Alors que se profile la fête des mères (ce sera dimanche prochain), le bouquet de fleurs est pour certains écologistes « un cadeau empoisonné… pour la planète ». C’est en tout cas le propos sérieusement présenté par Clémentine Desfemmes dans un article publié sur le site Gerbeaud.com. « Les fleurs, c’est beau, c’est pur, c’est naturel… Ce plaisir éphémère n’est cependant pas sans conséquences : transport en avion, utilisation de pesticides, consommation d’eau, ou encore occupation de terres agricoles, l’achat d’un bouquet de fleurs n’est décidément pas un acte anodin pour la planète. »
On croit rêver. Mais c’est pourtant vrai. « Qui croirait alors que le bouquet de roses acheté chez le fleuriste est lourd de conséquences environnementales, sociales et économiques ? Entendons-nous bien : ce n’est pas le fait d’offrir des fleurs qui, en soi, est dommageable à l’environnement. » Ouf ! Mais où est le problème alors ? « C’est plutôt l’origine des fleurs et la manière dont elles ont été cultivées qui sont sources de nuisances. Car, hélas, les fleurs que nous offrons ne sont généralement ni sauvages, ni cueillies dans notre jardin… Le bouquet acheté (à grands frais) chez le fleuriste ou en grande distribution est une véritable aberration écologique et économique. » Et voilà que ressortent tous les arguments habituellement utilisés contre l’agriculture : « les fleurs sont des produits fragiles et très périssables, on les transporte par avion, ce qui génère des émissions considérables de gaz à effet de serre. Ensuite, la floriculture est particulièrement polluante. Les fleurs doivent arriver sur les étals dans un état irréprochable : pour fournir au consommateur des fleurs parfaites, les producteurs utilisent de grandes quantités de pesticides (parfois très dangereux et interdits en Europe), d’engrais et d’eau (pour l’irrigation mais aussi pour diluer les substances chimiques à vaporiser). Elles sont également fragiles et sensibles aux écarts de température, à la pluie, au vent et à l’excès de soleil pour certaines. Trop souvent, il faut donc les cultiver sous serre, ce qui implique éventuellement un système de climatisation (chauffage ou réfrigération, et donc émission de CO2), un éclairage lorsque la lumière naturelle est insuffisante à certaines périodes de l’année (c’est notamment le cas en Hollande) et, bien sûr, des arrosages plus nombreux qu’en cas de culture en pleine terre. »
Pesticides, émission de gaz à effet de serre, consommation d’eau : les griefs habituels contre les paysans se retrouvent ainsi mis en avant. Et les réponses à ces objections sont elles aussi identiques : acheter des fleurs bio et issues du commerce équitable voire l’achat via les AMAP.
L’horticulture serait donc la nouvelle cible des écolos ? En attendant, préparez vous tout de même à souhaiter une bonne fête à toutes les mamans, à commencer par la votre, dimanche prochain.
Ce billet n’est pleinement compréhensible que si l’on a lu l’article commenté*. Sa conclusion est la suivante :
« Des solutions pour un achat plus responsable
« Alors, faut-il pour autant renoncer à offrir des fleurs ? Si, dans la plupart des cas, l’origine des fleurs n’est pas mentionnée sur le lieu de vente, il existe en revanche des signes de qualité qui permettent de savoir ce que l’on achète :
•Le label AB : les fleurs étant des produits agricoles, en théorie, elles peuvent bénéficier du logo AB et être certifiées comme étant issues de l’Agriculture Biologique. En pratique, les fleurs bio restent rares (voire rarissimes)… et c’est dommage ;
•Les fleurs issues du commerce équitable (Max Havelaar) : certes, un produit « équitable » n’est pas forcément un produit obtenu de manière respectueuse de l’environnement, mais au moins, on sait que les personnes qui ont travaillé pour sa production ont été correctement rémunérées, et dans le cadre d’une relation commerciale durable ;
•Les fleurs produites localement : la Charte Qualité Fleur garantit, outre une fleur d’une excellente qualité et présentant une très bonne tenue en vase, une production locale (et donc, au minimum, française) ;
•Plus confidentielles, plus contraignantes mais aussi plus militantes, les démarches de type AMAP ou cueillette à la ferme sont aussi une bonne solution pour dénicher des fleurs locales et de saison. »
En résumé : achetez ce qui n’existe pas…
Cela dit, je suis prêt à partager l’avis selon lequel « Le bouquet acheté (à grands frais) chez le fleuriste ou en grande distribution est une véritable aberration écologique et économique ». Quoi ? Juste pour le plaisir des yeux (et éventuellement mais pas toujours d’offrir) ? Supprimons aussi les jardins d’agrément, les golfs, les stades, etc.
Oui, privons les Kenyans, par exemple, de leur deuxième source de devises après le tourisme. Privons les 50.000 à 60.000 travailleurs de la floriculture kenyane, et les quelque 500.000 travailleurs des industries et services d’amont et d’aval, de leur emploi. Rendons les quelque 2000 hectares de fleurs à l’agriculture vivrière. Le bilan alimentaire du Kenya sera bouleversé, croyez-moi !
Cet article est un condensé de la bien-pensance qui relève de la « charité » des bourgeois bigots qui jettent une piécette dans la sébile du pauvre à la sortie de la messe dominicale. Oups ! Des bigots qui prendraient la piécette…
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* http://www.gerbeaud.com/nature-environnement/fleurs-coupees-pollution-environnement.php
« ne sont généralement ni sauvages, »
Je vois bien les écolo accepter que l’on vende des fleurs sauvages ramassées dans les champs ou en forêt…
Ah non! Ça malmène la biodiversité !
La solution pour des fleurs locales sans pesticides vient des jachères fleuries à vocation cynégétiques plantées par les chasseurs, presque sauvages et sans intermédiaires!
Bon durée de vie moins de 24 heures, donc à consommer très frais,, merci les chasseurs! ( ici pas de papillons).