OGM : Bové, Beulin, même combat ?

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La décision de la commission européenne sur les OGM fait couler beaucoup d’encre. Et pour une fois, nous avons une parfaite convergence d’analyse sur la re-nationalisation des autorisations de cultures des OGM. En effet, dans le communiqué signé par José Bové et 3 parlementaires européen EELV, ceux-ci mettent en avant de graves risques de distorsion de concurrence. La FNSEA ne dit pas autre chose.
Ce projet de texte revient en arrière sur la notion de marché unique mais surtout peut donner un avantage concurrentiel. En mettant en avant cet aspect, José Bové reconnaît donc que les OGM peuvent avoir un intéret pour la production. L’agriculteur qui avait semé avant le 14 mars du MON 810 en Haute Garonne et qui a dû détruire sa parcelle tient exactement les mêmes propos.

18 commentaires sur “OGM : Bové, Beulin, même combat ?

  1. Comment se griller comme un bleu… Bien évidement aucun journaliste écolo-bob ne fera la remarque dans les grands médias.

    1. Hors sujet mais c’est une bonne nouvelle :
      il y avait un Kerviel à GreenPisse , l’association spécialisée dans l’événementiel moralisateur , a perdu 3.8 millions d’Euros .
      Un abruti de la boîte a fait un mauvais placement .
      (Une assurance anti-fluctuation des taux de change ).

    2. C’est peut-être un peu hors sujet mais Inf’OGM n’était pas très content de la précédente version de leur article sur Wikipédia, une « CélineInf’OGM » a supprimé tous les liens qui dirigeaient vers Alerte Environnement https://fr.wikipedia.org/wiki/Inf%27OGM

  2. Le plus rigolo sera le jour où un champ limitrophe à une frontière cultivera du Mon 810 (au hasard ) alors que dans le pays d’a coté ce sera interdit ! 😀

  3. Une nuance quand même, José Bové n’en veut nulle part en Europe, surtout pas en France, et Xavier Beulin, partout en Europe et surtout en France.
    Ce qui les conduit à constester le verre à moitié plein que la commission a servi!

    A titre personnel, je pense l’approche intéressante, car cela permettra de tester l’affaire grandeur nature sur nos territoires, ceux qui auront fait le bon choix deviendront plus forts et ceux qui ont fait le mauvais seront les larbins des seconds.

    Comme pour le chikungunya en France, il y aura des collectivités territoriales qui, on peut l’espérer vont tourner le dos aux insecticides et celles qui considéreront le bénéfice infiniment supérieur au risque, cela permettra de mesurer ensuite l’étendue de l’épidémie et la justesse des choix des politiques aux affaires.

    Le pire serait un traitement forcé sur l’ensemble du territoire, très minimaliste, qui ne satisferait personne. Alors qu’une approche bien contrastée permet de voir la différence entre les bonnes et les mauvaises options.

    Toutes les communes où EELV a dépassé les 20%, pas de traitement insecticide, ce serait de la folie, celles qui sont entre 10 et 20%, uniquement du BTI, 5 à 10%, un soupçon de deltaméthrine et à moins de 5%, on peut envisager un peu de malathion en plus en dérogation en sus d’une bonne protection deltamethrine.

    Après on compte le nombre de Chik pour voir.

    1. Beulin et Bové sont quand même d’accord sur une chose : cultiver des OGM estt rentable pour les producteurs, sinon ils ne dénonceraient pas une distorsion de concurrence.

  4. Une option oubliée, là où la population aura bouté hors de son territoire les représentants d’EELV, assis sur un rail et couverts de goudron (bio)et de plumes ( de canards bio), une dérogation pour l’utilisation de DDT comme en Afrique du sud et comme le recommande l’OMS contre le palu, serait la bienvenue, évidemment seulement si l’épidémie de chik n’étaît pas maitrisée par les autres méthodes et avant que 10 % de la population ne soit touchée.

  5. Le côté positif est que maintenant il sera difficile de se réfugier derrière l’Europe :il faudra choisir et l’histoire jugera.La concurrence est la meilleure des choses pour faire avancer les techniques les plus intéressantes.Peut être que certain grands partis politiques ( actuellement tous anti OGM)seront tentés de se démarquer et de jouer la carte du progrès et de la compétitivité?

  6. Si les agriculteurs français n’ont pas droit aux OGM, la FNSEA en est en partie responsable. On ne l’a pas beaucoup entendue défendre l’intérêt des OGM pour les agriculteurs. Il est vrai que ce syndicat ne voulait pas chercher des crosses au gouvernement au moment des négociations PAC : donnez moi mes subventions et je vous laisse mettre les OGM à la poubelle. Un pas de plus vers la mise hors course de l’agriculture française.

