Voilà une histoire relatée dans La Dépêche du Midi qui mérite d’être largement connue.
« Nicola Vento, entrepreneur castrais, ne parvient pas à faire reconnaître par le ministère de l’Ecologie son dispositif de traitement des effluents phytosanitaires agricoles. Après cinq ans de bataille administrative, il se tourne vers la justice. Entrepreneur castrais et passionné de tout ce qui touche à l’écologie, Nicola Vento a mis au point un système peu onéreux permettant aux agriculteurs de traiter les effluents phytosanitaires : Ecobang. Les paysans en effet ont maintenant obligation de récupérer les eaux de rinçage de leurs cuves et pulvérisateurs. Ecobang est une solution simple et efficace. Mais les embûches administratives auxquelles se trouve confronté l’innovateur sont telles qu’il a décidé de passer à la vitesse supérieure : il vient de déposer un recours devant le tribunal administratif de Toulouse contre le ministère de l’Ecologie qui lui impose des interdictions de vendre, des blocages et des restrictions que Nicola Vento estime inacceptables. «Tous les jours et dans tous les médias, les politiques invitent les citoyens et les entreprises à innover, à investir, à avoir confiance, à créer de l’emploi et de la croissance. Mais quand une telle entreprise se crée, elle subit les comportements inappropriés de certains services administratifs qui empêchent son développement.»
Depuis près de cinq ans, l’entrepreneur a pourtant tout essayé : la voix de la négociation, des courriers en direction des administrations avant de s’adresser directement à la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal. Un recours resté sans réponse depuis janvier 2015. C’est donc par la voie judiciaire que le Castrais espère obtenir gain de cause. Selon lui en effet, le Ministère l’empêche de vendre aux agriculteurs son dispositif en raison d’une mauvaise interprétation d’un arrêté (12/09/2006) portant sur le traitement des effluents : «Sont uniquement soumis à l’inscription sur une liste d’agrément que les dispositifs destinés à traiter des effluents qui seront ensuite épandus dans la nature. C’est normal. Mais Ecobang n’est pas concerné par ce cadre règlementaire puisque les effluents sont stockés puis évaporés jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un résidu sec et solide non épandable et qui doit être éliminé via une filière agrée.» Nicola Vento s’appuie donc sur la qualité, l’efficacité et le faible coût de son invention pour convaincre les agriculteurs de l’adopter. Bien que ceux-ci, pour l’instant, ne puissent pas prétentre à des subventions en raison justement de la position du ministère de l’Ecologie.
On ne peut que comprendre l’agacement de ce jeune entrepreneur innovant. Le principe de son produit « Ecobang » est très intéressant :
« L’agriculteur verse dans une cuve de plusieurs centaines de litres les effluents ayant servi à nettoyer ses pulvérisateurs de traitement des récoltes. Dans cette cuve se produit une ventilation forcée qui va concentrer la matière, permetant aussi d’évaporer l’eau. Au final, au bout de quelques mois, on obtient un déchet totalement sec. Une fois que la cuve est pleine, elle peut être évacuée par une société spécialisée. Ce dispositif est même recommandé par l’Institut Français de la vigne et du vin. Il est utilisé dans les fermes expérimentales de l’entrepise Basf Agro et a fait l’objet de nombreux tests. Ecobang ne coûte que de 500 à 2300 € ce qui le place parmi les moins chers du marché. »
Illustration:
http://vento-sol.com/