Que penser des dernières études de Gilles-Eric Séralini ?

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Les militants anti-OGM, et le CRIIGEN en tête, ne perdent jamais une occasion pour dénigrer les avis ou études sur les biotechnologies de scientifiques, sur l’unique base que ceux-ci auraient entretenu des liens avec des entreprises de ce secteur. Au moment du procès en diffamation de Gilles-Eric Séralini contre Marc Fellous, Pierre Méneton, chargé de recherche à l’Inserm et sympathisant de la Fondation pour une science citoyenne, était venu à rescousse du responsable du CRIIGEN, en expliquant qu’il existe un lien entre source de financement et conclusions des études. Pour Pierre Méneton, tout comme pour Séralini, une étude financée par le privé sera presque toujours favorable au produit évalué.

Alors que penser des dernières études de Gilles-Eric Séralini ? Sur le site du CRIIGEN, il est annoncé avec fierté que « l’équipe du Professeur Séralini à l’Université de Caen et du CRIIGEN démontre les effets négatifs de polluants communs (les herbicides Roundup ou Atrazine, le plastifiant Bisphénol A) sur des cellules humaines ». En fait, il s’agit de la deuxième étude menée par l’équipe de Gilles-Eric Séralini, la première datant de 2010, tentant de montrer que « des combinaisons d’extraits de plantes biologiques (…) ont été capables à la fois de prévenir et détoxifier au moins en partie dans des temps courts les effets cellulaires de ces polluants ». Ces fameuses combinaisons d’extraits de plantes ont été fournies par Sevene Pharma, un laboratoire pharmaceutique qui conçoit et commercialise une gamme de médicaments conseil « à base de plantes médicinales cultivées sur le lieu d’implantation de ses laboratoires ». Or il apparaît que les deux études ont été financées par Sevene Pharma et, en plus, plusieurs des auteurs des études sont des salariés de Sevene Pharma ! Nous voulons bien croire qu’a priori cette proximité entre Gilles-Eric Séralini et ses « amis de la Compagnie Sevene Pharma », comme il les appelle volontiers, n’a pas influé sur les résultats de ses études, très favorables aux produits de cette firme. Mais si c’est le cas, Gilles-Eric Séralini devrait reconnaître publiquement que ce devrait être également le cas pour la plupart des scientifiques travaillant dans le domaine des biotechnologies.

Sources

22 commentaires sur “Que penser des dernières études de Gilles-Eric Séralini ?

  1. Celle sur le Round Up est épique, 24h dans une solution à pH 5.8 et sans sérum je vois pas quelle cellule pourrait survivre. C’est du niveau de celle qui compare des oiseaux d’espèce différentes pour montrer qu’ils ont le cerveau plus petit dans les zones radioactive de Tchernobyl.

  2. Bien sûr, aucun conflit d’intérêts ! Lisez :

    « The authors declare that they have no competing interests. The development of Dig1 in Sevene Pharma was performed completely independently of its assessment. The scientists in the University of Caen in charge of the assessment of xenobiotics or plant extracts declare no financial or other interests in the development of these products. »

    Ah, ça c’est sûr : la mise au point du produit a précédé son évaluation… les deux sont donc « complètement indépendants ». Les auteurs n’ont pas de conflits d’intérêts, mais seuls les chercheurs de l’Université de Caen déclarent… Et que déclarent-ils ? Qu’ils n’ont pas d’intérêts financiers ou autres dans le développement de ces produits. C’est un peu limité, non ?
    De fait, les chercheurs de l’Université de Caen ont bénéficié à plusieurs reprises du soutien de Sevene Pharma pour leurs recherches.

    Par ailleurs, Sevene Pharma promeut le livre de Gilles-Éric Séralini, Nous pouvons nous dépolluer ! » (http://www.sevenepharma.com/bibliographie/nous-depolluer.html).

