Militantisme au Monde

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Et c’est signé… Hervé Kempf bien entendu. Le journaliste bien connu pour son penchant écologiste radical s’est récemment interrogé sur l’écologie du PS dans une chronique intitulée « Socialistes écologistes ? » Le point d’interrogation n’est là que pour le décor car l’avis d’Hervé Kempf est tranché avant même qu’il ait écrit la première lettre.

Pour lui, les dernières journées d’été du PS ont été rythmé par les mots «environnement », « crise écologique », « nouveau modèle de développement » qu’Hervé Kempf juge indignes de côtoyer « la croissance ». Car celui qui est tout de même l’une des plumes du Monde ose en pleine crise financière critiquer les propos tenus par certains socialistes : « croissance durable, croissance partagée », « s’il n’y a pas de croissance, il n’y a pas de création d’emplois, pas de création de richesses, pas de perspectives écologiques ».

Hervé Kempf va même jusqu’à évoquer « l’obsession du PS pour la croissance » sans parler de sa propre obsession pour la décroissance. Mais pourquoi est-il donc si critique contre le PS ? Tout simplement parce que « se focaliser sur un objectif que l’on ne pourra pas atteindre prépare les pires déceptions. Et raisonner avec un concept du passé ne permet pas de penser le monde de demain ».  On n’ose croire qu’il s’agit d’un quotidien à l’image pourtant si sérieuse qui publie ces envolées. Hervé Kempf a donc décidé de taper sur le PS pendant cette campagne en estimant que « la prise en compte de l’enjeu vital du XXIè siècle n’a pas encore réellement modifié le logiciel du PS ». Au profit d’Eva ? Réponse dans les prochaines semaines.

22 commentaires sur “Militantisme au Monde

  1. la démocratie est en danger quand un militant comme Hervé Kempf utilise à son profit ( et au profit de ses amis) le pouvoir d’influence d’un journal comme le Monde.
    Le Monde de mercredi publie encore une tribune de Hervé Kempf dans la même veine avec cette fois ci un couplet sur le lobby de l’industrie agro-alimentaire qui existe certainement .
    En tout cas, celui de Hervé Kempf est une réalité!!!!!

  2. « Un écologiste présent lors de l’université d’été du Parti socialiste, les 27 et 28 août, ne pouvait manquer d’être perplexe » ? Un écologiste ? De quelle obédience ?

    « Et raisonner avec un concept du passé ne permet pas de penser le monde de demain. » Quelle – excusez le terme – connerie !

    Le billet ci-dessus pose la question : « Au profit d’Eva ? »

    Non. Mme Joly chasse sur des sujets bien trop « gauchistes », sur lesquels, du reste, M. Mélenchon est bien plus efficace. Enfin, elle a encore le temps de se frotter à la réalité d’une société française dont une grande partie est en voie d’appauvrissement rapide et au réalisme électoral. Mais elle ne sera pas crédible.

    Le problème de M. Kempf et d’autres idéologues est que leur fond de commerce personnel est bien plus profitable sous un gouvernement de droite. Ils roulent pour eux-mêmes.

  3. La social démocratie et même le socialisme sont des idéologies matérialistes, un pro décroissance n’a rien à foutre au PS, au PC ou au FdG. LO a était très dur avec les faucheurs d’OGM. Seul le NPA, vidé de son corpus idéologique, tente de surfer simultanément sur les vagues réactionnaires et ouvrières, ce qui va devenir de plus en plus difficile.

    1. « La social démocratie et même le socialisme sont des idéologies matérialistes, un pro décroissance n’a rien à foutre au PS, au PC ou au FdG. »

      « Seul le NPA, vidé de son corpus idéologique, tente de surfer simultanément sur les vagues réactionnaires et ouvrières, ce qui va devenir de plus en plus difficile. »

      Mon cher Karg, si je pouvais être d’accord avec vous, j’en serais heureux. Malheureusement, vous me semblez vraiment trop optimiste. C’est ce qui m’a conduit, il y a quelques années déjà, à ne plus voter à gauche,

      Quand vous irez voter pour la primaire, après avoir signé le manifeste comme quoi vous partagez les valeurs de gauche, déclarez ce que vous dites dans votre post et, surtout, tenez-nous informés de la suite qui y sera donnée.

