Sofiprotéol a t-il perdu?

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Les paris sont engagés sur la décision du tribunal de Quimper qui doit décider aujourd’hui du sort du Groupe Doux. Sur la table des juges de Quimper,  un plan de reprise par les leaders français du secteur et de l’alimentation animale, fédérés autour de Sofiprotéol qui a la capacité financière de moderniser et de réorienter le groupe, ou bien la poursuite de la période « de continuation » pour la mise en œuvre du plan dit « Charles doux », dans lequel finalement Barclays deviendrait l’unique décideur.
Chaque acteur de ce dossier a déployé de nombreuses manœuvres pour emporter le morceau devant le tribunal.
Du côté de Sofiprotéo, le choix clairement exprimé par les centrales syndicales au plan local mais aussi au plan national emmené par la CFDT est la carte maitresse. Les salariés expriment nettement leur rancœur accumulée vis à vis du management de Doux depuis de nombreuses années. Toutes les analyses syndicales convergent : le groupe depuis de nombreuses années a laissé à l’abandon ses installations industrielles.  Les salariés sont donc lucides : il y aura de la casse sociale mais autant la limiter avec un projet mené par des industriels du secteur qui ne vont pas se comporter comme un fonds de pension.
De l’autre côté, l’apparition d’un nouveau directeur général du Groupe Doux avec un profil « industriel » qui met en avant son cv et sa proximité avec le groupe coopératif Limagrain, peut faire pencher la balance en faveur du projet développé par Charles Doux. La communication déployée notamment dans Ouest France avait pour objectif de montrer que ce projet n’était pas que le projet de Charles Doux. L’annonce cette semaine du retrait de la famille et le projet de transformation de la dette du groupe auprès de la banque britannique Barclays, est un point fort de cette stratégie. Les annonces et les positionnements ont été finement distillés par le groupe depuis 1 mois.
Charles Doux a également développé une série d’action de communication pour contre-carrer le projet Sofiproteol et donc celui celui du président de la FNSEA. Obtenir le soutien d’une partie significative des éleveurs en sa faveur a été incontestablement une manœuvre bien réussie. Sofiproteol ne peut pas se prévaloir d’un soutien clair et massif.  L’action de la FDSEA du Finistère a notamment été décisive. La clef étant  certainement un réflexe de défense breton-finistérien anti- parisien, tant chez les agriculteurs, les élus locaux et que le patronat local. Une stratégie a même d’influencer les chefs d’entreprise du Finistère qui siègent au tribunal.

Bref, une bataille de com’ qui va être tranchée aujourd’hui avec une manifestation des salariés devant le tribunal mais d’autres seront présents avec des mots d’ordre opposés. Sofiproteol et son président vont peut-être perdre en image ce soir, mais l’impact réel sera à mesurer certainement dans les mois à venir.

 

28 commentaires sur “Sofiprotéol a t-il perdu?

  1. Dommage si SOFIPROTEOL perd la main, c’est un groupe de qualité, ambitieux (le I c’est investissement) qui cherche toujours à évoluer, innover et investir. La famille Doux a détruit ce incroyable outils industriels, ils doivent être écartés. C’est encore une manifestation du mal français, la première génération monte l’entreprise, la seconde vie dessus, la troisième la coule..

    1. L’origine de la gamelle de Doux, c’est avant tout son aventure brésilienne: ils ont investi dans Frangosul et presque aussitôt, le real brésilien a été fortement dévalué: ils ont payé deux fois l’entreprise qui n’a pas réussi à avoir une rentabilité suffisante . C’est pas de chance mais ce sont les risques de l’international. Le groupe LDC a été plus avisé, ou plus chanceux dans ses choix de développement internationaux. En plus, on rajoute les hausses des matières premières, qui n’ont pu être répercutées à la grande distri française (merci Charles Edouard) , ça fait au final, beaucoup pour un groupe, très spécialisé.

      1. Le Brésil c’est un pays casse gueule niveau investissement… Ils ont cru à l’El Dorado comme des bleus. Néanmoins le management général du groupe est défaillant, l’aventure brésilienne n’explique pas la totalité de la dette.

        1. L’aventure Brésilienne de DOUX, montre combien le groupe était couvert par un chèque en blanc de la force publique ….
          DOUX faisait du CHANTAGE aux pouvoirs publics pour maintenir sa « subventions » spéciale prélevée sur la PAC, pour le « protéger » de la concurrence sud Américaine ….
          63 Millions d’€uros versés par Bruxelles tous les ans, pour que DOUX maintienne son activité en France. Hors combien de secondes de remords a eu Charles DOUX avant d’externaliser presque en totalité sa production en Amérique du Sud ?
          Combien de remords a-t-il eu pour presser de plus en plus fort ses producteurs et fournisseurs Français ? Sur-facturant les aliments et les poussins, pour plus avoir à payer les produits collectés ?