    Mieux, sur sa page d’actu, Sevene Pharma, certes sous le logo du CRIIGEN, mentionne « notre étude sur la prévention d’intoxication des cellules hépatiques » dans le cadre de droite. Le texte de l’annonce est d’ailleurs fort curieux :

    « L’intoxication de cellules hépatiques en lignées est provoquée par les résidus de l’herbicide majeur du monde, présents dans 53% des eaux de surfaces et la vaste majorité des OGM agricoles, le Roundup. La prévention est obtenue par une substance nommée Dig1 à base de plantes biologiques cultivées en France. Cette préparation a été élaborée dans un dosage précis par les laboratoires Sevene Pharma. »

    Et les contacts incluent, outre le pr Séralini, Geoffroy Waroqueaux, de Sevene Pharma.

    On attend de cette intrépide chasseresse de conflits d’intérêts qu’est Mme Marie-Monique Robin qu’elle dénonce cette situation. Quand on prétend voir une paille dans l’oeil de son contradicteur, on ne saurait ignorer la poutre dans l’oeil de son coreligionnaire.

    Mais, bien entendu, la source de financement n’a eu aucune influence sur la probité scientifique des auteurs.

    Une lecture :

    « Les granules de Séralini devraient être testées au moins deux ans ! »

    http://imposteurs.over-blog.com/article-33136376.html

    Notez que M. Séralini n’a pas intenté de procès en diffamation…

  3. Et ce charlatan est « professeur » à l’Université de Caen ? C’est quand que les grands pontes le boutent dehors à coup de pied au cul, pour conflit d’intérêt, manque au devoir de neutralité, activisme ouvert et absence d’éthique scientifique ? (ah, on me murmure qu’ils sont tous comme ça dans la recherche française).
    En tout cas, au moins, je sais que l’Université de Caen, c’est là où je ne vais PAS envoyer mes enfants, si jamais ils leur arrivent la mauvaise idée de vouloir intégrer une université française.

  4. @ miniTAX:

    Beaucoup de membres du CRIIGEN proviennent de l’université de Caen. C’est un peu la capitale de la médiocrité scientifique.

  5. il y a une université à Caen ? Première nouvelle !

    Quant au CRIIGEN, comme la CRIIRAD, n’oublions pas que ce sont les bras armés rabatteurs de gogos du cabinet d’avocat « spécialisé en environnement » de Mme Lepage. Ces organismes ont donc pour seule mission d’affoler les populations afin d’amener le plus de gens vers ce cabinet d’avocat !

    1. Apparemment il y a bien une université à Caen : http://www.unicaen.fr/

      Je crois savoir que pour ce qui concerne les disciplines historiques elle n’est pas des plus mauvaises. Pour les disciplines scientifiques je n’en sais rien, mais il est certain que GES, ça fait un peu « tache » !

      1. A part un centre de recherche sur l’antiquité et les mythes (!!), ils n’ont aucun labo classé A+. Bref, c’est le désert intellectuel dans une région économiquement désertée.

        1. Bonjour,
          Je suis un collègue de Séralini et en totale opposition avec sa mégalo médiatique. Néanmoins, ne dites pas n’importe quoi sur l’Université de Caen Basse-Normandie. Il y a des équipes A+, plus de la 1/2 des 43 labo de recherche sont des UMR majoritairement avec L’INSERM ou le CNRS.

          Vérifiez vos sources !

          1. Bonjour,

            Voir ici: http://unionrechercheujm.files.wordpress.com/2008/06/2008-06-141193l_express1.pdf
            En mettant de coté l’ENSI il n’y a bien qu’un labo A+. Vous admettrez que lorsqu’on songe à faire une grande carrière dans l’académique, l’Université de Caen n’est pas vraiment la première institution à laquelle on pense. Les évaluations AERES sont aussi très instructives…

            Sinon il est amusant de voir ce que pensent les étudiants du Pr Séralini en googlant « Je trouve les livres de M. Séralini illisibles, et ses cours ne me rendent pas heureux ! ». On y apprend qu’il utilise ses livres de militant comme support de cours !

          2. Je suis ravi de voir cette réaction d’un membre de l’Université de Caen Basse-Normandie, et je lui exprime ma solidarité.

