Report of an Expert Panel on the reanalysis by Séralini et al. (2007) of a 90-day study conducted by Monsanto in support of the safety of a genetically modified corn variety (MON 863)

    « The Séralini et al. reanalysis does not advance any new scientific data to indicate that MON 863 caused adverse effects in the 90-day rat study. »

  14. @Daniel
    La toxine Bt n’empêche pas la mue des insectes, elle détruit les cellules de l’intestin des larves d’insecte.
    J’ai pris le premier exemple de benzoylurée trouvé, le diflubenzuron et il est toxique pour la souris DL50 de 4650mg/kg (oral) (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Diflubenzuron)
    Concernant les acaricides à base de soufre tels que les sulfonates, j’ai trouvé le Chlorofénizon et il est toxique pour l’homme, sa DJA est de 0,15 mg/kg/j (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Chlorof%C3%A9nizon)
    Concernant la toxicité du Bt dans l’extrait que vous citez on y parle de toxicité aiguë, sans aller jusque là et en se limitant aux effets dangereux pour la santé chez l’homme, on trouve sur le même site un peu plus loin : « People exposed to Bt have complained of respiratory, eye, and skin irritation, and one corneal ulcer has occurred after direct contact with a Bt formulation. »

  15. A « Banalité d’imbécile. » réponse d’imbécile.
    Et le coup de la préhistoire gardez le pour vous…J’ai bien précisé qu’il fallait continuer les recherches;

    « Les études que vous citez ne sont pas des preuves mais des bidouillages statistiques d’une association antiOGM »
    A ce sujet un statiticien à repris les études publiées par Monsanto, et en fonction du traitement statistique appliqué, il démontrait qu’on pouvait arriver aux conclusions inverses. Son objet n’était pas de faire une démonstration pro ou anti OGM mais de montrer la fragilité des publications soient disant scientifiques et la partialité des deux camps.
    malheureusement je ne retrouve plus la référence, amis j’y travaille.
    Mais vous c’est pas de la partialité, c’est de la foi…
    Et la foi et la science ne font pas toujours bon ménage.
    Bon appétit.

  16. @tabos:

    « A ce sujet un statiticien à repris les études publiées par Monsanto, et en fonction du traitement statistique appliqué, il démontrait qu’on pouvait arriver aux conclusions inverses. Son objet n’était pas de faire une démonstration pro ou anti OGM mais de montrer la fragilité des publications soient disant scientifiques et la partialité des deux camps. »

    Ce statisticien doit être un crétin en toxico pour croire que les stats seules suffisent à tirer des conclusions. Je cite la FSANZ : « the interpretation of toxicity studies does not only involve statistics but requires the need for biological context »

  17. « Ce statisticien doit être un crétin en toxico pour croire que les stats seules suffisent à tirer des conclusions ».
    C’est justement ce qu’il voulait démontrer, qu’on ne peut pas tirer de conclusions !
    Lisez moins vite post réponses y gagneront en intérêt.
    Cerné par les crétins et les imbéciles je comprends que vous soyez énervé, mais je n’ai pas de temps à perdre avec un énervé…
    Bonne soirée.

  18. « C’est justement ce qu’il voulait démontrer, qu’on ne peut pas tirer de conclusions ! »

    Vous avez écrit qu’il « démontrait qu’on pouvait arriver aux conclusions inverses » en fonction des traitements statistiques, ce qui implique qu’il a bien tiré des conclusions dans les deux sens en se basant sur des stats. Mais personne ne tire de conclusions uniquement sur des stats, sauf les antiOGM qui n’ont souvent (toujours) aucune connaissance en toxico de base. Je ne vois donc pas en quoi l’évaluation des OGM par les agences officielles, que vous remettez en cause, est « partiale » et « fragile ».

  19. Bruno,

    Le crétin cité par tabos, et dont il ne retouve pas le nom, n’est autre que Séralini. C’est donc bien un crétin désavoué par tous les scientifiques sérieux.

  20. @Laurent Berthod:

    Oui mais Seralini n’a pas montré qu’on pouvait tirer les conclusions qu’on voulait, il s’est juste adonné à du bidouillage statistique allant dans le sens de son idéologie anti OGM. Donc soit c’est bien lui et tabos n’a rien compris à ses papiers, soit c’est pas lui et c’est quand même un crétin puisqu’il tire des conclusions à partir de stats.

  21. « Le crétin cité par tabos, et dont il ne retouve pas le nom, n’est autre que Séralini. C’est donc bien un crétin désavoué par tous les scientifiques sérieux. »
    Mon pauvre LB ! Complètement à coté de la plaque.
    Si c’était Seralini je l’aurais cité !Rien que pour vous énerver !
    C’est un STATITICIEN…

  22. C’est exactement ce qu’a fait Séralini: une prétendue nouvelle analyse statiStique des résultats présentés par Monsanto dans ses dossiers d’autorisation.