          Quand il a commencé à appliquer la même méthode au Brésil, la porte lui à gentiment été indiquée ….
          Mais en France on n’a eu aucun problème à laisser rentrer des poulets Brésiliens (40% d’importation) estampillés DOUX, alors que le contribuable continuait à le payer pour qu’il « maintienne » son activité ….

          Mais avant Mr DOUX il y a eu des Bourgoins et autres rapaces, on commence à être habitués …. Les noms passent les recettes restent !

  2. Toujours aussi affûté qu’un Montebourg au zénith de sa forme karg.
    Alors que les filières animales subissent la flambé de prix des matières premières, sofiproteol touche le jackpot sur les agro carburants tout en organisant la pénurie au détriment de l’élevage.
    Tu t’étonnes de l’accueil mitigé de ce pompier pyromane en bretagne?

    1. @l’autre pierre: tu peux me rappeler le chiffre du bénéfice de Sifoprotéol? Au prix du colza cette année le biocarburant ne seront pas compétitif. et comme l’a souligné Alzine les tourteaux c’est pour les animaux, les deux activités sont couplés.

      1. Les bio carburant n’ont jamais été compétitif par rapport au pétrole. Seul l’intervention publique a créé ce marché par la fiscalité différencié.
        Si les ER ont pour conséquences le renchérissement de l’énergie, les agros énergies (bio carburant méthanisation ect) renchérissent en plus les produits alimentaires.
        Triste choix du point de vue pouvoir d’achat ?
        A noter que les tourteaux de colza sont indexé sur le prix du soja et profitent donc de la flambé des prix.

        1. Pas compétitif? si on payait le vrai prix du pétrole (environnementale, sociale et diplomatique) les biocarburant serai compétitif.

          1. @l’autre pierre: Pour le prix d’une guerre en Irak, tu peux mettre au point un réacteur de IV génération et en construire 750, soit assez pour assurer les besoins en énergie d’une bonne partie de l’Humanité.

  3. L’autre pierre n’a rien compris, comme d’hab.
    Les biocarburants, c’est aussi des drêches, pulpes et tourteaux qui alimentent à bas prix les élevages français, sous produits qui ne voyagent pas aussi bien à longue distance que le grain, c’est un sous produit moins cher que le grain et au moins aussi sinon plus performant pour les animaux.

    Biocarburant = sauvegarde de l’élevage français.

    les américains et les allemands l’ont bien compris, eux, parce qu’ils ont encore des agronomes qui ressemblent à quelque chose, eux!

    Ne pas jouer cette filière c’est se rendre dépendant des corn gluten américains qui vont prendre un sacré coup de chaud avec l’été 2012. 2012 ressemble assez à 1974 comme situation, peut-être en pire.

    1. Les allemands? parlons en! avec leur système de biogaz, les productions animales deviennent un sous produit de la production de gaz. Peu leur importe dans ces conditions de brader leur viande de porc, leur lait , entrainant ainsi les autres producteurs qui n’ont pas eux, des subventions pour produire le biogaz. Une fois de plus, un système subventionné pervertit le système.

    2. Moins cher les tourteaux …. Pas si sûr ! Il serait actuellement plus rentable pour un éleveur d’acheter la graine de colza brute, de la presser et jeter l’huile, plutôt que de d’acheter du tourteaux ….

  4. karg
    Bof, moi je voulais juste te faire remarquer que les écolos disent aussi que l’électricité d’origine nucléaire n’est pas à son prix environnementale sociale et diplomatique.

    1. Effectivement, le cout réel serait bien plus faible sans la paranoïa ridicule sur les risques des radiations. Imposer l’enfouissement technique haut de gamme pour du béton à peine plus radioactif que de l’eau de mer, c’est du délire, évacuer et décontaminer des zones à 20msV voir des immeubles à 1.5msV par an, c’est aussi du grand délire, qui coutent cher et a déjà provoqué plus de décès que toute les projections stats délirantes.

  5. @ la coupe est pleine: encore chers les tourteaux certes en comparaison du tourteau Brésilien mais attendons les prix pour la prochaine campagne.

    En outre la France investit dans l’outil qui servira demain, investit pas assez à la hauteur de l’enjeu, c’est surtout les agriculteurs qui investissent dans les faits, en passant des contrats sous payés pour une partie de leur production.