            Mais il me semble que les membres de l’Université se doivent maintenant de réagir – et fermement.

            Le militant dénommé Séralini s’est servi de l’Université pour faire avancer sa cause militante. Il a mené une expérience clandestine qui, il me semble, aurait exigé un accord préalable d’une commission d’éthique. Il a manifestement laissé vivre des rats en grande souffrance dans le seul but de produire des photos sans intérêt scientifique dans le seul but de faire avancer sa cause militante dans les médias (Dieu sait ce qu’on va trouver dans le film de JP Jaud annoncé avec force tapage). Et il a produit une « étude » qui jette le discrédit sur la recherche française.

            Ça fait beaucoup. Beaucoup trop.

          3. Pour Bruno (qui devrait vérifier ses sources) les dits-laboratoires de l’ENSI sont plus ceux de l’Université de Caen que ce ceux de l’ENSI. Dans certains de ceux-ci, plus de 88% de la masse salariale est universitaire et la moyenne est à plus de 55%.

            Bonne carrière ailleurs alors et merci pour le lien Express-Pécresse très instructif et révélateur.

    2. Le plus gerbant, c’est la façon dont ces escrocs utilisent sans vergogne le mot « indépendant » dans leur nom, démarche orwellienne typique des propagandistes staliniens, comme les pays communistes collent le mot « démocratique » après République ou les socialistes qui s’auto-qualifient de « progressistes » alors même qu’ils sont les pires réactionnaires obscurantistes envers quasiment tout, les OGM, les nanotech, les cellules souches, le nucléaire, le gaz de schiste et même les barrages hydroélectriques !
      L’article « Écofolie et perversion du langage » illustre bien cet abus : http://www.contrepoints.org/2011/04/26/22672-ecofolie-et-perversion-du-langage

  6. @Bruno, miniATX: il est facile d’avoir une université planque et faire du boulot de merde, il suffit d’être bien vu par le doyen et ses collègues. Ca explique sans doute pourquoi Séralini n’est pas inquiété alors que d’autres comme Bourguignon on était poussé vers la sortie d’organisme de recherche plus centralisé comme l’INRA.

    1. C’est une tribune signée Isabelle Autissier, Présidente du WWF France, et Serge Orru, Directeur général du WWF France.

      La première est ingénieur agronome (Rennes, 1975). Quelle honte !

    2. 1° L’article n’est pas de Slate. C’est une tribune. On peut juste reprocher à Slate d’avoir offert une tribune à ce i truc infâme sur les plans intellectuel et scientifique qu’est WWWF.

      2° A lire les commentaires, il semble que les lecteurs de Slate soient mieux informés que la plupart des commentateurs sur les sites médiatiques grand-public

      3° Dans cette tribune libre on lit : « L’Union Européenne possède la plus stricte législation au monde en matière environnementale. Elle a sur ce sujet le devoir d’être à l’avant-garde en protégeant ses agriculteurs et les populations qu’ils nourrissent. Proposant une vision renouvelée du progrès, elle doit résolument s’attacher à marier sciences et conscience en portant haut sur la scène internationale la préservation des ressources naturelles et les alternatives écologiques. » Oui certes, la plus stricte législation environnementale. Celle-ci et la « vision renouvelée du progrès » de ses ONG écolo-réactionnaires contribuent certainement à un des taux de croissance les plus faibles du monde, avec le cortège de chômeurs qui l’accompagne.

      1. Les lecteurs de Slate sont souvent de meilleurs niveaux que certaines contributions… celle d’Attali sur la dette est largement aussi stupide.

      2. Slate est un repaire de gauchistes crypto-communistes, tant au niveau des rédacteurs que des lecteurs. Quand les uns sont meilleurs que les autres, c’est dans la connerie.

  7. cet edito est assez consternant : tenir de tels propos pr des « responsables », c’est quand meme gros. Par contre, il faut souligner les commentaires (ceux a date) qui sont pour une fois tres sensés.