  23. Pour vous aider concernant le débat sur l’utilisation des statistiques pour les tests sur les OGM, quelques éléments du débat actuel.
    http://www.math.u-psud.fr/~lavielle/ogm_lavielle.html
    où l’on trouve entre autre
    Presse
    Pour les OGM, il faut d’abord évaluer clairement les incertitudes, Les Echos, le 29-04-09
    Selon un mathématicien, la fiabilité statistique …, Le Monde, le 13-05-09
    Stats et OGM, Charlie-Hebdo, le 15-07-09
    Les études sur la toxicité des OGM restent discutables, Science & Vie, juillet 2009

    —————————————————————————–
    Le problème posé par le statisticien cité reste un problème réel, d’impossibilité pour les tests couramment utilisés en biologie de tester dans des conditions satisfaisantes une égalité entre modalité ( OGM versus terme de comparaison).
    Les « pauvres » stats de l’agronome, analyse de variance et tests de comparaison de moyennes et encore du toxicologue sont orientée pour mesurer les différences, avec dans le cas de la différence une prise de risque d’erreur acceptable.
    Il ne s’agit pas là d’un fait nouveau, c’est une base de l’inférence statistique classique qui est rappelée, souvent oubliée dans les libellés des conclusions de nombre de ces mêmes agronomes ou toxicologue qui assimilent souvent absence de différence à équivalence.
    Bon, une fois ce truisme rappelé, que fait-on ?
    Au champ pas de problème, enfin, pas de problème insurmontable, on multiplie les répétitions pour augmenter la « puissance » des essais et faire en sorte que l’absence de différence permettent aussi de mesurer une équivalence avec une « prise de risque » acceptable.
    En revanche pour la tox, il faudra convaincre de sacrifier 100 ou 200 cobayes là ou 20 l’étaient auparavant en complétant le cas échéant l’analyse statistique, à minima pour respecter les cobayes, par l’expertise du toxicologue et d’autres tests non contestables sur le plan éthique, dont les conclusions seront revues, confirmées ou infirmée par ses pairs.
    Au fait qui faudra t-ils convaincre ?
    Eux : http://www.international-campaigns.org/ic/actualites.htm.

    ou bien refuser le progrès en matière de médecine et de pharmacie.

    Bon chacun, fera son choix en conscience.

    Mais cette position, certes scientifiquement justifiée, sera lourde de conséquence pour la suite de l’expérimentation en biologie car elle ne saurait se cantonner aux tests toxicologiques sur les OGM, pour ne pas être qualifiée de simple posture.

    Enfin de la posture à l’imposture, le lien peut parfois être tenu s’agissant des OGM, sujet devenu impossible à traiter sereinement en France désormais.

  24. @Alzine:

    En lisant le texte complet [1], on y apprend que les tests toxicologiques que réclament le CRIIGEN sont utilises mais pas importants (indispensables?) dans l’évaluation toxico d’un aliment. Ce qui relativise leur importance dans ce débat.

    [1] Report of an Expert Panel on the reanalysis by Séralini et al. (2007) of a 90-day study conducted by Monsanto in support of the safety of a genetically modified corn variety (MON 863)

  25. La « charge » qui est faite vis à vis de l’insecticide Bt parait surprenante, il convient de ne pas oublier que Bacillus thuringiensis (B.t. serotype H-14) constitue l’arme la plus propre contre de nombreux diptères vecteurs de maladies humaines, utilisé avec parcimonie en Camargue pour prévenir les phénomènes de résistance de l’insecte. Comme les sérotypes visant les lépidoptères sont bougrement utiles en cas d’invasion de la forêt landaise par les chenilles processionnaires.

    Ce sont des considérations extrèmes du type de celle lue dans ce blog qui ont conduit à la catastrophe du chikungunya à la Réunion avec un retard dans la gestion des vecteurs et un recours obligé à des insecticides « lance flammes » en pleine crise sanitaire.

    Si des représentants de la recherche publique oubliaient un temps que les hommes peuvent aussi, dans nos régions, être victimes de ces phénomènes très naturels, cela augurerait fort mal de la suite et porterait un coup fatal à son magistère.

    L’exemple des critique vis à vis de l’utilisation très limitée du DDT dans la lutte contre la malaria illustre à l’envie ce à quoi un raisonnement étroit peu conduire.

