Le graphique inquiétant du « Monde »

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 graphique

Regardez ce graphique publié par Le Monde censé montrer l’évolution des cancers à partir d’une base 100. A première vue, il est très inquiétant. Sauf qu’il ne tient pas compte de la part de chaque cancer dans le total. Ainsi, en 2012, le cancer du poumon représenté par la courbe marron affiche une petite hausse de 3,4% depuis 1980 (bien moins que l’augmentation de la population française durant ce laps de temps) mais représente chaque année 30 à 40 000 nouveaux cas. La courbe jaune-orange, celle qui s’envole, concerne le cancer de la thyroïde, dont l’explosion est en partie due à un meilleur diagnostic et qui concerne 8 600 personnes par an. Bref, ce graphique n’est pas faux mais il a été ainsi fait pour démontrer une épidemie de cancers en France, amenant le grand public à surestimer la hausse du nombre de cancers quand les plus répandus augmentent peu. Par ailleurs, si vous lisez l’ensemble des articles publiés par Le Monde daté du 26 octobre, il apparaît clairement que « le quotidien de référence » poursuit deux objectifs militants : convaincre ses lecteurs du fait que la pollution, donc les pesticides et perturbateurs endocriniens, sont la cause des cancers (relayant de facto et sans nuance le discours apocalyptique et anxiogène des ONGs) et mettre en cause les autorités en jouant la carte populiste et complotiste à la mode ces dernières années (« On nous cache tout »).

13 commentaires sur “Le graphique inquiétant du « Monde »

  1. Jean de Kervasdoué. — ILS CROIENT QUE LA NATURE EST BONNE, Robert Laffont, octobre 2016, 180 p.
    Écologie, agriculture, alimentation : pour arrêter de dire n’importe quoi et de croire n’importe qui.
    http://www.laffont.fr/site/ils_croient_que_la_nature_est_bonne_&100&9782221189238.html

    Extrait à propos de Cancer :
    « Si en France, le pourcentage de gens qui meurent de cancer augmente effectivement, le nombre de gens qui meurent de cancer diminue de plus en plus vite. Or, c’est bien le nombre qui compte et pas le pourcentage. En effet, d’une part, les thérapeutiques sont de plus en plus efficaces et, d’autre part, il n’y a pas d’épidémie de cancer en France. Dans l’ensemble, les nombres de cancer n’augmentent que par l’effet démographique de l’accroissement et du vieillissement de la population. La principale exception est le cancer du poumon chez la femme ».

  2. le journal (de) référence est de venu le journal des faits rances. Le monde crèvera de ses chois éditoriaux idéologique inféodés à l’écolosocialisme

  3. Une référence sérieuse (de l’Institut Gustave Roussy) :http://slideplayer.fr/slide/1176960/
    dont la conclusion est que les causes de cancers évitables sont le tabac et l’alcool. Causes dont le Monde ne parle pratiquement pas, alors que l’on a droit aux perturbateurs endocriniens à tire-larigot. Doit-on penser que la motivation du Monde est de détourner l’attention au profit des lobbies du tabac et de l’alcool ?

  4. On notera cependant que si le tabac est considéré comme particulièrement nocif dès la première cigarette, pour l’alcool ce sont les quantités significatives et en tenant compte du sexe ou le l’origine ethnique ( équipement enzymatique des différentes populations) qui sont en cause.
    Lire http://www.cancer-environnement.fr/294-Alcool.ce.aspx
    Les RR proposés pour les hommes correspondent à des consommateurs de 6 verres et plus pour les hommes, certainement des populations européennes.

    Il est vraisemblable que la consommation de vin par les paysans et les ouvriers pendant plusieurs siècles ait sélectionné des génétiques supportant mieux l’alcool en occident, ce qui pourrait aussi expliquer la différence entre les sexes sur la quantité d’alcool considérée comme acceptable soit 2 verres max de vin par jour pour les hommes et 1 seul pour les femmes.
    La consommation d’alcool est également considérée comme moins à risque pendant le repas, ce qui correspond aussi aux habitudes alimentaires de ces populations.

    Le dernier point intéressant non cité sur le site cancer-environnement, certainement le plus compétent sur le sujet, est que le risque pour la Cavité buccale ou le pharynx est équivalent pour l’alcool ingéré ou l’alcool dans les bains de bouche donc alcool non ingéré.
    Ce qui est cependant implicite.