    Pour les biocarburants, le mouvement est irréversible

    http://greenfleet.dodlive.mil/files/2012/07/20120702_Great-Green-Fleet-Factsheet.pdf

    Huile usagée, il n’y en aura jamais assez et huile d’algue, mon œil, technologie pas mature avant 2050 sauf pour stocker du CO2, donc l’alouette du pâté.

    Du soja, du colza, de la biomasse BtL, accessoirement de la palme et du tournesol pour le diester.

    De la canne à sucre, de la betterave, de la biomasse débobinée pour les alcools.

    Il suffit également de lire

    http://oilprice.com/Alternative-Energy/Biofuels/Ethanol-Usage-Now-Exceeding-Feed-Usage-From-Corn.html

    ou les déclarations peu ampoulées de l’IATA réclamant des biocarburants pour l’aviation vite, vite avant que les chiffres des conséquences de la pollution liée au transport aérien ne soient à la disposition du grand public, bonjour la proximité des grands aéroports et les axes fréquentés par les avions au décollage.

    1. Huile d’algue, pas mature? Bof, dans le principe c’est pas forcément plus compliqué, la problème c’est que la culture d’algue n’a pas 10 000 ans de recul comme avec les plantes..

    2. « C’est surtout les agriculteurs qui investissent dans les faits » bien voyons on fait table rase des subventions.

      Pour ce lien que tu nous donnes tout est dit,
      une mesure autoritaire qui impose des bio carburants, et une conséquence, le renchérissement des produits alimentaires. Pire que les ER (éoliens photovoltaïque) qui se contente de renchérir l’énergie.
      http://oilprice.com/Alternative-Energy/Biofuels/Ethanol-Usage-Now-Exceeding-Feed-Usage-From-Corn.html

      1. Les prix agricoles sont encore trop faible, la nourriture n’est pas payé a sa juste valeur. Si c’était le cas les subventions seraient inutile.

        L’influence des biocarburant, marginale au niveau mondiale, sert à cacher une autre réalité: les politiques de subvention agricoles appliqués par l’UE, les USA au sortie de la guerre a provoqué une division par trois du prix des céréales, les exportations à prix cassé on détruit dans l’oeuf le développement agricole d’une bonne partie du reste du monde, et leur développement tout cours quand ils s’agissaient de pays à vocation agricole (Amérique du sud, golfe de Guinée et la Région des Grands Lac en Afrique). Les prix actuels, le double du prix d’avant 2007, sont encore un peu faible par rapport au vrai prix des aliments. Le blé devrait coûter 350 euro la tonne. A ce prix là les paysans n’ont plus besoin de subvention, les africains, qui n’ont pas les moyens de subventionner leur agricole à grande échelle, n’auraient plus besoin d’aide alimentaire: leurs propres paysans pourraient développer leur activité en dégageant un surplus correct.

        L’explosion du prix des denrées alimentaires est un évènement regrettable mais comme toute bulle spéculative, il vaut mieux la faire exploser le plus tôt possible.

        1. « Le blé devrait coûter 350 euro la tonne. A ce prix là les paysans n’ont plus besoin de subvention, »

          Ben si, a ce prix il en faudrait même beaucoup de subventions à la filière agro énergie pour rester compétitive face au pétrole.

          1. Sauf que le pétrole dans 40 ans il n’y en aura plus, sauf des bitunes très couteux à extraire et à traiter, ils seront utilisé pour tout sauf produire de l’énergie. De même le prix du pétrole, si on prend en compte les guerres et les courbettes diplomatique, dépasse largement les 100$ le baril.

          2. Jusqu’à plus ample informé, le blé sert prioritairement et essentiellement à l’alimentation.

        2. M. Karg,

          Je ne suis pas entièrement d’accord avec vous sur les subventions.

          D’abord, il faudrait revoir les références historiques pour connaître les origines réelles des subventions.

          Dans le discours anticapitaliste et altermondialiste (et écolo), c’était pour permettre un dumping à l’exportation. C’est possible, mais il me semble que faire porter à l’impôt (donc aux riches) une partie du coût de l’alimentation (singulièrement des pauvres) pouvait être une motivation bien plus importante. Tout comme permettre à des régions marginales de contribuer à la production agricole et donc à l’alimentation sans que les paysans de ces régions ne fussent des Lumpenbauern.

          On achetait ainsi, à bon prix, la paix des villes (consommatrices) et des campagnes (productrices).