      Bien à vous, sincèrement.

      1. Je n’irais pas voter aux primaires, j’ai un positionnement politique incompatible avec le PS (et je ne suis pas encore inscrit sur les listes électorale), le combat de lèche botte sur le nucléaire m’a particulièrement dégoûté. Aucun n’a eu le courage de dire la vérité, que sortir du nucléaire nous coûterais 1200Md d’investissement et que l’électricité serait 3 fois plus cher au final. Je voterai par défaut, juste pour voir le nain mordre la poussière.

        Ce dont je parle est le fondement idéologique de ces mouvements, la gauche, du centre gauche à l’extrême gauche, sont des mouvements de revendications sociales matérialistes. Ce n’est pas parce qu’ils sont libéral sur les questions de société (où plus précisément feignent de l’être) que les écologistes sont à gauche. La défense des droits de l’Homme n’est pas une valeur de gauche, les libéraux démocrates anglais prouvent le contraire. La droite libérale est matérialiste, la droite réactionnaire pas forcément (les mercantilistes le sont, pas les pétainistes). On ne peut pas ignorer la colonne vertébrale des idéologies comme le fait ce « journaliste » du Monde.

  4. Hervé Kempf un bobo qui écrit pour les bobos.

    La gauche est devenu un parti de bobos , les ouvriers, les rares qui restent se partagent pour la plupart entre Jean Luc Mélanchon et Marine le Pen, qui a récemment d’ailleurs viré à la séduction des bobos avec des théories que ne renierait pas Hervé Kempf.

    Reste Jean Luc Mélanchon et une surprise toujours possible au PS, un sursaut de réalisment si la crise, la vraie, la dure, la violente s’aggrave.

    1. Le peuple a basculé à droite, il votera Marine en 2012. La gauche et l’extrême-gauche l’ont abandonné pour se trouver un nouveau peuple parmi les im.migrés de tout poil.

          1. Compte tenu du système de vase communicant installé par le nain entre son parti et le FN, j’attends avec impatiente ce 21/04/12. Le risque est plus à droite qu’a gauche cette fois.

      1. Et? ça devra forcément passer devant les députés, toutes les lois passent devant les deux chambres en France.

  5. « s’il n’y a pas de croissance, il n’y a pas de création d’emplois, pas de création de richesses, pas de perspectives écologiques ».
    ————————————–
    Vu l’environnement stalinien du marché du travail en France, l’idée que la croissance crée de l’emploi est une pure escroquerie intellectuelle. Si la croissance revient, ça passera par plus d’investissement (on « embauchera » plus de robots et de machines) et plus de productivité (on produit plus avec le même nombre de personnes) => effet imperceptible sur la création d’emploi.

    Si on veut créer des emplois, qu’on arrête de détraquer le marché de l’emploi avec toujours plus de lois stupides et liberticides, des subventions des réglementations et mille autres stupidités bureaucratiques qui transforme l’embauche, la fiche de paye et le licenciement en cauchemar pour les employeurs. Bref, qu’on foute la paix aux Français.

    1. « Si la croissance revient, ça passera par plus d’investissement (on « embauchera » plus de robots et de machines) et plus de productivité (on produit plus avec le même nombre de personnes) => effet imperceptible sur la création d’emploi. »

      Et pour concevoir les robots, les fabriquer, les entretenir, les programmer… c’est par l’opération du saint-esprit ?
      La technologie progresse, et oui elle rentre dans les usines.
      Cela modifie la manière de produire.
      Les ouvriers sont moins stressés, moins fatigués, en meilleure santé (et c’est toute la collectivité qui en profite).
      La technologie impose d’avoir du personnel qualifié.
      Et contrairement aux idées reçues, plus la technologie avance et plus elle crée d’emploi.

