On peut dire qu’Hervé Kempf, journaliste du Monde, est en grande forme en ce moment ! Après sa courageuse critique de l’action de Jean-Louis Borloo (qui intervient certes à l’occasion du troisième anniversaire du Grenelle de l’Environnement, mais plus encore à l’approche d’une possible nomination de notre super ministre de l’écologie à Matignon), revenons sur un article de notre ami Kempf sur le colloque « Business & Biodiversity » qui s’est tenu au Museum d’Histoire Naturelle il y a quelques jours, en écho au sommet de Nagoya.
Toujours ciblées par les ONGs vertes, les entreprises sont confrontées à un cruel dilemme. Soit acheter la paix environnementale en soutenant financièrement des ONGs, soit agir en faveur de l’environnement et être illico presto accusé de greenwashing.
Dans un article qui affiche la couleur dès son titre, « Business & destruction », Hervé Kempf dénonce le fait que « c’est du système financier que viendrait maintenant la solution : il faudrait donner un prix à la nature pour qu’on la respecte. (…) Cette approche, en vedette à Nagoya, est censée inciter les gouvernements et les agents économiques à comparer le coût d’un investissement à celui des « services » qu’il fait perdre. Elle prépare la généralisation de systèmes de compensation où une destruction, ici, serait balancée par une restauration ailleurs. » Pour Hervé Kempf, « la compensation est un permis de détruire ».
Mais quelle naïveté ! La taxe carbone, dont il reproche à Jean-Louis Borloo la disparation, n’est-elle pas basée sur un principe similaire ? Et le bonus-malus, dont il félicite Borloo pour la mise en œuvre, n’est-il pas lui aussi un permis de polluer ?
Hervé Kempf est « décroissanciste ». Quand on est décroissanciste et qu’on ne renonce pas aux bienfaits de la vie moderne on n’est pas à une contradiction près.
Quand il se sera fait virer du Monde, comme le prédit MON810 (http://www.alerte-environnement.fr/?p=3260#comment-17783), il ira écrire dans Politis ? Dans L’écologiste ? Dans Télérama ? Il sera embauché pour rédiger les communiqués du Criigen ?
Donner une valeur aux ressources biologiques naturelles, y compris du fait même de leurs existences (sans qu’elles soient exploitables de quelque façon que ce soit) est une des choses qu’on apprend quand on fait de la gestion de ressource naturelle. On appel ça la valeur d’existence, elles complètent la valeur d’usage immédiate et la valeur d’usage potentiel. J’ai appris ça en seconde année à l’agro de Rennes…
Bonjour Karg,
Ce serait bien que vous nous donniez un aperçu de la façon dont on calcule la valeur d’existence et de la signification économique qu’elle a.
Merci d’avance.
http://www.meso-platform.org/spec/meso/download/MESO%20methodology/ECO3_Valeur_env.pdf
On peut pas l’évaluer de façon précise, c’est une sorte de placement à long terme, comme une collection. Ca sert à rien (au plan économique ou pratique), mais ça à un valeur aux yeux de celui qui la possède ou désire. La valeur en économie n’est qu’une question de rapport de force, en équateur il a un projet (projet Yasuni-ITT) qui va dans ce sens: pas d’exploitation d’un stock de pétrole dans une zone d’intérêt biologique contre 50% de sa valeur en cash.