          D’autre part, pendant longtemps, les pays importateurs ont eu la possibilité de contrôler les importations, a priori déstabilisatrices pour la production locale, par des taxes à l’importation. Mais il ne faut pas avoir fait polytechnique pour comprendre où était l’intérêt à court terme des gouvernants : la paix des villes exigeait une alimentation bon marché ; tant pis pour les campagnes. Une révolution dans la capitale est bien plus préoccupante qu’une jacquerie.

          Les subventions ont été, et sont toujours, une fameuse excuse pour, d’une part, permettre les importations et, d’autre part, mettre la pression sur les prix agricole locaux. Quand plus de la moitié de la population est devenue citadine, les calculs sont vite faits. Tant pis pour l’avenir.

          Quant au développement agricole, il faut aussi voir les choses en face. Juste deux exemples : le Zimbabwe fut un temps le grenier de l’Afrique ; si on parle aujourd’hui tellement de l’accaparement des terres (land grabbing), c’est bien que des potentialités agricoles n’ont pas été valorisées et exploitées pendant des décennies.

          Évaluer les conséquences de l’explosion des prix agricoles est une tâche difficile qui doit intégrer des situations très diverses et d’énormes incertitudes. La méthode du doigt mouillé est probablement aussi performante que les analyses pseudo-scientifiques des déconomistes.

          Moi, je pense que c’est plutôt une chance pour les pays en développement. À condition qu’ils se penchent enfin sur leur développement agricole et qu’on les aide à monter les filières de production, de transformation et de commercialisation.

          Le poulet bicyclette, même à un prix inférieur au poulet congelé importé, ne sera pas concurrentiel s’il n’y a pas l’infrastructure qui lui permet d’être aussi facile d’emploi que le second.

          1. L’exportation n’a jamais était le but premier de cette politique, mais elle a eu des conséquences désastreuse en provoquant soit un effondrement de l’embryon de développement agricole, soit une inflation démographique qui tentent maintenant se déverser en occident..

          2. à Wackes Seppi
            « Jusqu’à plus ample informé, le blé sert prioritairement et essentiellement à l’alimentation. »
            Effectivement bien que avant 2005 j’ai connu des éleveurs qui brûlaient du blé dans leurs chaudières bois plaquette pour chauffer les bâtiments d’élevages. Le simple retournement du marché des céréales a mis un terme à cette pratique puisque brûler du blé pour produire de la chaleur n’est pas subventionné.
            Ceci dit Karg dit qu’un blé a 350 euros permettrait l’arrêt des subventions au producteur. Il me semble probable que si le blé monte à ce prix ,mais et colza suivront la même courbe. Un agri choisi son assolement aussi en fonction des prix. Privilégier une culture se fait au dépend d’une autre qui se raréfie et voit ses prix monter.

            « Evaluer les conséquences de l’explosion des prix agricoles est une tâche difficile qui doit intégrer des situations très diverses et d’énormes incertitudes. La méthode du doigt mouillé est probablement aussi performante que les analyses pseudo-scientifiques des déconomistes.
            Moi, je pense que c’est plutôt une chance pour les pays en développement. À condition qu’ils se penchent enfin sur leur développement agricole et qu’on les aide à monter les filières de production, de transformation et de commercialisation. »
            J’ai toujours du mal à comprendre en quoi le renchérissement d’un produit facilite le développement. Du point de vue consommateur comment expliquer qu’une inflation alimentaire facilite la vie.

            Si un pays subventionne ses exportations il dilapide de la richesse intérieur au profit du pays importateur. On l’accuse de casser la production locale, pour se faire le produit importer +transport doit être mon cher que le locale. Alors 3 possibilités
            Le pays exportateur est très riche pour se permettre des ventes a pertes
            Le (pays) importateur a de tel handicapes naturel que son intérêt sur ce produit est l’importation (cout de production élevé) . Dans ce cas le terme pays me semble impropre, il est plus judicieux de parler du choix des libres entreprises
            Le pays importateur est victime d’un despotisme qui inhibe toute action individuelle susceptible de satisfaire au besoin de la consommation local. Autorité, loi abusive et subventions qui pervertissent les échanges entre individus.

          3. « J’ai toujours du mal à comprendre en quoi le renchérissement d’un produit facilite le développement. Du point de vue consommateur comment expliquer qu’une inflation alimentaire facilite la vie. » Le dumping social et douanier des chinois est très négatif pour l’industrie française, t’arrive à comprendre ça? Tu vend un meuble en Chine, faut payer 100% de taxe, tu vend un meuble chinois en France, 0%. Toi comprendre? Si un pays inonde ton marché interne avec des produits vendus à perte, ton système productif s’écroule, et ça n’a rien à voir avec l’avantage comparatif de Pareto (qui doit reposer sur une meilleur maîtrise des facteurs de production), c’est de l’escroquerie.

