« Les magasins bio en perte de vitesse »

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C’est le titre d’un article publiée récemment par Le Parisien et passé inaperçu. Alors qu’on ne cesse d’entendre les bienfaits du bio dans un discours ambigüe où l’on ne sait plus si le bio serait bon pour la santé ou pour la terre, la réalité commerciale tranche avec le succès médiatique du bio. Selon Yves Boiteau, journaliste au Parisien, « les boutiques bio connaissent une baisse de leur chiffre d’affaires. La faute à la crise mais aussi à l’offre proposée par les supermarchés. » Pour la chaîne Biocoop, le coup est dur. Selon Claude Colin, responsable de trois magasins de l’enseigne en Anjou, « la chute est de l’ordre de -1 à -5% et se traduit par une baisse du panier moyen de nos clients ».

Et ce sont les amap qui seraientt en partie responsables. Belle joueuse, Claude Colin essaye de sauver les apparences : « certains ont trouvé à se fournir près de chez eux, directement chez les producteurs, via des Amap ou sur les marchés. C’est une logique qui a du sens pour nous aussi et qu’on ne va pas condamner« . Ironie du sort, les bio se mangent entre eux. Comme dans les dérives du libéralisme, ce sera le plus fort qui l’emportera.

A lire aussi aussi : L’incroyable faillite du bio français

Enfin, même constat du côté de Bordeaux sur l’évolution des ventes, où pour Jean-Marc Lachat, créateur de So Bio, « depuis janvier, nous constatons une régression de l’ordre de 5 à 7%. » Serait-ce la fin de l’age d’or ?

7 commentaires sur “« Les magasins bio en perte de vitesse »

  1. Dans ma ville, on a un marché bio qui tourne bien. D’après les commerçants de ce marché, ils ont enregistré depuis 2009 des baisses de l’ordre de 30% en CA. La faute à la crise, à la concurrence des grandes surfaces bio (installation d’un So-Bio) et du bio en hypermarché.
    Il me semble qu’il y a deux phénomènes : d’une part la crise. Quand les revenus se réduisent (ou quand on le craint) on regarde de plus près aux dépenses et on va au moins cher. Même pour les bobos. Et d’autre part un simple effet de « volume constant ». Disons qu’il y a 5% de convaincus, quand il n’y avait que quelques points de vente, ça leur faisait un bon chiffre. Du coup tout le monde s’est mis à faire du bio, voyant un marché juteux. Sauf qu’il est à volume fini, donc plus on est de fou, moins on a de riz…

    René

  2. Superbe travail, je vous remercie pour votre aide, et notez dans un 1er temps que je « plussoie » moi aussi entièrement votre positon ! J’insiste, oui votre article est vraiment bon, je reviendrai régulièrement vous lire… Je vais avoir besoin d’un peu de temps pour réfléchir à tout ça.

  3. Ce n’est peut être pas la bonne rubrique pour mentionner cet article mais en tout cas ce n’en est pas très loin. L’essentiel c’est de le faire connaitre.
    Lire surtout les deux dernières phrases de ce résumé.

    Trouvé sur le site suivant:

    http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=21712690

    Concentration des LTP dans la peau et la pulpe des fruits = Localization and distribution of LTP allergens in the skin and pulp of fruits

    BARRE A.; BRULE C.; BORGES J.-P.; CULERRIER R.; JAUNEAU A. ; DIDIER A. ; ROUGE P.

    Les principaux allergènes des fruits de Rosacées (Prunoidées) correspondent à des protéines de défense (protéines pathogenesis-related [PR]) qui sont essentiellement exprimées en réponse à l’attaque de la plante par un champignon phytopathogène. Il s’agit des protéines de transfert des lipides (LTP), des 1,3β-glucanases et des protéines thaumatin-like (TLP), qui appartiennent respectivement aux familles des protéines PR-14, PR-2 et PR-5. La LTP de pomme (Mal d 3) est principalement localisée dans la peau du fruit et la peau de certaines variétés de pomme (Granny Smith, Golden delicious, Fuji) est particulièrement riche en LTP. La chair du fruit en renferme beaucoup moins. La LTP de pêche (Pru p 3) s’accumule essentiellement dans les poils formant le revêtement duveteux du fruit. En pratique, l’épluchage de ces fruits réduit considérablement l’apport de LTP aux personnes sensibilisées. En revanche, la cuisson des fruits n’offre aucun intérêt en raison de l’extrême résistance des LTP à la dénaturation thermique. Dans d’autres fruits, prune (Pru d 3) et abricot (Pru ar 3), les LTP sont aussi abondantes dans la peau que dans la chair et l’épluchage de ces fruits ne réduit en rien leur allergénicité. Des résultats préliminaires semblent indiquer que les fruits issus de l’agriculture biologique possèdent des teneurs en LTP supérieures à celles observées dans les fruits issus de l’agriculture traditionnelle. Dans les pays du pourtour Méditerranéen, l’Espagne et l’Italie en particulier, l’allergie à la pêche (Pru p 3) s’accompagne souvent de réactions anaphylactiques sévères.

