Alors que les milieux écologistes radicaux prennent de plus en plus régulièrement la production de viande (bovins, porcins…) pour cible, Le Figaro a publié il y a quelques jours une excellente tribune du Pr. Jena-Marie Bourre, neuro-toxicologu, neuro-pharmaco-nutritionniste et membre de l’Académie de Médecine. « La qualité de notre alimentation n’est plus l’apanage des médecins et des nutritionnistes, et les agriculteurs sur le terrain sont supplantés par des économistes et des sociologues qui n’hésitent pas à calculer arbitrairement le nombre d’œufs et la quantité de viande et de poisson qu’ils nous autoriseraient à consommer ! » s’insurge le Pr. Bourre. « Leur argument fondamental repose sur le fait qu’un hectare de terre produit 5 à 10 fois moins de protéines animales que végétales. Ce qui est présenté comment un gâchis irresponsable. La solution «bonne pour la planète» serait donc de devenir plus ou moins végétarien ! » poursuit-il avant de faire une démonstration en 5 points :
- La qualité des sols des prairies est souvent trop pauvres pour permettre une culture de céréales
- La qualité nutritive des protéines animales est globalement meilleure que celle des protéines végétales,
- la vitamine A, la vitamine B12 et la vitamine D ne se trouve qu’exclusivement dans l’alimentation animale
- Deux des Omega 3 qui présentent un intérêt nutritionnel sont d’origine animale
- Notre corps ne peut capter que 2 à 3% du fer d’origine végétal mais 20 à 30% de celui contenu dans la viande
Conclusion : « La complexité biologique de l’homme s’est élaborée et ne peut se maintenir que grâce à une alimentation à la fois animale et végétale. C’est le prix à payer pour ses performances, notamment cérébrales, et sa survie sur notre planète. »
« des économistes et des sociologues qui n’hésitent pas à calculer arbitrairement le nombre d’œufs et la quantité de viande et de poisson qu’ils nous autoriseraient à consommer ! »..
On aimerait d’ailleurs connaître les économistes capables de soutenir que la spécialisation des terres agricoles est un gachis irresponsable, et que le but ultime de l’agriculture serait simplement de produire un maximum de protéïnes. De ce point de vue, la culture de salades est sans doute un immense gâchis.
Et pourtant on est bien content qu’elle existe.
Des points de vue d’économistes au mieux totalement décalés avec la réalité physique de l’agriculture et des problèmes de la nutrition, à moins qu’il ne s’agisse tout simplement d’idéologues.
En complément d’anton suwalki, la production de salade certes mais plus encore de fleurs coupées, totalement inutiles en terme d’efficacité surtout si elles font des milliers de km pour arriver en Europe: c’est donc les fleuristes dont il faudrait interdire l’activité pas celle des bouchers ou des éleveurs sans lesquels les pentes des massifs montagneux ne seraient pas entretenues, paysages résultant de l’action des bergers et éleveurs.
Le parallèle entre les attaques contre la viande et les soutiens à l’implantation des ours ou au développement des loups sont intéressants à souligner. On discute l’intérêt de leur activité d’un coté et on la rend impossible de l’autre. Ce sont les mêmes esprits étroits qui n’ont rien retenu de l’histoire des Hommes et ce territoire, urbains qui n’ont pas conscience du milieu très artificiel dans lequel ils évoluent et qui ne résisterait pas à un dérèglement du système économique.
L’élevage, la production de viande, la production de lait, résultent d’une adaptation construite sur une longue période et d’une optimisation sur la phase la plus récente à laquelle nous faisons référence que seuls les bobos refusent d »envisager.
Il serait intéressant de calculer le véritable bilan énergétique du citadin comparé à celui du rural, pas sur les bases faussées qui nous sont proposées pour justifier une politique de densification autour de quelques grands centres, discours qui tient plus de l’endoctrinement que de l’étude socio -économique sérieuse. Qui nous manipule et pourquoi ?
http://www.dailymotion.com/video/x8n2mo_bobo-ecologie-developpement-durable_fun
« Qui nous manipule et pourquoi ? »
La fonction tribunicienne a été inventée à Rome. Le mensonge pour obtenir la gloire, le pouvoir, les prébendes, etc. c’est vieux comme le monde, non ?
Les mensonges qui sont crus par le plus grand nombre sont ceux qui jouent de la peur et du bouc émissaire. Le bouc émissaire le plus facile à désigner est le riche, autrement dit le prêteur juif, le banquier, le paradis fiscal, le trader, le lobby automobile, ces salauds d’industriels (surtout de l’agro-alimentaire) etc.
