L’UNAF a tenu une conférence de presse pour une nouvelle fois déclarer que si la production de miel est en baisse, c’est à cause des pesticides et des néonicotinoides.
L’association a reçu le soutien de Jean-Marc Bonmantin, chercheur au CNRS à Orléans, spécialiste des produits neurotoxiques. Celui-ci faisant état de travaux montrant que «la toxicité chronique de l’acétamipride et du thiaclopride (2 molécules, NDLR) est similaire aux néonicotinoïdes bannis» par Bruxelles. Toujours la même rengaine.
L’UNAF se livre également à la comparaison entre la production 2013 et cette de 1995.
« Avec un nombre de ruches presqu’égal (de 1,25 à 1,3 million), la production de miel a été plus de deux fois moins importante en 2013 qu’en 1995, date de début d’utilisation de certains pesticides, dont les néonicotinoïdes. »
Discours sérieux en apparence mais qui ne résiste pas à l’analyse : tous les chiffres de la production apicole pour 1995 mais aussi pour 2013 sont des estimations à la louche. Surtout, le nombre de ruches est le résultat d’un calcul savant. Doit-on rappeler que c’est uniquement depuis 2010 que la déclaration de ruches est obligatoire et donc centralisée ? Les chiffres bruts de nombre de ruches réellement déclarées sont certainement plus proches des chiffres indiquées par l’audit Protéis 2012 sur la filière apicole, soit une fourchette allant de 637 855 ruches selon la DGAL (voir page13) à 799 854 selon le recensement agricole (RA, voir page 15). Le chiffre annoncé par l’UNAF et par le ministère est donc statistiquement peu fiable (probablement grossi de 30%) sauf si on compte les caisses vides. Mais il est utile pour obtenir des financements de Bruxelles !
A l’UNAF, on ferait mieux de se servir de l’enfumoir pour amadouer les abeilles plutôt que pour enfumer les journalistes…
8 commentaires sur “Chute de la production de miel : l’enfumoir de l’UNAF”
Les commentaires sont fermés.
La stratégie du bouc émissaire est inefficace et se retourne finalement contre les apiculteurs.Il aurait été bien préférable d’utiliser les ressources ( argent, compétences..) pour résoudre les véritables problèmes ( formation apiculteurs, qualité reines, nosémose, varroa etc etc..). Tout cela est un gâchis important et le fait de chercher à opposer les agriculteurs et les apiculteurs montre bien les réelles motivations de l’UNAF.Malheureusement on n’a pas beaucoup entendu les syndicats agricoles , les coopératives agricoles, les chambres d’agriculture, l’INRA ….pour proposer une méthodologie plus constructive.
@Visor
Un des principaux problèmes des abeilles est la famine. Même installées devant un champ de colza en fleur les abeilles peuvent ne pas y aller : température, vent, humidité… De trop nombreux apiculteurs voient leurs abeilles mourir faute d’avoir su les nourrir: malchance ou manque de savoir faire. Mais si ils arrivent à trouver un bouc émissaire comme les firmes phytosanitaires ils essayeront de toucher des dédommagements.
Pour l’UNAF : depuis toujours c’est l’Abeille et la Bête !
Il n’y a pas de raison de ne pas espérer de bons résultats si on décidait de sélectionner des races d’abeille plus résistantes ( comme on sait le faire avec les animaux ou les plantes)La génétique est souvent une part importante des solutions aux problèmes sanitaires.L’apiculture est un élevage très intensif ( des dizaines de milliers d’abeilles/ ruche)qui n’a rien de naturel.Les risques sanitaires sont donc obligatoirement significatifs et l’arsenal technologique doit être utilisé comme dans les autres élevages ( médicaments, génétique, hygiène ….)
La problématique abeille a été prise en otage par les ecolos qui ne cherchent pas trouver des solutions aux problèmes réels de l’abeille : alimentation, génétique, varroa, nosemose…La plus grande partie des recherches sur la santé des abeilles ont porté sur l’impact des pesticides. Cet acharnement à vouloir prouver le rôle majeur des produits phytosanitaires aboutit évidement à une impasse et empêche de chercher des solutions aux vrais problèmes. Si demain les abeilles continuent à butiner ce ne sera pas grâce à l’UNAF.
1994 a été pour mon exploitation de 600 ruches une très mauvaise année…
1995 a été une très bonne année de production de miels…
2013 une bonne année malgrés un taux d’essaimage important ( multiplication des colonies )du a la météo favorable aux abeilles (mais pas a l’apiculteur!)
Si la France a perdu 40% de ses apiculteurs c’est consécutif au vieillissement de la population des apiculteurs amateurs mais aussi du a une modification importante des procédures de déclaration des ruchers qui a conduit a une sous déclaration.
Dans le passé il était courant pour échapper a l’imposition au-delà du seuil de 10 ruches que de nombreux apiculteurs déclaraient leurs ruches supplémentaires au nom d’ autres membres de leur famille non apiculteurs
Par contre la professionnalisation du métier conduit a un nombre stable des colonies