Du « durable » au « soutenable »

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Nous avons évoqué dernièrement l’étude de la Fondation Nicolas Hulot et du réseau Action Climat France « Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain. »  Au-delà de son contenu dont la richesse laisse à désirer, il est intéressant de noter l’utilisation du terme « soutenable » (sans doute issu du terme anglais sustainable qui signifie durable) qui prend peu à peu le dessus sur « durable ». Comme toujours, la guerre des mots est un terrain essentiel. En privilégiant « soutenable » au détriment de « durable », les écologistes radicaux entendent accentuer un peu plus le climat de peur et d’anxiété qui a tendance à reculer, l’écologie faisant les frais de la crise économique. Ce qui est soutenable est ce qui peut être toléré ou supporté alors que la notion de durabilité est par essence beaucoup plus positive. Le financement public de cette étude contribue donc à la diffusion et à la généralisation du terme « soutenable ». Cela pose question, non ?

19 commentaires sur “Du « durable » au « soutenable »

  1. Soutenable (def : « que l’on peut supporter, endurer »)
    Un développement « soutenable » est donc un développement que la terre peut endurer…

    Je vois poindre dans cette forme d’idée du développement une horreur dictatoriale, une atteinte à toute forme de liberté :
    – Tout ce qui ne peut pas être « endurer » par mère Gaia sera interdit , banni, tabou…
    Mais qui donc décidera de ce qui est « supportable » ??? Qui seront les « décideurs » ?
    Seront-ils élus démocratiquement ? Je crois bien que non !
    Se baseront-ils sur des faits scientifiques ? Je crois bien que non !

    C’est un pas de plus vers la dictature écologiste avec ces gourous et Premier Secrétaire à vie…

    1. Cette litanie du « Durable  » devient « insoutenable « .

      L’insoutenable légèreté du durable !!

  2. Le terme durable n’est pas pertinent car rien n’est durable: ni les technologies actuelles, ni la vie sur terre ni la terre elle même.Je préfère le terme de responsable car cela implique d’assumer les conséquences négatives de ce que nous faisons. Le concept de développement durable freine les évolutions et la résolution des problèmes: il conduit à l’obscurantisme ( surtout si il est associé au principe de précaution comme en France.Tout bloquer en attendant la solution idéale est inefficace car l’intelligence humaine ne peut qu’améliorer les choses par étapes .

  3. C’est un problème de traduction à la base. Sustainable ça ne se traduit pas en durable, mais en soutenable.

  4. C’est effectivement un problème de traduction d’un terme éminemment… intraduisible et mal utilisé à la base… normal, dans les négociations internationales, il est souvent utile d’entretenir un flou artistique au niveau linguistique. Il arrive aussi que quelqu’un emploie un terme, et que celui-ci s’incruste dans les négociations comme le sparadrap à la chaussure du Capitaine Haddock. On négocie en charabia, on écrit en charabia, on s’accorde (plus ou moins en charabia… aux traducteurs de se dém…

    Un exemple célèbre – et combien triste – est celui de la résolution 242 des Nations Unies qui exigeait en anglais un « withdrawal of Israel armed forces from [indéfini] territories occupied in the recent conflict », ce qui a été traduit en français (et dans d’autres langues) par « retrait des forces armées israéliennes des – et non pas « de », autre traduction possible et linguistiquement plus juste – territoires occupés lors du récent conflit.

    On a donc mis « sustainable » à toutes les sauces et on a assez systématiquement traduit par « durable ».

    Ces gens ont donc produit une oeuvrette intitulée « Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain ». Que penserait le commun des mortels s’ils avaient mis « mobilité durable » ?

    Cela dit, il y a une autre explication qui se recommande en vertu du rasoir d’Occam : la c…rie.

    1. On peut aussi considérer que le vrai problème n’est pas dans la façon de traduire « sustainable » mais bien que le fonctionnement de notre système économique est très mal mesuré puisqu’il repose sur 1) l’idée (fausse) que les ressources dont il a besoin sont disponibles en quantité illimitée et 2) une vision à échelle humaine, et donc individuelle et quelques décennies (voire à la micro-seconde dans le cas des marchés financiers en mode HFT).