    Indépendamment de cela, le journal « le Monde  » est accro au tabac, nombreux intoxiqués dans les journaleux de ce papier , contrairement au Figaro dont la rédactrice en chef , partie santé, a produit entre autre un livre remarquable sur le sujet.

  5. Bonmatin est toujours aussi amusant.
    On pouvait cependant relever une pratique assez généralisée chez les apiculteurs même si elle est rigoureusement prohibée justement parce que la substance active a été interdite afin de protéger, entre autres mais principalement, les abeilles.
    On pourra lire en considérant que cette pratique est rigoureusement contraire à la règlementation donc rigoureusement interdite.
    Un article d’une revue apicole en 2014, entre autre diffusion dans cette presse à destination des professionels.
    http://www.ruchetronc.fr/visu_newsletter.php?No=28
    Début de citation
    « En dernier recours, avant l’interdit officiel de cette pratique, nous avons testé l’impact d’appâts mouillés de quelques gouttes de fipronil, méthode utilisée en routine contre Vespa orientalis. Nous avions alors utilisé pour ce faire une préparation vendue en toute légalité à ce jour à des millions d’exemplaires par an dans notre pays afin de supprimer les tiques et les puces des chiens et des chats. Notre expérience nous a permis en l’espace de deux applications à 7 jours d’intervalle de réduire la pression des frelons asiatiques sur un rucher de 25 ruches à un taux supportable. C’est-à-dire à un taux n’inhibant pas de manière sensible l’activité des abeilles. Plus précisément, nous sommes passés, en moyenne, de 1 visite de frelon asiatique par ruche toutes les 2 minutes à 1 visite par ruche toutes les 55 minutes. Différence notable (cf. Gazette de l’Arbre aux Abeilles n°13). » fin de citation

    Cela a conduit certains professionnels de l’apiculture a penser demander une dérogation pour avoir le droit de procéder ainsi mais balayé de la main par les principaux syndicat car blasphématoire, contre révolutionnaire, révisionniste, dissident, bref politiquement très incorrect.
    Le mal, le mal absolu, comme pour Bonmatin, c’est les pesticides pour les tenants du syndicalisme, le naturel est bon et le frelon doit être combattu par du naturel, exclusivement du naturel, même si le varroa, la nosémose, le frelon lui même sont tous très naturels. Quelques mauvais sortilèges de « bonne » Mère Nature.

    Il existe de nombreuses références à la technique des appâts assaisonnés au fipronil ou une technique dérivée sur les sites d’échange entre apiculteurs. Le bout de viande étant rapporté au nid et intoxiquant tout ou partie du nid.

    A la lumière de cette information parmi d’autre, l’article du journal « la croix » pourtant d’ordinaire plus sérieux est amusant à lire, presque hilarant mais sans le gaz.
    Sur ce dossier ça gaze pour ce journal mais au SO2 et pas au N2O.
    Et pourtant il vaudrait mieux vaut le gaz hilarant que le gaz soufré, un journal catho qui préfère le soufre, c’est mauvais signe, ils ont certainement aussi peur des nitrates dans l’eau… voire de l’azote dans l’air.