    Congrès francophone d’allergologie No4, Paris , FRANCE (14/04/2009)
    2009, vol. 49, no 3 (238 p.) [Document : 4 p.] (16 ref.), pp. 166-169 [4 page(s)

  4. Ah, ben, alors là, mon cher Zygomar, vous m’en bouchez un coin ! La nature pourrait ne pas être bienveillante à l’homme ? Je ne peux y croire !

  5. @ zygomar :

    Merci pour cet article.
    Il confirme ce que j’avais déjà écrit sur les tannins et les polyphénols des fruits. Ce sont des molécules de défenses des plantes.
    Donc une plante sans protection (phytosanitaires) produira plus de ces molécules pour se défendre des agressions parasitaires.
    Les productions bio sont donc moins bonnes pour la santé que les production conventionnelles car elles ne répondent pas aux normes sanitaires…

    Toutes ses molécules ne sont pas sans effets à long termes. Tannins et polyphénols sont cancérigènes.

    Bien cordialement.

  6. Merci pour cette info, qui confirme, mais on se souvient d’un article de l’INRA qui traitait du sujet.

    Je suis abasourdi, éberlué, hébété, moi qui croyait que seuls les OGM présentaient un risque pour les allergies!

    Si la pêche bio s’y met aussi! alors que la pêche au thon, c’est plus ça, si la pêche de vigne est source d’allergie, que reste t-il au bio ?

    Déjà que le pain bio lève pas, le colza bio produit pas, le vin bio tourne à l’aigre , le soja bio mélamine, le navet bio court tout seul , si en plus la pêche bio t’en met plein la poire, reste plus que la cerise bio, enfin tout cela ne dure qu’un temps, le temps des cerises, maintenant venu le temps en racourci qui a perdu l’e.

    Pour la pêche bio et les polyphénols on avait déjà débattu du sujet autour de

    http://www.inra.fr/la_science_et_vous/dossiers_scientifiques/agriculture_biologique/exemples_et_resultats_de_recherche/teneur_sucre_polyphenols_peches_fraiches_bio”

    depuis le lien est rompu,comme le charme du bio, mais j’en rappelle les termes publié sur le site de l’INRA d’Avignon:

     » Des chercheurs de l’INRA d’Avignon ont étudié la relation entre les pratiques et les performances en production biologique et conventionnelle de pêches. Cette étude, menée en région Rhône-Alpes en 2004 et 2005, a montré que la qualité des fruits est liée au mode d’intensification : l’agriculture biologique, utilisant peu d’intrants, a un rendement moins élevé que l’agriculture conventionnelle mais produit des pêches plus sucrées et plus riches en polyphénols »

    puis la suite
    « Ce travail de terrain a montré que la qualité des fruits est liée au niveau d’intensification dans la conduite des vergers : des rendements élevées, une forte fertilisation azotée et des arbres vigoureux sont défavorables à l’obtention de fruits de qualité. »

    la rubrique « Retour sur Terre pour les défenseurs du bio »

    Il serait anormal que l’information soit perdue, dans 1 an, dans 5 ans, dans 10 ans nous rappellerons les bêtises que certains chercheurs ont pu écrire même si l’institution en tant que telle n’est pas en cause, elle fait au mieux, pourrait faire mieux quand même surtout plus vite.

    Si les politiques ne sont plus capables d’orienter la recherche, le temps des crises qui succède, hélas, souvent à celui des cerises, va, dans le meilleur des cas, les y aider et dans le pire… les y contraindre. La première solution est toujours préférable.

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