  8. ===> Paru sur ce site dans la dans la rubrique « Décroissance : le mot tabou pour Séralini ? » du 18 avril 2011

    zygomar dit :
    19 avril 2011 à 11:27

    Je viens de tomber là-dessus!

    La clique à Séralini publie un papier rapportant les résultats de leurs « recherches » sur devinez quoi? Je vous le donne Emile comme disait Coluche. Le glyphosate bien sûr…
    Eh bien, les auteurs déclarent sans rire et sans « fausse pudeur » qu’ils n’ont aucun conflit d’intérêts (qu’ils traduisent d’ailleurs en « brocken english » par « competing interests »), alors que le produit testé est fabriqué par Sevene Pharma Company dans laquelle d’une part Séralini a des intérets (financiers je ne sais pas mais de participation certainement) et d’autre part 3 des auteurs de l’article sont employés par la-dite société pharmceutique. Bonjour l’indépendance et les conflits d’intérêts!
    En outre, le très cartésien et scientifique Séralini donne dans l’homéopathie maintenant. C’est beau la recherche désintéressée.

    –> La suite là-dessous!

    –> >Voir aussi le blog d’Anton Suwalki: http://imposteurs.over-blog.com/article-frederick-lemarchand-ou-la-misere-de-la-sociologie-au-service-du-criigen-45200330.html

    http://www.sevenepharma.com/telechargements-actu/JOMT.pdf

    Gasnier et al. Journal of Occupational Medicine and Toxicology 2010, 5:29
    http://www.occup-med.com/content/5/1/29
    Dig1 protects against cell death provoked by glyphosate-based herbicides in human liver cell lines
    Céline Gasnier1,2, Nora Benachour1,2, Emilie Clair1,2, Carine Travert1, Frédéric Langlois3, Claire Laurant3, Cécile Decroix-Laporte3, Gilles-Eric Séralini1,2*
    Acknowledgements
    This study was supported by Sevene Pharma Company which provided Dig1.
    C.G., N.B., E.C. held fellowships from the Conseil Regional de Basse-
    Normandie and the CRIIGEN (Committee for Independent Research and
    Information on Genetic Engineering). C.G. fellowship was also supported by
    the Ethic Committee of Léa Nature Group/Jardin Bio which is gratefully
    acknowledged here.
    Part of the work was accomplished in C.RIS Pharma Company (Cytochromes and GST study) and in IMOGERE (University of Caen) for experiments with radioactive compounds. We would like also to thank the Human Earth Foundation and the Denis Guichard Foundation for structural support. We thank John Fagan for the English revision of the
    manuscript.
    Author details
    1Laboratory of Biochemistry EA2608, Institute of Biology, University of Caen,
    France.
    2CRIIGEN and Risk Pole MRSH, CNRS, University of Caen 14032,
    France.
    3Sevene Pharma, 30170 Monoblet, France
    .
    Authors’ contributions
    CG carried out the cellular, biochemical and molecular studies, participated
    in drafting the manuscript. NB and EC reproduced and helped the cellular
    experiments. CT participated in the methodological and protocol advices,
    and discussions. FL initiated the collaboration in Sevene Pharma and
    carefully followed the first sets of experiments for the protocol design. CL
    participated in Dig1 conception and discussions. CDL directed Dig1
    Gasnier et al. Journal of Occupational Medicine and Toxicology 2010, 5:29
    http://www.occup-med.com/content/5/1/29
    assessment for Sevene Pharma and GES conceived the study, the final
    version of the manuscript, participated in the design of the work and was
    responsible for the coordination. All authors read and approved the final
    manuscript.
    Competing interests
    The authors declare that they have no competing interests.
    The development of Dig1 in Sevene Pharma was performed completely
    independently of its assessment.
    The scientists in the University of Caen in charge of the assessment of xenobiotics or plant extracts declare no financial or other interests in the development of these products.

  9. Seralini? Un chercheur réactionnaire et technosceptique comme ses alliés dont une étude a été cautionné par un lobby homéopathique ultra-libéral!

Les commentaires sont fermés.