      Le taux d’emploi est plus fort actuellement en France que dans les années 1900, avec un population deux fois supérieure. Alors qui à permis cette création d’emploi?

      Le problème de la France, c’est qu’au début des 80 il aurait fallu investir sur la formation d’ouvriers qualifiés, de techniciens supérieurs et d’ingénieurs. Au lieu de cela, il a été choisi de « défendre l’emploi industriel » par tous les moyens.
      Avec la réussite que l’on sait = VICTOIRE DE LA CHINE.

      L’Allemagne avait compris (et l »Italie aussi, la Suède, Norvège, USA) qu’il était impossible de combattre la Chine sur l’emploi industriel, et qu’il fallait miser sur la technologie.
      Nous en payons le prix maintenant.

      Pour le reste je suis d’accord:
      Il faut libéraliser (ouh le vilain mot dirons les socialistes) le marché du travail et arrêter de saigner les PME, PMI, TPE, TPI et professions libérales!!!

      1. « Et contrairement aux idées reçues, plus la technologie avance et plus elle crée d’emploi. » Oui mais il faut du personnel qualifié
        http://www.amazon.fr/Race-between-Education-Technology/dp/0674028678
        Excellentissime, malheureusement je crois qu’il n’existe qu’en anglais.

        « Au lieu de cela, il a été choisi de « défendre l’emploi industriel » par tous les moyens. » Moyen qui a consisté, à partir de 1993, gauche et droite main dans la main, à réduire les charges sur les bas salaire. Au lieu de promouvoir l’innovation, surtout dans l’industrie, c’est la main d’oeuvre la moins cher qui a été favorisé. Ce choix explique la smicardisation de la société (depuis Yoyo il n’y a quasiment plus de cotisation sociale sur les bas salaire) et la très forte exposition de notre industrie face aux problématiques de couts.

        « Si on veut créer des emplois, qu’on arrête de détraquer le marché de l’emploi avec toujours plus de lois stupides et liberticides, des subventions des réglementations et mille autres stupidités bureaucratiques qui transforme l’embauche, la fiche de paye et le licenciement en cauchemar pour les employeurs.  » Sans nier leur importance, vu le nombre de chômeurs la réduction des contraintes administratives n’aura pas un effet radical sur le marché de l’emploi. Le problème est multifactoriel (manque d’investissement en R&D, manque de soutient financier, politique publique difficile à cerner pour les entrepreneurs, créations d’impôts ou de taxe incessante).

        1. « Ce choix explique la smicardisation de la société « : oui, mais c’est surtout lié à un niveau de salaire minimum très élevé. C’est connu qu’à chaque hausse du SMIC, on casse prioritairement les emplois les moins qualifiés. Dans ces conditions, comment veux tu qu’une personne sans qualification, sortie du système scolaire (ça on sait en fabriquer) trouve du travail, qui va coûter dans les 2000 € mensuel à l’employeur? Les activités demandeuses de main d’oeuvre sont larguées en compétitivité (fruits et légumes …): alors on brûle les camions espagnols par exemple, ce qui n’est pas franchement une solution. Autre effet pervers, est que des postes à responsabilité offrent des salaires pas franchement attractifs , différenciel avec le Smic faible, du fait toujours du niveau élevé. Les pays avec un salaire minimum faible ne présentent pas un niveau de salaire médian plus faible qu’en France.

          1. Faible? tu a essayé de loué un appartement dans une grand ville attractive riche en emploi? Le SMIC n’est pas spécialement élevé en France, comparé à d’autre pays européen.

            Le déficit de formation, avec notamment les échecs de la scolarisation est réel, leur taux de chômage est hallucinant (3 fois plus que des Bac +2)

            Tu oublie aussi un point important: la France subit une monnaie forte depuis 2003, hors notre pays n’a pas de structure économique adapté à une monnaie forte. L’Espagne ne va pas mieux…

            « Autre effet pervers, est que des postes à responsabilité offrent des salaires pas franchement attractifs , différenciel avec le Smic faible, du fait toujours du niveau élevé.  » C’est surtout que les employeurs ont dévalués les salaires des jeunes diplômés. Les ingénieurs débutants ont des payes lamentables. Sauf les commerciaux qui sortent des écoles privés et qui acheté leur diplôme.