          4. Karg
            « Toi comprendre? Si un pays inonde ton marché interne avec des produits vendus à perte, ton système productif s’écroule »
            Non moi pas comprendre l’avantage d’un pays, d’une entreprise à vendre à perte.
            Par contre je comprends que cette transaction préserve du pouvoir d’achat susceptible de se répercuter sur de nouveaux produit ou services. Si mon étagère coûte 150 chez moi, la chinoise 100 il me reste 50 pour acheter des livres don je n’avais pas les moyens avec le produit locale. Le bonheur de mon libraire.

  6. @ l’autre Pierre,
    Pour cet objectif, une seule solution : hybrides + biocarburants ou biocarburants seuls si l’on réduit suffisamment la consommation à moins de 4 litres /100km voire à moins de 3l/100 km.
    http://www.enerzine.com/604/14229+ameliorer-la-qualite-de-lair—une-priorité-du-gouvernement+.html

    Voir aussi les rapports dits « Syrota » version 2009 et 2011 sur la voiture en 2030, il est bon de lire les deux.
    Toujours aussi remarquable comme analyse prospective même si les intérêts qui devraient être logiquement défendus par les rapporteurs sont ceux de l’électricité nucléaire et des carburants fossiles en second lieu. Les rédacteurs de ces rapports savent dépasser les intérêts qui les animent pour mettre leur expertise au service de la Nation, parfois il faut lire entre les lignes mais tout y est . Très rassurant!

    http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2008-12-03/exclusif-le-rapport-enterre-qui-accable-la-voiture-electrique/916/0/296691
    http://www.strategie.gouv.fr/content/le-vehicule-%C2%AB-grand-public-%C2%BB-d%E2%80%99ici-2030

    40.000 décès prématurés chaque année, notre pays quand même avec une responsabilité majeur des carburants automobiles, réduite des avions, forte autour des aéroports et sur les axes d’atterrissage et de décollage, pas terrible dans les transports en commun souterrains avec divers polluants.
    Le pot catalytique est inefficace en ville, il faut 20 km pour qu’il soit efficace.

    A coté des risques sanitaires des carburants pétroliers, les disponibilités à faible prix d’extraction sont en phase d’effondrement et les perspectives par l’AIE qui a eu tendance à nier le phénomène du plateau de production, admis en 2010 pour un début en 2006 sont très claire.
    Pétrole: l’AIE ne croit pas à une chute durable des prix en 2012(AFP) – 12 juil. 2012http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5if5KXDQA9tAjDz0gMlK6eMAINlHA?docId=CNG.1d0326b540c1f666217e03b54fc3f5da.761

    Les besoins iront croissant surtout du coté des émergeants et la production aura du mal à suivre, elle va baisser au niveau du conventionnel pour basculer sur des huiles lourdes et de l’off-shore profond. Dans ces conditions les 150 $ tonne seront vite atteints et les biocarburants incontournables, pour des raisons de volume et de conséquence sanitaires car bien plus sains pour un usage en ville. Ce second point est davantage souligné outre atlantique, évidemment.
    Le reste n’est qu’intoxication pratique normale dans la guerre économique actuelle.
    Vos remarques sont celles soit d’un curieux intéressé par le dossier insuffisamment renseigné, soit d’un lobbyiste jouant contre l’intérêt général et celui de l’agriculture française qui se confond désormais avec celui de la majorité des citoyens, face aux attaques d’acteurs financiers pour s’emparer du foncier et de sa production future.
    Pour résoudre l’équation apparemment difficilement soluble de nourrir les Hommes, les animaux et les voitures. Deux voies et un impératif:
    1) valoriser la biomasse qui retourne inutilement au sol en réduisant le labour et avec des cultures intermédiaires efficaces pas celles imposées actuellement.
    2) Augmenter de 50 % les quantités produites en oléagineux et céréales d’ici 2030, certes pas en bloquant les moyens de production comme les traitements des semences ou en interdisant ad vitam les OGM, mais sans difficulté en France si les politiques en ont vraiment envie.
    3) Se limiter à 6%-10% de la SAU en agrobio à l’horizon 2020, bel objectif et ne consacrer que des terres souffrant de facteurs limitant pour ce type d’agriculture, cerise sur le gâteau d’un système de production dont le choix aura été fait de le rendre à nouveau plus efficace par l’Etat.
    Dans le contexte actuel l’agrobio est devenu un luxe de nations qui en ont les moyens, pour une clientèle de bobos des villes qui les auront également.

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