      D’un autre côté, comme la planète existe depuis des milliards d’années et l’humanité à peine 200.000 ans… le slogan écolo devrait être « Sauvons l’humanité » plutôt que « Sauvons la planète », puisque même si échouons à modifier radicalement notre façon de vivre pour qu’elle soit… soutenable, la planète s’en sortira très bien, elle.

      Et puis nous serons déjà morts lorsque les générations futures subiront les conséquences du déréglement climatique, donc pourquoi changer nos habitudes?

      1. l humanité existe depuis 200 000 ans ?? c’est pas le créationisme mais presque.
        On est plutôt à 2 000 000 années mini …..

        le changement climatique ne détruira pas l’humanité ….. les dernières glaciation n’ont pas exterminée les humains de l’époque et pourtant il n’avait pas de chauffage central..

        1. roger > l humanité existe depuis 200 000 ans ?? c’est pas le créationisme mais presque. On est plutôt à 2 000 000 années mini …..

          « La génétique et l’étude des fossiles montrent que l’Homo sapiens moderne apparaît en Afrique il y a quelque 200 000 ans, après une longue période d’évolution. »
          http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_monde

          1. Et quand bien même on remontait aux tout début de l’appareil de l’être humain, 2.10^6 / 5.10^9…

            La Terre se passera de nous.

          2. A partir d’Homo ergaster on peu parler de près humain: grand chasseur mangeur de viande. Néanmoins les glaciations et Toba ont eu une influence considérable sur notre constitution physique et surtout nos traits comportementaux.

      2. Tout étudiant débutant en économie sait que l’affirmation « le fonctionnement de notre système économique est très mal mesuré puisqu’il repose sur 1) l’idée (fausse) que les ressources dont il a besoin sont disponibles en quantité illimitée » est une affirmation fausse. Tout étudiant en économie sait que la rareté est un critère essentiel en économie, la base même de l’économie. S’il n’ y avait pas rareté, il n’y aurait pas d’économie. Quand j’emploie ici le mot « économie » je l’entend dans ses deux sens, économie telle qu’elle fonctionne dans la réalité et pensée économique.

          1. Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris le résumé de ce livre. Mais je ne suis pas sûr non plus d’avoir été bien compris. Chacun sa croix !

  5. >>>> Back to the trees and to the caves…….

    https://webmail22.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&IDMSG=73500&check=&SORTBY=1

    Climat : la nouvelle évaluation alarmante des experts
    Il reste « peu de temps » pour réussir à maintenir la hausse globale des températures sous le seuil de 2°C, l’objectif de la communauté internationale, ont estimé les experts sur le climat aujourd’hui à Copenhague.

    « Nous avons peu de temps avant que la possibilité de rester sous les 2°C ne disparaisse », déclare dans un communiqué Rajendra Kumar Pachauri, le président du Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat).

    Cette évaluation globale de l’état des connaissances sur le changement climatique est la cinquième publiée par le Giec après celles de 1990, 1995, 2001 et 2007.

    Le Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) juge que les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 40 à 70% entre 2010 et 2050, et disparaître d’ici 2100.

    Réduire fortement les émissions mondiales de gaz à effet de serre « n’affectera pas significativement la croissance », affirment les experts. Des efforts « ambitieux » de réduction de gaz à effet de serre feraient baisser de 0,06 point le taux mondial de croissance, estimé entre 1,6 et 3% par an au cours du 21e siècle, mais « plus nous attendons pour agir, plus ce sera coûteux », avance le Giec.

    Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint les niveaux les plus élevées depuis 800.000 ans, selon le rapport. Les experts soulignent que les populations les plus vulnérables, notamment celles des pays les moins développés, auront moins de moyens pour faire face aux impacts du changement climatique.

    Ce rapport est le fruit d’un travail colossal de partage des connaissances (30.000 études passées en revue) a été rédigé par 800 scientifiques (climatologues, économistes, etc.), commenté par 1000 de leurs pairs et révisé par 2000 relecteurs.

    Il doit servir de base scientifique aux responsables politiques dans les négociations internationales visant à limiter le réchauffement et qui doivent aboutir fin 2015 à Paris à un accord global.

Les commentaires sont fermés.