  26. @ Tabos:
    « “Les études que vous citez ne sont pas des preuves mais des bidouillages statistiques d’une association antiOGM”
    A ce sujet un statiticien à repris les études publiées par Monsanto, et en fonction du traitement statistique appliqué, il démontrait qu’on pouvait arriver aux conclusions inverses. Son objet n’était pas de faire une démonstration pro ou anti OGM mais de montrer la fragilité des publications soient disant scientifiques et la partialité des deux camps.
    malheureusement je ne retrouve plus la référence, amis j’y travaille. »

    Pour utiliser les statistiques dans mon travail, je sais pertinemment qu’il est facile de faire dire n’importe quoi à des données. En mélangeant par exemple des outils linéaires et multivariables, des tests paramétriques (répondant à des lois normales, de poisson ou de khi 2) avec des tests non-paramétriques (ne répondant à aucune loi statistiques). Ou bien en mélangeant des données de reconstruction ou de d’expérimentations avec des mesures réelles in situ (ce qui devient alors une véritable fraude).
    De plus avec les analyses multivariables (ACP, AFC, Clustering…) il devient carrément possible de « bidouiller » les données. Il est clair que dans de telles circonstances n’importe quel bon statisticien peut arriver à des conclusions opposées sur le même jeu de données.
    Mais le hic, c’est que de travailler sur un jeu de données impose plusieurs chose:
    1) Une préparation de la récolte des données. Les données sont issus d’une population, ou d’un échantillon pris au hasard dans la population (d’ailleurs les sondages avec méthode des quotas ne correspondent à aucun test statistique). Les données seront récoltés selon les test qui seront effectuées. Ce qui veut dire qu’il faut prévoir à l’avance ce que l’on cherche, et donc les tests à effectuer. (cf 2)
    2) Il faut une hypothèse de travail (H1) et une hypothèse nulle ou contraire (H0). On testera donc H1 contre H0. Les tests statistiques ne peuvent qu’éliminer H0, à la marge d’erreur près (5% en général). Ce qui ne veut pas dire que H1 est validée, mais seulement valable (possible)
    3) Il faut prévoir à l’avance si les données sont qualitatives ou quantitatives, ce qui implique que les tests statistiques ne seront pas les même.
    4) Tester la normalité des données une fois acquise pour guider les tests (paramétriques ou non).
    5) s’assurer que les données sont bien indépendantes, et qu’il n’y a aps d’effet de groupes ou de variabilité interne. SI c’est le cas il faut calculer le score Z (données centrées réduites). Car une variabilité interne peut amener à des conclusions fausses.

    Le dernier point est celui qui pêche le plus dans les études de Séralini. En effet il tient pour effets des OGM des variabilités internes aux lots de rats. Il est impossible de séparer l’effet possible des OGM sur la croissance des rats si on ne tient pas compte de leur variabilité naturelle (tous les rats au même age n’ont pas la même taille, ni le même poids etc etc). En outre, il mélange allégrement les tests paramétriques et non-paramétriques sur le même jeu de données, ce qui n’est pas valable en statistique.
    Il utilise des anova à une voie alors qu’il compare plusieurs paramètres entre eux, il aurait du utiliser des Manova…

    Il est facile donc de manipuler un jeu de données issu d’un autre laboratoire. Mais la vraie statistique impose de faire et de respecter des choix lors de l’obtention des données. Et ces choix impose les tests qui seront réalisés après.

    @ Tous :
    Je peux vous inviter à lire les livres suivants:
    Biostatistique pour les sciences de la vie et de la santé, M.M. TRIOLA & M.F. TRIOLA
    Numerical Ecology de Legendre et Legendre (plus complexe, analyses multivariables)

  27. Le Bt est aussi utilisé en apiculture pour lutter contre la fausse teigne
    N’est plus distribué en France suite au cirque des anti OGM

    http://www.vita-swarm.com/b401.html

    « Produit utilisable en Agriculture Biologique conformément au Règlement CEE n°2092/91 modifié du 24 juin 1991. »

    La roténone utilisée imprudement par certains apiculteurs hostiles aux produits sous AMM produit par les labos contre un acarien ( Varroa )ont eu la mauvaise surprise de retrouver leurs ruches totalement décimées

  28. Bruno,

    Expliquez-nous comment vous avez réussi à mettre une image dans le petit carré avec une silhouette. J’ai essayé sans jamais y parvenir !

    Merci d’avance.

  29. « La roténone utilisée imprudement par certains apiculteurs hostiles aux produits sous AMM produit par les labos contre un acarien ( Varroa )ont eu la mauvaise surprise de retrouver leurs ruches totalement décimées »
    Incroyable d’être aussi con, balancé un insecticide à très large spectre (ça tuent même les poissons) dans une ruche. J’avais vu un vieux numéro d’un magasine de jardinage bio qui conseillé le sulfate de cuivre contre le varroa, je pensais qu’ils avaient la palme, et bien non.

  30. @ assurance vie:
    « Le bio, c’est l’avenir. »
    Oui, un avenir très court… comme au moyen âge, avec une espérance de vie de 40 -50 ans….

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