Le 25 février prochain, un colloque est organisé à l’Assemblée nationale par une association intitulée « Appel de la jeunesse ». Il est présenté par ses organisateurs comme « le 1er colloque qui interpelle les jeunes et les décideurs politiques sur les questions de santé et d’environnement ».
Un mouvement de jeunesse ?
Qui se cache derrière cet « Appel de la jeunesse ? » Selon le site internet de l’association, elle a été créée par des étudiants de l’association Regards Croisés (association non déclarée au Journal Officiel) qui souhaitaient mieux connaître le cancer suite au décès d’un étudiant des suites de cette maladie. « Afin de comprendre l’ensemble des facettes de ce sujet, ils ont organisé un cycle de conférence et invité des psychologues, des médecins, des chercheurs en santé environnementale, un chirurgien, un économiste… et même un moine Zen. Au fil des conférences, ils ont découvert que de nombreuses causes de cette maladie sont liées aux activités humaines : alimentation industrielle, OGM, pollutions chimiques dont nos corps sont imprégnés, industrie nucléaire, téléphonie mobile. Ils ont alors décidé de lancer un Appel de la Jeunesse pour que cesse cet effroyable constat : depuis vingt-cinq ans chaque année en France le nombre d’enfant touchés par le cancer augmente. (…) Le hasard leurs a fait rencontrer, en février 2009, un représentant de l’association étudiante Fac Verte lors d’une conférence de presse. Le courant est vite passé, le projet de l’Appel l’a intéressé. Quelques mois plus tard, ils ont créé avec Fac Verte, l’association Vive la Terre et le Réseau Environnement Santé le Collectif Appel de la Jeunesse. » C’est ce que l’on appelle du telling : on raconte une belle histoire bien construite où « le hasard » conduit à faire « des rencontres ». Les membres fondateurs de l’Appel de la Jeunesse sont officiellement l’association Regards Croisés, l’association Fac Verte, et… le Réseau Environnement Santé (RES). On est donc bien loin d’un grand mouvement représentatif de la jeunesse. Mais reconnaissons que ces militants sont plutôt doués en communication, puisque leur opération a de grandes chances d’être un succès médiatique.
Des bases scientifiques ?
Sur le site internet de l’Appel de la jeunesse, la rubrique « Bureau » de l’association est vierge, mais la composition du conseil scientifique est disponible. On y retrouve sans surprise le Pr. Belpomme, André Cicolella du RES, Dorothée Benoît-Browaeys de Vivagora (qui milite contre les nanotechnologies), Roland Desbordes de la Criirad, Lylian Le Goff de la Fondation Nicolas Hulot, Pierre Le Ruz du Criirem, Yorghos Remvikos des Amis de la Terre, sans oublier François Veillerette du MDGRF. Il est bien surprenant de voir siéger à un « conseil scientifique » des militants activistes non scientifiques tels que François Veillerette, coordinateur de vie scolaire à l’EREA (Etablissement Régional d’Education Adapté) de Crevecoeur le Grand dans l’Oise.
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