      1. @ Seppi,

        Certes j’aurais pu être plus aimable mais mettre le titre de docteur sur un activiste qui note avec justesse pour l’exposé des faits  » la production de miel s’est effondrée ces 20 dernières années. En France, elle est passée de 40 000 tonnes par an à moins de 10 000 tonnes, ce qui nous contraint à importer les trois quarts de notre consommation (1) alors que notre pays, éminemment apicole, était autosuffisant dans les années 1990. »
        « les taux de mortalité des abeilles sont catastrophiques, oscillant entre 30 et 50 % par an, alors que des pertes « normales » du cheptel devraient osciller entre 5 et 10 %. Cette tendance très inquiétante est observée depuis 20 ans »
        mais qui conclut un peu rapidement:
        « ce qui correspond à l’arrivée des insecticides neurotoxiques – les fameux néonicotinoïdes – qui représentent aujourd’hui 40 % du marché mondial des insecticides agricoles. »
        Le propos de fond est juste, c’est entre 1996 et 1998 que les premiers cas de mortalité significatifs ou de faible activité des abeilles ont été observés, au départ principalement dans le centre ouest de la France et principalement en été, sur tournesol. Toutefois le phénomène est intervenu quelques années après l’autorisation du fameux imidaclopride. L’interdiction de l’imidaclopride en 2004 sur maïs et sur tournesol n’a d’ailleurs rien solutionné.
        Toutefois si comme le prétend le docteur Bonmatin : »Il faut repenser en profondeur la production agricole afin de diversifier les cultures et de limiter de manière drastique l’utilisation d’insecticides », il y a un pb, car les années entre 1980 et 1995, qualifiées d’idéales pour l’apiculture étaient pauvres en rotation, nombreuses monocultures de blé, expansion maximale du maïs qui avait gagné toute la France, forte réduction de la luzerne déjà observée, mais aussi utilisation massive d’insecticides et notamment des fameux cocktails détonnant pour les abeilles fongicides triazoles/imidazoles + pyréthrinoides avec des accidents significatifs lors de la floraison des colza lorsque ces mélanges étaient utilisés.
        Donc les pires années en matière d’usage intensif d’insecticides, sans règlementation contraignante et de simplification des système de culture étaient celles où l’apiculture se portait bien.
        Certes le tournesol était à plus de 900 000 ha et le colza se développait!
        1992 c’est aussi la mise en place de la PAC et les années qui suivent voient des changements infiniment plus impactant pour l’agriculture , les jachères, la désintensification, des tournesol qui ne sont plus soignés car la prime /ha l’emporte sur la récolte attendue, tournesols qui sont installés sur des sols peu productifs, la plante produit alors moins de nectar, éventuellement pour résister au sec car sur des sols sensibles au sec et sans irrigation, peut synthétiser plus de terpènes… le varroa , introduit au début des années 1980, résiste au cours des mêmes années 1994-96 aux principaux insecticides qui lui sont opposés et la lutte devient plus difficile.

        Donc le raisonnement du docteur Bonmatin est vraiment simpliste, tout réduire à l’arrivée d’une nouvelle famille d’insecticides est un peu léger, surtout en l’absence d’un synchronisme parfait et sans amélioration suite à leur interdiction sur tournesol puis sur maïs.

        1. Je plaisantais… Cet éminent chercheur tient d’habitude à son titre de docteur. Au point même de porter plainte en diffamation contre M. Gil Rivière-Wekstein, ce que n’a pas manqué de rappeler l’excellent journaliste du Monde :

          http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/01/17/accusations-de-liens-entre-m-seralini-et-une-secte-guerisseuse_1818564_3244.html

          Mais je suis content de vous avoir fait réagir et démontrer la bêtise du propos doctoral.

        2. @ Alzine

          >>>>> Pas la bonne rubrique mais il semble que la saison des commentaires dans les rubriques ZIKA soit terminée et je pense que cet article présente un intérêt car venant d’une bonne maison et publié aussi sous une bonne enseigne….

          <<<<
          https://medicine.wustl.edu/news/zika-infection-reduces-fertility-lowers-testosterone-male-mice/
          Zika infection reduces fertility, lowers testosterone in male mice
          Human studies needed to determine if men similarly affected
          by Tamara Bhandari•October 31, 2016

        3. Si je peux me permettre vous avez oubliez de citer l’importation de reines asiatiques , certainement porteuses de parasites dans les années 90 ( si je ne fais pas erreur).
          Quant au mélange fongi-insecticides sur colza , le danger est de l’appliquer en pleine journée . Même si c’est aujourd’hui interdit ,le soir en dehors de la présence des abeilles , il n’y a pas de danger.
          A cette époque , la plupart des producteurs de colza traitaient la journée et ajoutaient un insecticide souvent inutile au fongicide utile, pour éviter de repasser .
          Il faut savoir que les colzas sont très haut lorsqu’ils sont en fleur et que les tracteurs et pulvés les couchent et les plaquent au sol par des passages répétés ( bonjour la récolte !!!) et tout le monde ne possède pas un automoteur avec un grand dégagement .

  6. Dans la Marne les pertes hivernales sont de 10%
    Pourtant l agriculture est intensive et la production de miel par ruche supérieur à la moyenne nationale et ceci depuis longtemps
    A qui profite les mensonges de l UNAF et Cie ???

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