        2. « tu a essayé de loué un appartement dans une grand ville attractive riche en emploi?  »
          C’est un point intéressant: si les loyers sont élevés, c’est qu’il y a pénurie d’offre; et qu’est ce qu’on fait pour palier ça?, rien, et au contraire, on fait tout notre possible pour limiter l’offre avec des plans d’urbanisme qui font s’envoler les prix du m2, des contraintes environnementales en veux tu en voilà. Au final, le logement est devenu prohibitif dans certains endroits. Tu dis « dans une grande ville attractive en emploi », justement si c’est attractif en emploi, les salaires devraient monter si c’était le cas.Quant aux salaires des jeunes diplômés, c’est un peu normal au début, faut bien faire ses preuves. Et qu’est ce que tu as contre les commerciaux « venant des écoles privées et qui ont acheté leur diplômes? », leur salaire correspond à ce que leur employeur attend d’eux. Dans le cas contraire, ils reverront leurs prétentions à la baisse, c’est le marché, pas la fonction publique avec une grille et une promotion à l’ancienneté. Et puis, les ingénieurs valorisent très bien leurs compétences acquises dans la suite de leur carrière…comme commerciaux.

  6. Karg:

    Trois points:

    « « Et contrairement aux idées reçues, plus la technologie avance et plus elle crée d’emploi. » Oui mais il faut du personnel qualifié »
    C’est exactement ce que je disais. Et il faut plus de personnel qualifié pour fabriquer et entretenir en robot, que de personnel qu’il remplace. La différence est que le travail du personnel qualifié est bien moins dur que la travail de l’ouvrier à la chaine.

    « C’est surtout que les employeurs ont dévalués les salaires des jeunes diplômés. »
    Faux ce ne sont pas les employeurs qui ont dévalués les salaires, au contraire. Les salaires ont fortement progressé. Mais moins vite que le « rattrapage » annuel du SMIC imposé par l’état.
    Hors avec les taxes et les charges sociales, un salaire net de 2000 € coutent à l’entreprise près de 5000 €. Il faut donc que le personnel soit rentable de plus de 5000 € sinon faillite.
    La « dévaluation » vient du fait de l’augmentation perpétuelle des charges, taxes et SMIC, sans tenir compte de la réalité économique (concurrence mondiale) ni du prix de vente du produit.
    Le Salaire est donc compris entre les deux lames d’un ciseaux :
    Rentabilité / Charges.
    Il est donc facile de comprendre que quand les charges augmentent, le salaire ne peut pas suivre automatiquement. Il faut vendre le produit et son prix ne peut pas augmenter à l’infini.
    Le rattrapage du SMIC fait monter le prix de vente des produit, mais n’induit pas jamais de « rattrapage » sur les salaires moyens.

    « Sauf les commerciaux qui sortent des écoles privés et qui acheté leur diplôme. »
    Là on rentre dans le débat de l’école à plusieurs vitesses. Et selon moi, et pas mal de collègues chercheurs et enseignants, ce système a été largement favorisé par la gauche « caviar » pour assurer une bonne place dans la société à ses rejetons. Il suffit de voir le % de fonctionnaires et haut fonctionnaires dont les parents sont tous dans « l’élite » française.
    Et la carte scolaire n’a rien arrangé. Pourquoi donc ceux qui la défende bec et ongles sont justement les mêmes qui la contourne, et mettent leurs enfants dans les grands lycées?

    1. Hervé Kempf contre Le Monde. Grand reporter historique sur les questions d’écologie, Kempf a quitté Le Monde. Il publie aujourd’hui sur Reporterre un texte accusateur sur la façon dont la direction du journal a décidé de reléguer le traitement de la question écologique. @si a tenté d’y voir plus clair. Pas simple.

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