    1. Tout à fait d’accord avec Bertrand.Il est plus efficace de chasser les subventions en acceptant les contre parties fixées par l’état que de se concentrer sur sa compétitivité.Le poids de la fonction publique est de 57 % du PIB mais il faut y ajouter les fonctions administrées ( médecins, pharmaciens…) et ce que contrôle l’état grâce aux subventions qu’il donne.C’est la même chose dans l’industrie: si on n’est pas  » gentil  » avec l’état on est puni (vu le nombre de lois stupides c’est facile), et si on  » coopère  » on récupère des subventions.La filière agricole, comme les autres, a donc peur de l’état et accepte donc toutes les âneries imposées ( anti OGM, anti pesticides, normes …).La solution ne peut venir que des agriculteurs eux mêmes lorsqu’ils vont se rendre compte qu’à ce jeu là ils seront les perdants.

      1. Non, vous faites erreur.

        57% ce n’est pas le poids de la fonction publique, c’est le poids de la dépense publique. Qui comprend donc aussi bien les salaires des fonctionnaires que :
        – les médecins et les pharmaciens (via la sécu)
        – les subventions aux associations
        (mais aussi les retraites, les allocations familiales, les aides au logement…)

        Un document comparant le poids de la fonction publique dans les différents pays :

        http://www.strategie.gouv.fr/content/tableau-de-bord-de-l%E2%80%99emploi-public-situation-de-la-france-et-comparaisons-internationales

        (document pdf « tableau de bord de l’emploi public 2010 », en bas de page).

        Voyez notamment le nombre de fonctionnaires par 1000 habitants, page 16, et la dépense cumulée {salaires des fonctionnaires et sous-traitance} page 23.

        1. @tochûde
          Vous avez tout à fait raison. Merci d’avoir précisé.
          Avec ces chiffres le contrôle de l’économie par l’état est quand même énorme et ne cesse d’augmenter.Pourtant les citoyens n’en ont pas pour leur argent et ont de moins en moins de liberté.

          1. Je ne suis pas libertarien. les libertariens pensent que l’État devrait être réduit à zéro et que tout doit pouvoir être réglé entre personnes privées Selon des règles édictées par qui ? On se le demande ! Une utopie de plus qui, si elle arrivait au pouvoir, serait meurtrière.

            Mais il faut reconnaitre au libéralisme pondéré qu’il a raison de penser qu’au delà de certaines limites, le pouvoir de l’État, notamment dans la ponction et la redistribution de richesse, menace sérieusement la liberté.

    2. Le silence coupable de la FNSEA , je l’ai tjrs dit .
      Comment voulez-vous qu’un gouvernement autorise les PGM si les principaux utilisateurs n’ont pas le désir de le cultiver.
      Devant le peu d’enthousiasme des céréaliers et autres , il est évident que rien ne sert de se fâcher avec les associations obscurantistes.
      Les faucheurs « konapa-obligés » ne sont pas les seuls responsables , l’apathie des syndicats agricoles à protéger leurs cotisants qui se font saccager leurs champs est assez curieuses.Il est tout à fait légitime de se protéger d’une agression et a fortiori de porter assistance à quelqu’un qui est agressé , ne pas le faire c’est de la non-assistance.
      Je pense qu’il faudrait engager la responsabilité de la FNSEA et de la corporation dans ce laisser-faire ambiant. Ont ils réellement besoin des PGM ?si oui leurs actions seraient assez démonstratives , ils ont prouvé par le passé qu’ils savaient se faire entendre.

  7. MM. Beulin et Bové tirent la même conclusion de la situation – à savoir que ce n’est pas une bonne proposition – mais avec des objectifs différents.

    Comme l’écrit M./Mme Alzine, M. Beulin en veut en France (sachant que nos froussards populistes vont tout faire pour empêcher leur culture), et M. Bové et ses acolytes n’en veulent nulle part.

    M. Berthod a également mis le doigt sur une chose extraordinaire : M. Bové et Cie (tous français, écrivant sur le site des Verts/EFA de l’UE…) admettent l’intérêt et l’utilité des PGM ! C’est la une preuve de leur pauvreté d’esprit.

    On y lit aussi : « En faisant ce choix, le gouvernement français a tourné le dos aux paysans et aux citoyens qui s’opposent à l’appropriation du vivant par la technique et les brevets et la marchandisation du monde alimentaire. » Quel est le lien ? Savent-ils que les premiers brevets arrivent à expiration ?

    De toute manière, la proposition aura du mal, à mon avis, à passer la rampe du Parlement européen. La confluence des oppositions pour des motifs contradictoires aura raison de la proposition qui, contrairement à ce que laissent entendre implicitement M. Bové et Cie n’émane pas des « entreprises multinationales » (les méchantes…) mais de l’Autriche (anti-OGM) et des Pays-Bas (pro). Pas de quoi s’exciter.

    Et donc, pas de côté positif à espérer comme le fait M./Mme Visor. De toute manière, le gouvernement français, s’il était attentif aux réalités techniques et économiques, peut déjà s’inspirer de l’expérience espagnole.

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