Dans la dernière édition d’Agra Hebdo, Hervé Plagnol, rédacteur en chef, revient dans son édito sur un article du Monde du 8 juillet dernier signé notamment Stéphane Horel, « Scandale autour de l’étiquetage alimentaire ». Rien de bien nouveau pour un journal désormais adepte des grands théories complotistes : il s’agit de dénoncer les conflits d’intérêts de personnes chargées de superviser une enquête sur l’étiquetage nutritionnel avec l’industrie agroalimentaire.
Et Hervé Plagnol de réagir : « Il n’y a pas si longtemps, on jugeait tout-à-fait sain, pour l’Etat, de s’enquérir des positions de ceux qu’on appelait à l’époque « les forces vives de la nation » avant de décider d’une loi. C’était un moyen pour ne pas laisser la production
de règles publiques aux mains des énarques. La mode a changé. Le moindre lien avec une entreprise est honni, signe de culpabilité, en tout cas par ceux qui forment l’opinion publique, la presse en particulier.
A force d’invoquer cette méfiance, on va revenir vers un système où les règlementations seront édictées par des hauts fonctionnaires ou bien par des politiques calfeutrés dans un bunker, à force de refuser le contact avec ceux qui produisent, les entreprises. Pourquoi ne pas accepter leurs positions, leurs avis, voire leur lobbying, à condition que cela se fasse en toute clarté ? Non. En France, le terme de lobbying est toujours un gros mot. On le combat avec les mots de « conflit d’intérêt ». Décidément, on ne peut s’empêcher, une fois encore, de faire de l’idéologie plutôt que d’être pragmatiques. »
Imagine t on par exemple, voir des règles techniques en aéronautique se faire imposer par la haute administration et/ou des élus?
Non, bien sûr, sinon, nous aurions quelques soucis à se faire si nous prenions l’avion.
C’est pourtant ce qui est train de se passer en production agricole: les professionnels (agriculteurs, industriels, scientifiques…) ne sont pas écoutés et nous allons commencer à voir les dégats assez rapidement, particulièrement en France.
Ce coup de gueule est salutaire.
Raté Douar ! mauvais exemple en ce qui concerne l’aéronautique , c’est bien des instances de l’état qui on construit des règles dont vous parlez (en concertation avec l’industrie , bien sur ) mais la rédaction et le suivi de l’application des règles de sécurité et sureté sont du ressort d’une administration garante de l’indépendance des décisions .D’ailleurs les pays dont l’Etat est défaillant sont bien souvent dotés de compagnies aériennes douteuses. (qui sont sur liste noire)
DGAC , le BEA est indépendant de la DGAC , même pratique au USA ,GB ,etc……
La FAA a par exemple interdit de vol le DC10 lors d’une enquête et cloué des centaines d’appareils dans les années 80.
Désolé, mais les normes en aéronautique sont érigées en étroite collaboration avec les industriels. Jusqu’à preuve du contraire, aucun fonctionnaire ne décretera à un constructeur comment faire voler un avion.
Pourtant, en production agricole, c’est pourtant une tendance qui se dessine.
« mais les normes en aéronautique sont érigées en étroite collaboration avec les industriels » , ben oui c’est ce que je viens d’écrire !
Et je n’ai jamais dit qu’un fonctionnaire ( qui est un mot péjoratif , on dirait ) décrétait comment volait un avion . Personne ne l’a dit d’ailleurs ! sauf dans vos rêves inavoués.
Il est avéré ici qu’il y a une reprise en main par l’industrie de la mise en place de l’étiquetage nutritionnel (le professeur inserm a démissionné), en effet l’iNRA avait déjà validé un étiquetage nutritionnel le plus adapté à une démarche nutrition santé. Ce sera financé par le fond de l’alimentation, mais est ce choquant vu que ça les concerne en premier lieu? Ensuite, je trouve ça gênant de normer à ce point l’alimentation, un tel étiquetage ne peut pas être que nutritionnel même si scientifiquement il désigne bien les produits! Ils ont quand même raison de dire qu’il faut prendre en compte d’autres critères comme la fréquence d’alimentation (on va se faire un plaisir de temps en temps, peu importe l’impact santé ou pas), que chacun n’a pas les mêmes valeurs pour l’alimentation (plaisir, festoyer, peu importe la santé)… C’est une démarche authentiquement scientiste, on est arrivé à un paradoxe de méfiance de la science mais qui en même temps voudrait que tout soit 100% scientifique sans compromis avec d’autres facteurs… C’est très réducteur.