Il manque un argument agronomique, la production animale fait partie des agro-systèmes, les agriculteurs bio sont les premiers à réintroduire des animaux dans des fermes céréalières ou maraîchères, et pas seulement pour faire des gogos avec de la traction animales. Recycler une partie de ses minéraux est indispensable dans ces systèmes en « circuits fermés », les productions bio qui n’ont pas de bêtes doivent importer du fumier d’autres exploitations… à grand coup de pétrole renouvelable.
Supprimer la production animale des systèmes agricoles provoqueraient un effondrement des maigres rendements de cette filière.
En circuit prétendument fermé, M. Karg. Le circuit fermé est une des grandes impostures du « bio ».
Mais peut-être avez-vous voulu exprimer cette idée en mettant les guillemets.
Oui car le bio est très dépendant d’intrant extérieur, en premier lieu du pétrole qui n’est pas produit sur la ferme. Par kg de grain sortie de la ferme il est largement plus consommateur que l’agriculture conventionnel, je parle même pas de ceux qui travaillent en agriculture de conservation.
La polyculture élevage était le système d’avant la seconde guerre mondiale remplacé par la spécialisation des territoires, on pourrait dire l’optimisation dans les années 60-70. Il est bon de relire les pavés coordonnés par Wallon et Duby.
L’optimisation serait désormais certes de rééquilibrer et de réintroduire une quantité raisonnable d’élevages dans la Marne ou dans la Beauce et d’alléger la charge sur la Bretagne surtout lorsque le grain importé vaut aussi cher que celui produit sur le territoire avec, en sus des issus de la production d’éthanol ou de biodiesel à écouler, si possible sur place , pas impossible que cela trotte déjà depuis pas mal de temps dans la tête de certains du syndicalisme agricole, y compris des syndicats majoritaires. Une belle construction bien durable mais qui en gratte certains dans les IAA ( cf déclaration du DG de Nestlé sur les biocarburant qui trouvent que cela ne lui rapportera pas suffisamment de biscuits…. à lui.), Financerait bien quelques études à greenpeace ou au WWF pour leur faire la chasse à ces dévoyeurs de profit, le bougre.
Au niveau du marché des céréales et des huiles alimentaires les biocarburants ont créés une sorte de prix plancher: quand ces produits deviennent très peu cher, ils deviennent moins coûteux que le pétrole. J’utilisais de l’huile de colza de supermarché dans ma voiture en 2004-2005, ça valait 70 cents le litre… Le blé à 70 euro la tonne, c’est du passé, le prix ne passera pas en dessous de 120 à 140 euro la tonne. Pour les IIA c’est une contrainte énorme, fini la matière première à très bas coût.
Concernant les biocarburants, il est bon de lire
http://www.mines-energie.org/Conferences/CR_061204.pdf
et de retenir en particulier
Question : compte tenu que la pollution locale est un problème déjà réglé avec la
norme Euro 4, si l’on intègre « l’effet de parc », ne serait-il pas plus judicieux d’investir
dans le développement des biocarburants, plutôt que dans la mise en place de normes
encore plus dures, comme Euro 5, puis Euro 6 ?
Réponse : je suis tout à fait d’accord avec vous, mais il est difficile d’empêcher le
législateur de légiférer. A noter toutefois que la norme Euro 5 sera bienvenue pour
totalement résoudre le problème des particules des diesels.
J’aime l’expression de l’homme de l’art » difficile d’empêcher le législateur de légiférer », ici visiblement de façon excessive et sans tenir compte du coût pour la collectivité.
C’était au début des années 2000, tout semblait possible alors. On comprend le triste état financier de l’Europe aujourd’hui, ils ont visiblement trop légiféré et surtout n’importe comment. Principe de précaution quand tu nous tiens!
Sinon la qualité de la synthèse, la vérité des chiffres et l’honnêteté du propos fait un bien énorme.
Pourquoi les biocarburants lorsqu’il s’agit de viande, parce que les deux sont intimement liés : les issus de la production des biocarburants au moins 50 % du volume entrant dans l’industrie des biocarburants sort pour l’alimentation animale, plus digestible et avec moins d’effet en terme de CH4 que l’herbe et le foin, cela ne remettra pas en cause l’élevage dans les alpes qui a d’autres fonctions mais cela doit aussi être dit.
Les irresponsables de FNE ou des IAA qui fustigent les biocarburants devraient revoir leur copie, ceux des IAA savent et font du cinéma, pour FNE c’est inscrit dans les gènes et rien n’y fera, sauf la crise financière qui les laissera sans voix, et les bobos sans oreilles, indignés qu’ils seront ….. par leur compte en banque. rendez vous après le défaut grec !
Au fait 10% des cancers des poumons dans les grands centres urbains, c’est le produit de la circulation automobile avec des carburants d’origine pétrolière et il a fallu que ce soit Bruxelles qui rappelle la France à l’ordre.
Un entrefilet vite passé dans les journaux, comme pour E coli.